Les mots bleus… Devoir de patience, les personnes en situation de handicap oubliées, l’indigne grande omission
Relisant ce dimanche, à plusieurs reprises, le discours d’Edouard Philippe du 28 avril devant le parlement, j’ai vainement cherché un point, un axe, une piste définie dans la stratégie nationale de déconfinement qui prendrait en compte les personnes âgées, les personnes en situation de handicap ou les personnes en situation d’exclusion sociale.
La stratégie de déconfinement est une attente de l’ensemble du corps social, ces personnes en sont les grands relégués. 12 millions de personnes « touchées » par le handicap, 500 000 personnes, enfants et adultes accompagnés par des établissements sociaux et médico-sociaux, environ.
De la visibilité, a minima une forme de, pour l’école, le commerce, les entreprises, les organisateurs d’évènements culturels, sportifs, les lieux de culte, les parcs et jardins et les plages…
Une stratégie du « vivre avec le virus et se protéger », progressivité et adaptations, mais un mouvement, n’isoler que les personnes malades, tester les personnes contact, mais rouvrir des « possibles » pour le citoyen lambda…
Quelle est la stratégie pour les personnes les plus « vulnérables ? Elle est explicite, elle n’est pas énoncée comme un droit, un droit à une prise en compte particulière, un droit à compensation des difficultés spécifiques pour « vivre » ce déconfinement, mais comme un devoir : le devoir de patience… et de protection du système hospitalier !
« J'ai d'abord une pensée pour tous nos aînés, »… « comme vous le savez, nous demanderons à nos aînés de continuer à se protéger. Il faut qu'ils respectent des règles similaires à la période de confinement, en se protégeant, en limitant leurs contacts, et donc leurs sorties… »… « mais je demande aux personnes les plus âgées, les plus fragiles, de la patience. Les visites privées, quand elles reprennent, doivent être entourées de précaution, comme les sorties. En vous protégeant, vous protégez aussi le système hospitalier. »
Un devoir de patience qui s’apparente à une relégation, à une grande et indigne omission, à un régime d’exception « protecteur ». Les personnes en situation de handicap veulent être protéger comme les autres pouvons-nous le penser, dans un régime de droits et de liberté.
« Mesdames et messieurs, ces règles de vie sociale peuvent vous paraître compliquées. Elles sembleront sans doute sévères à certains, et peut-être trop laxistes à d'autres. Au fond, ce que je vous propose de rétablir, c'est un régime de liberté et qu'il nous faut donc ensemble en définir les exceptions ».
…« Nous avons certainement oublié certains points, formulé de façon incertaine certaines règles, omis de prévoir, dans tel ou tel territoire, une adaptation possible »…
Oui, vous avez certainement oublié une partie du corps social, qui devait retenir votre attention et vos efforts pour mettre en place une stratégie de déconfinement « inclusive », une vraie attention aux personnes « vulnérables », sujets de droits.
Mais peut-être manquons nous de patience, avec la naïveté de penser que le « monde » du handicap serait pris explicitement en compte, devant le Parlement.
C’était trop demandé.
Nous sommes allés voir du côté du Secrétariat d’état en charge des personnes handicapées : pas de recommandations, ni directives, une « FAQ », Foire aux questions mise à jour 2 jours après le discours devant le Parlement ne venant rien indiquer de nouveau, sous le soleil des droits de sorties « élargis » des personnes en situation de handicap…
SECRETARIAT D’ETAT CHARGE DES PERSONNES HANDICAPEES FOIRE AUX QUESTIONS – 30 avril 2020
Pour plus de confort de lecture, les ajouts du jour sont laissés en bleu.
Nous n’avons pas eu d’ajout en bleu…
Pas de mots bleus…