Les freelances du numérique, ces experts dont les entreprises ont plus que jamais besoin
Comme tous les ans, nous prenons le pouls de notre communauté de freelances à l’occasion de notre étude sur le freelancing. Bien évidemment, l’enquête a pris cette année un tournant particulier.
En association avec le BCG, nous avons confirmé grâce à cette étude, menée en sortie de confinement, ce que nous observons depuis plusieurs années : ils sont pour les entreprises des vecteurs d’accélération de leur transformation digitale. Véritables early adopters, ils maîtrisent depuis longtemps les aptitudes et compétences qui sont aujourd’hui sur les lèvres de tout leader stratégique.
Et bonne nouvelle : ils sont depuis cette année plus d’un million en France !*
Portrait-robot des freelances
Pour commencer et contrairement à beaucoup d’idées reçues, les freelances du numérique ressemblent fortement aux cadres salariés : âgés en moyenne de 37 ans, ils possèdent des diplômes élevés (53% possèdent au moins un BAC+5) et travaillent en moyenne 42 heures par semaine.
Ce qui les différencie, c’est surtout leur désir d’agentivité, c’est-à-dire la capacité à agir sur leur vie, par opposition à ce qu’impose la structure. Ils sont 81% à considérer la libre gestion de leur temps comme principal moteur. Viennent ensuite l’intérêt de leur mission (78 %) et le choix du lieu de travail (51 %).
Pour autant, il ne faut pas les voir comme des électrons libres coupés des équipes internes. Au contraire ! Ils sont 92% à avoir déjà été salariés et connaissent donc les usages des entreprises. Si les entreprises décident de travailler avec eux, c’est surtout pour apporter des compétences supplémentaires à un instant t (85% des freelances déclarent qu’il s’agit de leur principale motivation). Vient ensuite le besoin pour les entreprises de plus de flexibilité dans leur recrutement (83%). 77% des cadres estiment d’ailleurs qu’il est plus simple de recruter un prestataire externe qu’un employé à temps plein (source : The White Collar Economy). Le gain de temps pour le recrutement est considérable : chez Malt, nous observons qu’un freelance peut être opérationnel en 6 jours (à partir du premier contact sur la plateforme au début de la mission), contre 6 mois pour un recrutement externe et 9 mois pour former un collaborateur en interne.
Aussi, les décideurs n’ont plus peur de leur donner des missions stratégiques : 47% des DRH ont répondu avoir voulu embaucher des freelances pour des postes de cadres supérieurs (source : The White Collar Economy). Un paramètre important à prendre en compte pour des entreprises souhaitant geler les recrutements dans les prochains mois.
Ils travaillent déjà comme les entreprises de demain. Alors que tout le monde parle de télétravail, des méthodes de travail agiles et de formation des travailleurs, les freelances expérimentent tout cela depuis longtemps.
Les freelances n’ont pas attendu le confinement pour pratiquer le télétravail. Ils passaient en moyenne déjà 60% de leur temps de travail chez eux, 30% dans les locaux du client et 10% dans des espaces de coworking. Ils favorisent donc un modèle hybride qui ne sacrifie pas le contact direct avec leurs clients. Un modèle d’organisation qui se profile pour un grand nombre d’entreprises françaises pour les prochains mois, qui ne souhaitent pas passer au tout remote.
Devant rester compétitifs en permanence, les freelances doivent se remettre en question constamment, faire une veille active, se challenger… Leurs certifications font foi pour un client qui peut être hésitant. Ils se forment donc tout au long de leur carrière et y consacrent 4h/semaine en moyenne.
Enfin, déjà flexibles par nature, les freelances sont majoritaires à pratiquer des méthodes agiles** : 73% déclarent les pratiquer au quotidien. Un point crucial pour les décideurs : 67% des CEO déclaraient en 2019 que l’agilité représente la nouvelle donne du monde des affaires (source : KPMG).
Touchés mais pas coulés par la crise
Bien que les freelances aient connu un ralentissement de leur activité au début du confinement (proche d’un niveau d’activité en août), nous avons observé la reprise des missions avant la fin de celui-ci, poussées notamment par les entreprises qui souhaitent accélérer leurs projets de transformation digitale.
Cet élan est aussi porté par la confiance des freelances dans l’avenir : même si 72% déclarent avoir vu au moins une mission annulée à cause de la crise Covid (55% pour les freelances tech & data), ils sont 84% à ne pas vouloir redevenir salariés, contre 73% en 2018.
Les décideurs sont en train de se rendre compte que les compétences et aptitudes des freelances sont celles dont ils ont plus que jamais besoin actuellement. Loin d’”uberiser” les entreprises comme le reprochent certains essayistes, les freelances marquent en revanche bien la fin du tout salariat pour aller vers une économie à la demande plus raisonnée, plus performante et gage de flexibilité.
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* Eurostat
** Méthodes agiles : travail en mode itératif, rétrospectives à la fin de chaque projet, sprints...
The Best Employer is ourselves and Malt the Best digital Agent for my Professional Journey wether I am a digital, sales or finance professional
Les plateformes permettent aux indépendants de trouver des clients et offrent aux entreprises le cadre dont elles ont besoin pour pouvoir contractualiser.
Président Agile.IT, Président "Enjeu Industrie et Services" at Systematic Paris Région Ile-de-France
4 ansLe drame des entreprises c'est bien qu'en général elles sont conscientes de ce qu'elles doivent faire, mais que ces décisions viendraient bousculer un équilibre institutionnel qui garantit, provisoirement, une paix armée entre tous les protagonistes... Le problème n'est ni le savoir, ni le pouvoir, mais bien le vouloir. Des acteurs externes peuvent insuffler cette dynamique avec le recul et la tact nécessaire à la pédagogie de l'action.
Senior Executive - Partner & Director at BCG | Tech Transformation @Scale | Creating Competitive Advantage Through Digital & Software
4 ansMerci pour cet article Alexandre. L'avenir passe forcément par ces agents du changement pour insuffler les futurs modes de travail.
Directrice de l’ExperieNN’s clients (Top Expérience client Voice)
4 anspoke Bertrand Moine