Les moyenâges, les renaissances et les révolutions
On a beaucoup protesté contre l'élitisme (notamment français) considérant que les systèmes élitistes étaient injustes et favorisaient l'émergence des communautés et des lobbies.
L'élite, c'est celui qui gagne. Et, dans le monde chrétien, l'élite a longtemps gagné le pouvoir.
Il est toujours possible de refuser que l'élite rafale tout quand les autres doivent se contenter de suivre, et de crier à l'injustice, et c'est réellement ce qui s'est produit un peu partout, en politique, en sport, à l'école, notamment en France. Pour mettre fin à l'élitisme en politique on a introduit le vote (à la majorité notamment), on a changé les règles du jeu (comme en sport), on a modifié les évaluations (comme à l'école) de manière à ce que les systèmes quels qu'ils soient restent ouverts et accessibles à tous.
Seulement voilà qu'à présent, ce qui a été engendré ainsi est qualifié de médiocre. La vie politique est médiocre, le sport est médiocre (excepté dans quelques sports individuels où des personnalités hors normes laissent chacun pantois... et rêveur !) et l'école forme médiocrement. Et le constat tombe : comment redresser la barre ?
Le constat de la médiocrité est celui d'un moyen âge. D'ailleurs, la médiocrité est un concept moyenâgeux et il est amusant et intéressant de lire les vers d'Eustache Deschamps, "Aurea Mediocritas" lequel, certainement incapable d'égaler Marie de France, première poétesse française dont le génie marquera la poésie durant près de 5 siècles, se contente de jouer au "lèche-bottes" auprès de la classe dirigeante...
"Au haut sommet de la haute montagne
Ne fait pas bon édifier sa maison,
Afin que les grands vents ne la ruinent et l’emportent;
Ni dans les bas fonds on ne la doit lier:
Car par les eaux elle pourrait mouiller
ses fondations et détruire ses bois;
Ni au haut, ni au bas, nul ne doit se fier "
Aujourd'hui, plus personne ne s'intéresse beaucoup à Eustache Deschamps. Le "poète" de la dépression est mort avec ses maîtres. Et Marie de France reste une référence littéraire incroyablement riche et moderne : elle a fait oeuvre.
Il en va ainsi durant les moyenâges : la médiocrité a le pouvoir et la vraie élite (qui ne se nomme pas !) fabrique son règne à venir. La renaissance arrive lorsque l'élite oblige la médiocrité au pouvoir à capituler ici et là en faveur d'une modernité : et tout cela arrive parce que l'élite est par nature puissante et qu'elle finit toujours par faire oeuvre et par faire loi. C'est ce qu'on appelle une révolution...
Professeur de gestion chez Education Nationale - P@irformance
7 ansle Moyen Âge : une période passionnante !!!!
ART & SCIENCE
7 ansAu fait : la révolution serait-elle EN MARCHE ?
Art thérapeute HES so
8 ansCe qui est sûr, c'est qu'il faut beaucoup de temps pour que l'être humain évolue et devienne "civilisé" au sens de la "cité antique" et de ses élites. Les plus belles cultures n'ont pu s'ériger jusqu'à nos jours, que grâce à l'exploitation d'êtres humains dont la condition fut souvent plus que difficile. La modernité avec toute ses apports technologiques, ne serait-elle pas l'occasion d'un partage des vraies valeurs d'élite, avec la liberté pour chacun de les développer selon ses aspirations?