Les conseils de Terres Vivantes pour la culture du colza
Champ de colza - ©Pixabay

Les conseils de Terres Vivantes pour la culture du colza

En Wallonie, nous sommes entrés dans la période de semis du colza. Celle-ci débute vers le 15 août, en fonction des conditions climatiques. Pour bien réussir son semis, il convient de respecter quelques règles. L'équipe d'agronomes de Terres Vivantes vous fournit quelques conseils, sur base d'un webinaire diffusé par Greenotec, intitulé 'Comment obtenir un colza robuste, productif et économe en intrants' et dont vous pouvez retrouver le lien en fin d'article.

1) Bien choisir sa variété

Il importe de choisir une variété qui présente une bonne vigueur de départ. Arriver à un colza au stade de 4 feuilles le plus vite possible est essentiel, afin d'éviter les gros dégâts réalisés par les limaces et les altises. La variété doit aussi être résistante aux maladies, à la verse et à l'élongation à l'automne, surtout si le semis est très précoce.

Concernant le choix d'une variété, nous vous conseillons de vous informer sur le site du CePiCOP, dont les essais 2023 seront bientôt disponibles. En attendant, ceux de l'année 2022 peuvent être consultés.

2) Semis et plantes compagnes

Le semis est une étape clé pour la réussite de sa culture de colza. Comme évoqué plus haut, vous pouvez semer à partir du 15 août suivant les conditions climatiques. Si les conditions sont sèches, il faut viser une profondeur de semis de trois à quatre centimètres et bien le rappuyer. Notre équipe vous conseille les densités suivantes :

  • si vous êtes en conventionnel : 2 à 3 kilos de colza à l'hectare suivant les conditions du sol et de semis, en ajoutant 5% de colza 'Alicia' pour la gestion des méligèthes.
  • si vous êtes en bio : 3 à 4 kilos de colza à l'hectare, en ajoutant 7 à 8% de colza 'Alicia' et 5% de colza de printemps pour la gestion des méligèthes.

Des plantes compagnes aux différentes utilités sont à ajouter au mélange (semis en un passage) :

  • 4 kilos à l'hectare de trèfle blanc nain 'Huia' ou 'Rivendel' (la variété de trèfle blanc nain utilisée a moins d'importance dans une culture de colza que dans une culture de céréales)
  • 60 kilos à l'hectare de féverole de printemps
  • 2 kilos à l'hectare de niger pour la gestion des limaces
  • 4 kilos à l'hectare de trèfle d'Alexandrie pour l'apport d'azote
  • 4 kilos à l'hectare de lin pour la gestion des altises

3) Désherbage

Il est à adapter en fonction du précédent, le potentiel de salissement de la terre et les plantes compagnes.

N'utilisez pas de Centium si vous mélangez des plantes compagnes, privilégiez alors Butisand à 1,2 litre à l'hectare en post précoce. Il est possible de procéder en deux passages si la pression des adventices est forte. Dans le cas où des bleuets et des géraniums sont présents, vous pouvez utiliser Butisand Gold à un dosage de 1,5 à 1,7 litres à l'hectare. Un désherbage classique anti-graminées est possible, avec l'utilisation de Kerb au besoin.

En bio, attention si des céréales étaient présentes auparavant, un faux-semis est à privilégier pour éviter les repousses.

4) Fertilisation

Le colza est une plante qui présente un gros besoin en azote.

  • En bio : procédez à une fertilisation organique avec du lisier ou du fumier à hauteur de 30 à 40 mètres cubes AVANT le semis.
  • En conventionnel : il faut viser 200 U d'azote au total

Il est possible d'adapter les apports sur base de la biomasse présente en sortie d'hiver (réglette azote colza) : entre 30 et 40 U d'azote apportées s'il s'agit de plantes compagnes, plus ou moins 30 U d'azote apportées dans le cas d'une précédente légumineuse.

Attention à la fertilisation en phosphore (vérification après analyse du sol), en souffre (apport conseillé de plus ou moins 70 U au printemps, en bore et en molybdène.

5) Protection fongique

  • En bio : l'utilisation du Contans WG (biocontrôle) est possible à 4 kilos à l'hectare, incorporé AVANT semis.
  • En conventionnel : il est d'usage de traiter contre le sclerotinia dès la chute des premiers pétales, mais il s'agit d'un traitement uniquement préventif dont il est difficile de juger de l'utilité.

La lutte prophylactique apparaît d'autant plus importante : il convient de garder une rotation longue et de couper le cycle du champignon.

6) Points d'attention

Les agronomes de Terres Vivantes vous conseillent de faire attention aux dégâts d'altises et de limaces au stade clé de la levée, jusqu'au stade des 3 à 4 feuilles. En conventionnel, un traitement de gestion des altises est recommandé si 8 pieds sur 10 présentent des morsures et si la surface foliaire est consommée à hauteur de 25%. En conventionnel comme en bio, le Sluxx peut être utilisé pour gérer les limaces. D'autant plus cette année en raison de l'été humide que nous avons connu. L'application de Sluxx peut parfois se faire uniquement sur les fourrières, où les limaces sont généralement plus présentes.

Il faut aussi rester vigilant à la présence des méligèthes au stade des boutons accolés. En conventionnel, le seuil de traitement est de 65 à 75% de plantes infestées, ou de 2 à 3 méligèthes par plant. Gardez à l'esprit que le colza a un pouvoir de compensation très fort, il est donc inutile de traiter trop vite. Ce n'est plus nécessaire une fois la floraison commencée.

Pour aller plus loin et trouver des conseils plus approfondis, nous vous proposons de regarder le webinaire diffusé par Greenotec, intitulé 'Comment obtenir un colza robuste, productif et économe en intrants'.





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