Les jours heureux.
À priori, l’enfance d’Oscar a été plutôt dorée. Son père Édouard est producteur et metteur en scène, sa mère Laure est scénariste. À eux deux, ils sont à l’origine d’une trentaine de films, souvent couronnés de succès. Le festival de Cannes et les plus grands acteurs n’ont aucun secret pour eux. Les vacances se passent dans des îles paradisiaques, le quotidien dans les quartiers les plus agréables de Paris.
Mais toute médaille a son revers et même plusieurs dans le cas d’Oscar. Les parents adulés sur tapis rouge qui se sont mariés et ont divorcé (l’un de l’autre ) plusieurs fois n’ont jamais su vivre en harmonie. Leur existence faite de disputes virulentes et de retrouvailles passionnées n’est pas, on s’en doute propice à l’équilibre d’un enfant. Les starlettes ont défilé dans le lit d’Édouard. Pourtant leur fils unique a réussi à s’en sortir en s’éloignant d’eux et en construisant sa propre carrière sans avoir rompu le lien.
Aussi, lorsqu’il apprend que sa mère est condamnée, il décide de tenter de réunir ses parents une dernière fois. La tâche s’avère ardue : son père est en couple avec une influenceuse russe du genre écervelée, sa mère n’est pas franchement séduite par l’idée.
Commence alors un ballet fascinant entre Hollywood et le Mexique, la Grèce et les pistes de Courchevel entre les principaux protagonistes et Aurélie une jeune scénariste qui a pour but de réaliser un film autour de Weinstein.
Le roman au départ basé sur les relations familiales s’emballe et plus aucun des personnages n’est ce qu’il semblait être. L’influenceuse cache bien son jeu, tout comme les parents qui prennent leur fils à rebours, à moins que ce ne soit le destin qui dicte un dénouement surprenant.
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Dans son troisième roman après Fourrure, Prix des maisons de la presse et Le dernier des nôtres, Grand prix du roman de l’Académie française, l’auteure offre à nouveau un page-turner de belle facture. Ses personnages tout droit sortis d’un roman de Fitzgerald, se confrontent à l’époque #Metoo pour le plus grand bonheur du lecteur.
Brigit Bontour
Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Les jours heureux, Grasset, mai 2021, 439 p.-, 22 euros