Les banques africaines pour une transition énergétique ordonnée
Selon le 4ème Rapport d’évaluation du Groupe d’expert Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC, 2007), le continent africain présente un risque élevé face aux effets du changement climatique et une relativement faible capacité à s’adapter à ses conséquences.
En effet, malgré une contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre de seulement 4 %, l’idée selon laquelle l’Afrique sera le continent le plus affecté par le changement climatique fait consensus. Le continent, qui compte cinq des dix pays considérés comme les plus menacés par le réchauffement climatique, pourrait voir son produit intérieur brut (PIB) s’infléchir de 2 à 4 % d’ici 2040 et entre 10 à 25 % d’ici 2100 selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), tandis que la baisse prévue au niveau mondial s’établit, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), entre 1 % et 3,3 % à horizon 2060. Selon certaines estimations reprises par la Banque africaine de développement (BAD), le PIB du continent s’est d’ores et déjà réduit de 1,4 % sous l’effet du changement climatique.
Par ailleurs, il ressort du rapport de l’agence de notation Moody’s, portant sur 49 banques actives dans 14 pays africains, qu’en l’absence de politiques climatiques efficaces, les banques africaines sont vulnérables à l’accélération et à l’aggravation des chocs climatiques et que les banques du Nigeria, d’Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo et d’Angola seront les plus exposées. En effet, leur vulnérabilité est due du fait de la concentration de leurs prêts à des secteurs écologiquement sensibles (le transport, les hydrocarbures et les industries minières), mais également en raison de détentions démesurées d’obligations d’État.
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Certes, le processus d’adaptation de Busines Plan à une économie sobre en carbone présente un coût pour les banques qui s’y engagent (risque de transition), l’inaction pourrait non seulement entrainer des changements irréversibles du système terrestre mais aussi affecter la stabilité financière des banques africaines.
Emmanuel KAMBIDIBUA KALALA