LES ALGUES BRUNES POURRAIENT DISPARAÎTRE À CAUSE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

LES ALGUES BRUNES POURRAIENT DISPARAÎTRE À CAUSE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Selon une récente étude, certaines algues brunes pourraient ne plus être présentes sur les zones côtières européennes dès 2050. un désastre écologico-économique qui serait dû au réchauffement climatique, même modéré.

Alors que le réchauffement climatique préoccupe de plus en plus, c'est une nouvelle conséquence que vient de dévoiler une récente étude parue dans la revue PLoS One. Menés par des chercheurs du Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences (Université Lille/CNRS), en collaboration avec la Station Biologique de Roscoff (Université Paris VI/CNRS), ces travaux révèlent que la Laminaria, une famille d'algues brunes, pourrait disparaître de certaines zones côtières européennes dès 2050.

Ainsi, les chercheurs estiment que la répartition de cette famille d'algues pourrait être largement modifiée au cours du siècle. Mais "les projections varient avec l'intensité de l'augmentation des températures", explique Virginie Raybaud du Laboratoire d'Océanologie et Géosciences et principal auteur de l'étude. "Avec un réchauffement modéré à fort, plusieurs espèces pourraient disparaître de certaines côtes dès le milieu du siècle", estime la spécialiste citée par l'AFP. Les premières concernées seraient alors les côtes françaises et jusqu'à celles du Danemark, ainsi que les côtes méridionales des Iles Britanniques.

Un impact écologique et économique

 Le désastre écologique aurait des répercussions économiques instantanées ou presque avec un impact important sur la ressource halieutique des régions concernées, estime l’étude. En effet, les champs sous-marins de Laminaria constituent de véritables forêts qui abritent un grand nombre d'espèces animales et végétales, dont plusieurs espèces commerciales de poissons et de crustacés, expliquent les scientifiques.

De plus, "les laminaires sont des algues utilisées par l'industrie pour leur contenu en alginates (Laminaria hyperborea) et iode", a précisé à l’AFP Mme Raybaud. On les emploie pour la confection de gélifiants alimentaires (E400 à E405), mais également dans l’industrie textile, cosmétique et médicale (Alginate de calcium, favorisant la cicatrisation, utilisé dans des dispositifs médicaux, telle la Gamme Coalgan, gamme naturelle bio-active hémostatique et cicatrisante).

Ainsi, en France, près de 90.000 tonnes d'algues fraîches sont récoltées ou importées chaque année et leur exploitation génère plus de 1.600 emplois au sein de 80 entreprises de transformation (Tels les production laborantines) et de commercialisation pour une valeur de quelque 424 millions d'euros. Autant de chiffres qui font craindre les conséquences de la disparition de ces algues brunes si rien n'est fait pour la protéger.

Article publié par Emmanuel Perrin dans GentSide