Paradis perdus.
Né à la fin de la préhistoire, Noam se découvre immortel à l’âge de 25 ans. Tout comme lorsque aujourd’hui on nous assure que l’homme qui vivra mille ans est déjà né, le jeune homme ne sait si cette promesse est un bienfait ou une malédiction. Faute de choix, il s’adapte non sans tourments.
Autour de lui, les êtres aimés souffrent et disparaissent. Lui devient médecin et traverse les époques en découvrant les progrès de sa spécialité, approfondissant de siècle en siècle sa connaissance de l’homme et de l’humanité.
Avec Noura devenue immortelle elle aussi, les deux amoureux vont au cours des millénaires s’aimer, se quitter, se trahir, se retrouver comme des amants lambda. Sauf qu’ils vont connaître le déluge, l’apparition de l’écriture, la formation des religions, la naissance de l’art, la formation et la fin des civilisations…
Avec ces deux personnages empathiques à la fois flamboyants et humains, Éric Emmanuel Schmitt s’attaque à une fresque qui comptera huit volumes au cours desquels ses héros traverseront la civilisation mésopotamienne, l’Égypte ancienne, La Grèce, Rome et la naissance du christianisme, l’Europe médiévale et Jeanne d’Arc,
La Renaissance et la découverte des Amériques, et enfin l’époque moderne avec ses révolutions politiques, industrielles et techniques.
C’est après trente ans de réflexion que l’auteur s’est senti apte à s’attaquer à ce projet qui peut s’assimiler à la version romancée de l’extraordinaire Sapiens de Yuval Noah Hariri.
Ce premier tome est une franche réussite avec un souffle et une ambition hors-normes dans lequel les grands défis de l’humanité se confrontent à une histoire d’amour universelle.
Brigit Bontour
Éric-Emmanuel Schmitt, Paradis perdus, Albin Michel, février 2021, 563 p.-, 22,90 euros