Les injections au travers des structures en béton et en maçonnerie.

Application du Guide STRRES : FABEM-3

(INFO-FLASH du STRRES le 21 octobre 2021)

Il est parfois nécessaire, pour des raisons diverses, de reconstituer le monolithisme d’une structure. Soit pour combler des vides, c’est souvent le cas pour la maçonnerie, soit pour recoller les parois de fissures/fractures dans le béton. Ces opérations permettent de redonner de la résistance à l’ouvrage, mais doivent être menées avec la plus grande rigueur en raison des contraintes liées principalement à la pression d’injection, qui peut provoquer la dégradation irréversible de la structure.

Le béton est un matériau relativement poreux. De plus, les différentes pathologies qui l’affectent provoquent des fractures plus ou moins importantes qui sont autant de « portes » ouvertes facilitant la pénétration des agents agresseurs extérieurs. Nous connaissons parfaitement tous les phénomènes qui vont s’y développer ainsi que les conséquences qui en découlent. Elles ont toutes une issue commune, le déclenchement du phénomène de corrosion des armatures et, par suite, l’éclatement du béton.

 La mise à l’abri de ces fractures est essentielle afin d’éviter ces effets dégradants.

Pour cela et au-delà de la simple étanchéité de la fracture, il faudra sans doute régénérer l’intérieur de la structure afin de retrouver un fonctionnement mécanique le plus homogène possible.

Comment doit-on s’y prendre ?

Il est nécessaire de faire pénétrer à l’intérieur de cette fracture un produit structurant, généralement un coulis de ciment approprié ou une résine de synthèse. Le produit choisi devra pénétrer dans l’ensemble du réseau de fissures ramifié à la fracture principale.

Cette méthodologie requiert un savoir-faire très adapté. La qualité du produit, sa préparation, le nettoyage de la fracture et du réseau de fissures par lavage, l’injection elle-même et le contrôle de pénétration, sont autant de tâches très délicates. La pression d’injection en particulier doit être très surveillée. Une pression trop forte peut être capable de provoquer des dégâts importants à l’intérieur de la structure.

Pour la maçonnerie, les injections de remplissage à l’arrière des parois, ainsi que de celles dont le but est de reconstituer le hourdage intérieur de la structure, nécessitent encore plus de précaution car une pression mal canalisée peut conduire très facilement à la désorganisation des pierres ou des briques. Ici aussi les matériaux injectés sont très différents, bien que nous y trouvions plus fréquemment des coulis de ciment voire même des mortiers de sables fins.

En revanche, il faut intégrer le fait qu’une paroi injectée peut devenir un obstacle important pour l’évacuation de l’eau pouvant être contenue à l’arrière. C’est très souvent le cas des murs de soutènement d’origine « pierre sèche ». Il est donc très important de prévoir des exutoires suffisamment bien dimensionnés.

 Les injections dans les structures béton ou maçonnerie doivent pouvoir être parfaitement contrôlées, en quantité de produit ainsi qu’en périmètre de traitement. Là aussi, le guide FABEM 3 vous donnera les méthodes les mieux appropriées.

 Le guide du STRRES FABEM 3 ? ainsi que les guides FABEM 2 et 4, apportent les précisions nécessaires, à la fois pour la rédaction des cahiers des charges et l’exécution des travaux. A noter également la norme NF P 95 103 (qui vient d’être révisée), notamment pour les injections de fissures dans le béton.

 Christian Tridon