Les bienfaits cachés de parcours chaotiques : l'exemple de Robert Greene
Robert Greene est connu en France notamment pour ses « 48 Lois du pouvoir » que je vous invite à lire. Dans cette conférence TEDx (en anglais), il explique comment il est devenu un auteur à succès. Vu de l’extérieur, le public a l’impression que Robert Greene a accédé tout de suite à la notoriété, dès son premier ouvrage. Ce qu’il partage dans sa conférence, c’est l’envers (voire l’enfer) du décor : Robert Greene a toujours souhaité écrire et a débuté comme journaliste. Un beau jour, le rédacteur en chef lui assène qu’il perd son temps, qu’il n’a aucun talent, qu’il ferait mieux arrêter d’écrire et de faire des études de droit ou une école de commerce. Robert Greene le croit et enchaîne des petits boulots alimentaires en Europe : il est concierge, détective, professeur d’anglais ... Il lui faut endurer la pression parentale, des années de doute et une grande frustration de ne pas savoir utiliser ses ressources.
Pendant toutes ces années, il a continué d’écrire, même s’il a tout jeté. Il a beaucoup lu, voyagé, appris des langues étrangères, côtoyé des milieux très différents et ce qui ressemble à un parcours chaotique a en réalité contribué à faire de lui un auteur à succès : Il discute un jour à bâtons rompus avec un éditeur qui lui demande s’il aurait par hasard une idée de livre. Robert Greene se surprend à parler avec fluidité et conviction de ce qui deviendra « Les 48 lois du pouvoir ». La quinzaine d'années d’expériences en apparence décousues lui ont permis de reprendre l’écriture, cette fois-ci avec succès. Ce livre est à la convergence de ses lectures, de ses expériences professionnelles variées et de ses observations dans les milieux éclectiques qu’il a côtoyés.
De fait, j’apprécie beaucoup les écrits de Robert Greene notamment pour sa vaste culture générale : il a l’art de partager des références, des auteurs, des anecdotes qui sortent des sentiers battus. Il explique que la densité de ses ouvrages tient en partie à son chemin de vie qui l’a exposé à des situations et environnements atypiques.
En quoi le cheminement de Robert Greene peut-il nous être utile ?
Je vois autour de moi des personnes de tous âges qui ont peur de se tromper de voie professionnelle, qui regrettent des choix précédents ou souhaitent reprendre des études mais pensent qu’il est trop tard… Je crois que l’exemple de Robert Greene doit venir les rassurer : on peut avoir un chemin de carrière manquant en apparence de lisibilité et de cohérence, pour finalement révéler pleinement son potentiel. Pendant toutes ces années, votre potentiel s’est consolidé en arrière-plan jusqu’au moment où il peut enfin s’exprimer et donner l’impression d’un succès immédiat. N’ayez pas honte d’un parcours chaotique et d'erreurs d’aiguillage ! Ces expériences parfois amères constituent un réservoir dans lequel votre potentiel et vos ressources viennent puiser pour s’exprimer pleinement. Et un jour, elles prennent tout leur sens !
Le conseil de Robert Greene
Retrouvez les centres d’intérêt et les activités qui vous absorbaient lorsque vous étiez enfant, c'est-à-dire avant que l'on ne commence à vous dire que ce n'est pas raisonnable de vouloir en faire un métier. Vous les avez peut-être enfouis sous le poids de l’entourage et du jugement parfois lapidaire des proches. Comment pouvez-vous les raviver, les nourrir et envisager d’en faire enfin votre métier ?
Ecrivain-Chercheur transversal -Bordeaux
5 ansLe problème est que les décideurs ignorent les travailleurs de l'ombre et pensent que seule une institution peut légitimer une autorité. L'essentiel est de trouver une écoute. J'ai retenu ceci dans le billet : "Il discute un jour à bâtons rompus avec un éditeur qui lui demande s’il aurait par hasard une idée de livre.".
🎤 Trouvez et déployez VOTRE voix pour exprimer pleinement votre potentiel et impacter le monde de VOTRE vibration unique! 📘 Auteure de "Femmes, faites-vous entendre. S'affirmer par le travail de la voix"(Odile Jacob)
5 ansMalheureusement c est encore le cas. Mais le monde est en train de changer. Les millenials et même la génération Y est déjà bien plus atypique que la X. Tant mieux! ☺
Je m'allie avec les organisations pour créer des environnements participatifs et de l'impact 🌐 Consultante collaborative en organisation de 7.000+ leaders 🌐 Auteure 🌐 Conférencière 🌐 Hôte d'un podcast 🌐 Bilingue
5 ans"chaotiques", "atypiques" : pourquoi faut-il encore, en 2019, éprouver le besoin de préciser que ces parcours peuvent avoir des bienfaits, et considérer qu'ils sont forcément cachés ?? L'exploration, la curiosité, l'audace, l'adaptation n'auraient-ils aucune valeur aux yeux des recruteurs ? Je ne crois pas !