Les "fake news" et les réseaux sociaux
Depuis l ‘élection du nouveau président américain, les médias traditionnels font grand état de ce qu’ils appellent les « fake news ». Les grands réseaux télévisés et les journaux traditionnels ne cessent d’en parler et de s’en défendre. Pour eux, ces nouvelles trompeuses ne se retrouvent que dans les « vilains » réseaux sociaux et sont faussement décriées par ce président fraichement élu qui ne cesse de prendre l’establishment journalistique en grippe.
Tous ces journalistes et commentateurs traditionnels s’insurgent donc publiquement mais le fait demeure qu’ils devraient être les premiers à faire leur introspection et leur acte de contrition. Donc, d’où proviendraient ces fameuses « fake news » ? Quelle serait leur origine?
Je mets en doute l’intégrité intellectuelle d’un bon nombre de journalistes sur mes pages de « méchants réseaux sociaux » depuis des années. Fort mécontents de mes propos et surtout craignant de me faire face lors d’un débat public que je ne cesse de demander à ce sujet, les journaux « officiels » refusent de publier tout texte de mon cru qui mettrait en doute leur intégrité. Je comprends davantage leur honte depuis ce matin.
Or le journal Le Soleil de ce matin sous la plume de son journaliste Jean-François Cliche, publie un article de fond intitulé : « Permis de mentir ». Qu’il me soit permis d’en citer certains passages :
« Si détestables soient les sites qui tordent sciemment la vérité pour obtenir des clics ou dans un but électoraliste, un fait demeure, dit le professeur de journalisme de l’Université d’Ottawa Marc-François Bernier : si les médias traditionnels avaient su garder leur crédibilité, les Breitbart et cie n’auraient jamais connu de succès. Et pour cette perte de crédibilité, les journalistes ne peuvent pas blâmer grand-monde hormis eux-mêmes. »
« Certaines enquêtes montrent que plus de 50% des nouvelles ont des erreurs, et quand elles sont signalées, les médias refusent de les corriger. Ça veut dire qu’au fil des années, des milliers et des milliers de personnes ont vu des erreurs dans les médias et n’ont pas été capables de les faire corriger. Allez leur dire, après, que les médias sont fiables, dit M. Bernier ».
Cet article et ses conclusions sont donc dévastateurs et j’en fus personnellement une victime passée. Les propos de M. Cliche mettent en lumière ce que je ne cesse de décrier depuis belle lurette : les faussetés, les omissions tributaires d’une paresse intellectuelle, la promiscuité avec les amis du régime et la peur de contredire son patron de presse qui met du pain sur notre table. Oui il est vrai que nous retrouvons de nombreuses fausses nouvelles sur les réseaux sociaux et je ne cesse de les dénoncer. Mais il est faux de croire que seul le journaliste citoyen est le seul à les répandre et ce n’est pas moi qui le dis.
Lorsque vous lirez ou entendrez votre journaliste « préféré et officiel » décrier les propos publics des citoyens sur les « méchants » réseaux sociaux; quand vous l’entendrez se plaindre qu’un leader politique ou d’affaires refuse de lui parler, rappelez-vous qu’il n’y a pas de fumée sans feu et que beaucoup de nos « vedettes journalistiques » publiques décrient ce qu’elles font elles-mêmes depuis des décennies : le mensonge et le manque d’honnêteté. Heureusement, des gens sensés comme vous et moi avons maintenant un espace public pour les dénoncer et faire la part des choses avec franchise.
Quant à M. Cliche, je peux percevoir toute la honte qu’il a, comme journaliste crédible, de faire partie d’une horde où de nombreux déformateurs sévissent depuis des décennies. Comme il est le seul à dénoncer une telle réalité, espérons qu’il ne sera pas sanctionné par son association professionnelle plutôt « fake » avouons-le.