Les  "hauts potentiels" utilisés en dessous de leurs capacités et compétences?

Les  "hauts potentiels" utilisés en dessous de leurs capacités et compétences?

 Interview Khadija Boughaba  avec le magazine Challenge - Août 2015

1- On dit souvent qu'on ne progresse pas au dessus de son "seuil d'incompétence". Cela s'applique-t-il au Maroc? 

 D'abord qu'entend t on par seuil d'incompétence? Selon le principe de Peter: "dans une organisation quelconque, si quelqu'un fait bien son travail, on lui confie une tâche plus complexe. S'il s'en acquitte correctement, on lui accordera une nouvelle promotion. Et ainsi de suite jusqu'au jour où il décrochera un poste au-dessus de ses capacités. Où il restera indéfiniment." Autrement dit: dans une organisation, le travail est réalisé par ceux qui n'ont pas encore atteint leur niveau d'incompétence

Ce principe est controversé, car on peut parler  plutôt d'inadéquation entre le profil et le poste occupé, sachant que la compétence est elle même une notion complexe qui nécessite la mobilisation  et combinaison de plusieurs ressources à la fois.

Depuis 40 ans le système de management des hommes et des organisations a fortement évolué, rendant ce principe discutable.

Au Maroc , comme partout ailleurs, " le seuil d'incompétence"  se vérifie dans des organisations pyramidales, privilégiant la logique d'ancienneté dans l'évolution de carrière sans prêter une attention particulière à toutes les aptitudes et qualités que nécessite le nouveau poste.  . 

2- Nous constatons souvent que des "hauts potentiels" sont limités dans leur carrière. Certains interviewés, expliquent que c'est justement parce qu'ils sont capables de faire le travail.

Ce constat nous ramène à se questionner sur le système de management des ressources humaines existant dans l'organisation : existe  t il une démarche de gestion des hauts potentiels?

Car cette démarche vise  en premier l'individu, détecter son potentiel et le valoriser.

En l'absence de celle ci, l'entreprise se prive du gisement de potentiel inexploité de ses collaborateurs, et pour ces derniers cette situation se transforme en frustration et démotivation.

  Ceci étant, si des passerelles de mobilité ne sont pas possibles en fonction de la taille et des besoins de l'entreprise, ces "hauts potentiels" se trouvent limités dans leur carrière par manque d'opportunités internes. Dans ce cas une mobilité externe s'impose!

3- Est-on dans un cercle vicieux qui pousse les cerveaux à l'immigration ?

Aujourd'hui les jeunes profitent  pleinement de la mondialisation pour aller chercher  les opportunités là où elles se présentent. Cette mobilité à l'internationale  se développe de plus en plus et les jeunes marocains  sont aussi concernés. Une expérience à l'internationale est très constructive et permet de booster la carrière. Aussi nous remarquons que de plus en plus de nos compétences se rendent en Afrique et en Orient .De même, nous remarquons une  demande de plus en plus élevée de profils français ou espagnols par exemple souhaitant s'établir au Maroc.

 

Effectivement, ce qui engendre la perte de compétences en interne, la monotonie, la démotivation... Alors que c une source d'innovation et d'amélioration des process qu'il faut exploiter.

Sur ce sujet, je peux conseiller de prendre connaissances des pratiques novatrices à l'oeuvre dans la Silicon Valley. Programme interne d'entrepreneurship, d'aide aux startups sur la base des hautss-potentiels interne. L'équation est la suivante, comment retenir dans un cadre win-win les hauts potentiels ?

Hatim IBN TALIB

Your Creative Marketing Buddy | Consultant | Advisor | Professor | Marketing Swiss Knife

8 ans

Merci Khadija pour ce constat. Ceci dit, et pour ne pas rester que sur des questionnements, il serait peut-être intéressant que les professionnels des RH puissent partager les bonnes pratiques qu'ils ont fait dans le pays pour justement éviter cette mobilité à l'extérieur. Qu'en pensez-vous ?

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