Les entreprises doivent cesser de recourir à Google Analytics "dans les conditionnelles actuelles", la Cnil.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a mis en demeure jeudi 10 février un gestionnaire de site web, dont le nom n'a pas été dévoilé, pour l'utilisation de Google Analytics, un service d'analyse des audiences des sites web. Il a un mois pour se mettre en conformité. A défaut, il risque d'une amende pouvant aller jusqu'à 4% de son chiffre d'affaires annuel mondial.
Plus de 101 plaintes dont 6 sites français (Leroy Merlin, le Huffington Post, Décathlon, Free, Auchan et Sephora.), ont été déposées par l’association autrichienne NOYB.
Les données personnelles seraient envoyées hors de l’union européenne sans le consentement des intéressés, bien que des clauses contractuelles aient été rédigées par GOOGLE ANLYTICS. La CNIL vient de leur donner raison.
Dans le cadre de l'utilisation de Google Analytics, un identifiant unique est attribué à chaque visiteur. Cet identifiant, est une donnée personnelle, et les données qui lui sont associées "sont transférées par Google aux Etats-Unis". Or, "ces transferts" ne sont "pas suffisamment encadrés à l'heure actuelle, déclare l'autorité française. Il existe donc un risque pour les personnes utilisatrices du site français ayant recours à cet outil et dont les données sont exportées.
Recommandé par LinkedIn
Les choses sont claires : les entreprises doivent donc cesser de recourir à Google Analytics "dans les conditionnelles actuelles", conclut la Cnil.
La CNIL a lancé d'autres mises en demeure à l'encontre de gestionnaires de sites web utilisant Google Analytics. D’autres autorités de contrôle européennes mènent des enquêtes, notamment sur l’utilisation d'autres outils par des sites et qui donnent lieu à des transferts de données d'internautes européens vers les Etats-Unis. Des mesures correctrices à ce sujet pourraient être adoptées prochainement, prévient-elle.
Un autre outil semble également attirer l’attention de la CNIL l’offre Microsoft 365, puisqu’elle a demandé en mai dernier aux établissements de l’enseignement supérieure de la recherche de ne plus utiliser d’outils collaboratifs proposés par des entreprises américaines.