Les martyrs de Ain Aden ou comment nommer l’horreur ?

Les martyrs de Ain Aden ou comment nommer l’horreur ?

Ils n’ont « réclamé la gloire, ni les larmes », ni de Tour Eiffel illuminée, ni de marche à Barcelone, à Paris ou Berlin, ni « Je suis Ain Aden ». Que la seule douleur immense et inconsolable de leurs proches et une stèle quelque part …

20 ans déjà, le 27 septembre 1997, un acte ignoble et indicible était commis à Ain Aden en Algérie. Douze enseignants, dont 11 femmes, étaient égorgés : Amina DICH, Aziza TOUNSI, Kheira BOUDAOUD, Rachida BOUTERAA, Zohra MEHDANE, Fatima BOUHEND, Sahmadia FLIOU, Naïma LOUHAB, Hafida LENFAD, Kheira CHERRID, Hanafi Sahnounia BOUALI et SABER Habib, sur la route de leur école. Ils ont été interceptés par un groupe de terroristes, une horde de sauvages sanguinaires que l’humanité avait définitivement quittés. Ces enseignants ont été tués pour l’unique raison qu’ils étaient enseignants. Ils refusaient de céder aux menaces leur intimant l’ordre de cesser d’exercer ce métier considéré comme illicite. Ils ont continué à se rendre chaque jour à leur école situé dans ce coin de l’Algérie profonde, bravant l’interdiction. Mais en ce jour d’automne, la barbarie et la mort les attendaient. Ils ont imploré leurs bourreaux, supplié, mais en vain. Ils ont été égorgés les uns après les autres. Ils étaient jeunes. A peine le crime abject commis, le ciel s’assombrit brusquement et un violent orage suivi d’éclairs et de tonnerre éclata, donnant lieu à de fortes pluies sur l’ensemble de la région. A cette même période, en France, on s’inquiétait de « Qui tue qui ? » pour se donner bonne conscience.

A leur mémoire, le poème d’un anonyme, simple, naïf et sobre, comme l’a été leur vie.

Souvenir

Les barbares sont passés

Nos roses ont trépassé

Les nuages se sont amassés

Nous avons dit assez!

Si vous passez à boudjebha

Ayez une pensée là-bas

Pour la beauté et le savoir

Pour nos filles du terroir.

Vous verrez des roses blanches

Sur le talus de roche

Qui vivent malgré tout

Elles sont nées chez-nous.

Sfisef n’oubliera jamais ses filles

Elles sont de nobles familles.

Leur richesse était le savoir

Elles sont tombées en faisant leur devoir.

Dieu accueille leurs âmes

C’était de grandes dames

C’était nos filles et nos femmes

Jusqu’à présent coulent nos larmes.

 

Mehdi NAIDJA

Chef de cuisine chez Compass Group France

7 ans

J'aime cet article qui permet de ne pas oublier ses victimes de barbares. Qu'elles reposent en paix. Comment peut on vivre en commettant de tels actes ? Ce sang dans les mains ? Poème de cœur et des milliers d'autres victimes il y a eu 😩😩😩

Quelle atrocité. Je ne me souviens pas de ces crimes. "Le sang sèche vite en rentrant dans l'histoire" chantait Jean Ferrat évoquants les abominations de masse du nazisme. Il reste un très beau poème. Merci de nous l'avoir fait connaître

Nacera I.

Professeur at Indépendant

7 ans

Merci pour ce beau poème qui rend hommage à ces femmes innocentes qui transmettaient le savoir.

Nacera I.

Professeur at Indépendant

7 ans

Victimes de la bêtise humaine. HORREUR!IL NE FAUT SURTOUT PAS QUE LEUR MORT SOIT VAINE.LES OUBLIER EST UN CRIME!

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