Les nominations au Cabinet nous indiquent que la politique de Trump sera très à droite
On attendait les nominations pour avoir une idée plus claire de ce que serait le 2e mandat de Donald Trump. On est donc désormais fixé et la direction prise amènera le pays sur la droite. C'est ce que Trump a laissé entendre pendant la campagne et c'est donc ce que les Américains ont plébiscité.
Une politique très à droite aux États-Unis peut provoquer des changements importants, dont les effets peuvent être perçus comme positifs ou négatifs, selon la perspective adoptée. D'une part, ces politiques tendent à réduire les impôts, notamment pour les entreprises et les particuliers les plus aisés, dans le but de stimuler la croissance économique. Cette approche est souvent vue comme une façon d’encourager l'investissement privé, de favoriser la création d'emplois et de soutenir la compétitivité des entreprises. La déréglementation, elle aussi, vise à alléger les contraintes bureaucratiques, ce qui permet aux entreprises d’innover plus facilement, de créer de nouvelles opportunités et d'être plus compétitives, tant sur le marché national qu'international.
La privatisation est également un aspect récurrent des politiques très à droite. En privatisant certains services publics, comme l’éducation ou même en grande partie la santé, l’idée est d’introduire une forme de compétition qui permettrait d'améliorer l’efficacité et la qualité des services offerts. Pour certaines personnes, cela représente une chance d’accéder à des prestations de meilleure qualité, du moins dans le contexte états-unien. De plus, une politique stricte de maintien de l'ordre, souvent prônée par la droite, favorise un renforcement des lois pénales, renforçant ainsi le sentiment de sécurité pour une partie de la population.
Sur le plan des valeurs, la droite met l'accent sur la liberté religieuse et les valeurs chrétiennes traditionnelles, favorisant leur place dans la société et les institutions. Cela répond aux attentes de certains groupes sociaux qui souhaitent voir leurs convictions reflétées dans la vie publique. Par ailleurs, la politique étrangère à droite privilégie une approche nationaliste et unilatérale, centrée sur les intérêts américains. Pour de nombreux partisans de cette orientation, cela permet de garantir la sécurité nationale, de protéger les emplois et de préserver la souveraineté économique face à une concurrence perçue comme déloyale.
Cependant, une telle politique n'est pas sans conséquences négatives. En réduisant les impôts pour les plus riches et en dérégulant de nombreux secteurs, elle tend à favoriser davantage les élites au détriment des classes moyennes et défavorisées, augmentant ainsi les inégalités. La réduction des programmes sociaux, tels que l’aide alimentaire ou l’assurance maladie, accentue également la précarité pour une partie de la population qui dépend de ces dispositifs pour subvenir à ses besoins fondamentaux.
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Les politiques d’immigration, souvent renforcées par une approche très à droite, créent des tensions au sein de la société américaine. Les restrictions sur les droits des minorités, notamment LGBTQ+, ou les limitations à l'accès aux urnes pour certaines communautés, sont vues comme des atteintes aux droits civiques et nourrissent un climat de division. De plus, la privatisation des services publics peut réduire l’accessibilité à l’éducation et à la santé pour ceux qui n’ont pas les moyens financiers d'y accéder, renforçant encore les inégalités et limitant les opportunités pour les couches sociales les plus vulnérables.
La déréglementation en matière environnementale, souvent justifiée par la nécessité de favoriser la croissance économique, présente également un risque pour la qualité de l’air, de l’eau, et pour la lutte contre le changement climatique. En délaissant les régulations environnementales, les efforts pour préserver la biodiversité et réduire les émissions de gaz à effet de serre risquent d'être freinés, compromettant ainsi la durabilité des ressources naturelles.
D’un point de vue international, l’approche unilatérale et nationaliste favorisée par la politique très à droite qui semble s'annoncer peut isoler les États-Unis sur la scène internationale. Cette posture risque de réduire leur influence diplomatique et d'exacerber les tensions avec des partenaires traditionnels, limitant ainsi les possibilités de coopération sur des enjeux cruciaux tels que le changement climatique et la sécurité. En interne, l'influence de l'extrême droite au sein du Parti républicain risque de provoquer des divisions qui compliqueront la gouvernance. Ces tensions entre factions modérées et plus radicales rendront également plus difficile l'obtention de compromis politiques nécessaires à la bonne marche des institutions.
Les droits reproductifs, et notamment l’accès à l’avortement, sont souvent attaqués par des politiques très à droite. Cela conduit à une limitation de la liberté de choix pour les femmes, renforçant les inégalités en matière de droits et affectant profondément la vie de nombreuses personnes. Si Trump a été flou sur cette question pendant la campagne, le parti républicains, en revanche, ne l'est pas du tout et n'a laissé aucun doute sur la direction qu'il souhaite suivre. Dans le domaine de l'éducation, les révisions des programmes scolaires qui censurent certains sujets sensibles, tels que l'histoire des inégalités raciales ou les questions de genre, peuvent limiter l’accès à une éducation diversifiée et complète, contribuant ainsi à une vision réductrice et idéologique du savoir. C'est un défaut récurrent du pays qui revient sans cesse sur cette limitation dela pensée et tente de nier science et progrès.
En somme, une politique très à droite aux États-Unis peut apporter des bénéfices économiques et répondre aux attentes de certains groupes sociaux en matière de sécurité et de valeurs traditionnelles. Toutefois, elle accroît aussi les inégalités sociales, restreint les droits civiques et fragilise la cohésion sociale. Les impacts de ces politiques sont donc ambivalents, dépendant largement des perspectives individuelles et des intérêts de chaque groupe de population. Mais, rappelons-le, c'est le choix exprimé clairement par les Américains.
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1 moisÀ la bonne heure ! Perso je m’en réjouis ! Marre du gauchisme et du wokisme !
Moi
1 moisBonsoir Monsieur le Professeur, * le 𝟚𝕖 𝕞𝕒𝕟𝕕𝕒𝕥 de Donald Trump... Soyons optimistes, cela restera son 𝕤𝕖𝕔𝕠𝕟𝕕 𝕞𝕒𝕟𝕕𝕒𝕥 et puis ce sera tout 🤗 Encore une fois, si je partage votre point de vue qui se veut universaliste -dans toute chose, il y a du positif et du négatif- je suis plus dubitatif quant à l'Économie. Des entreprises qui peuvent faire n'importe quoi sont moins performantes et tombent, souvent dans la facilité. L'argent facile est un moteur puissant aux USA. Cette pensée vaut pour touts les types d'industrie. Ce sera donc particulièrement vrai pour la guerre en Ukraine. Cette guerre permet de tester des nouvelles armes, de liquider gratuitement des anciens stocks qui auraient normalement dus être détruits, avec les coûts y-induits. Je crois beaucoup plus au fait que l'Atout sera la marionnette de ses conseiller extrémistes. Il aime la flatterie et pourra faire le "beau" en suivant "à la lettre" les conseils qui lui seront prodigués. Comme cela, il n'aura plus de soucis et pourra, tout en s'auto glorifiant, continuer de jouotter au golf. Je n'aborde pas le côté religion, prochain GROS problème sociétal pour les américains. Amicalement. alain
Concepteur d'Incursions Téméraires Émancipatrices (items)
1 moisCher Jean-Eric B., la démocratie, pas simplement le concept mais les institutions qui entendent lui donner corps, n'a pas pour socle le "fait majoritaire" que vous évoquez, ainsi que le met en évidence l'étymologie du terme. Lorsque les prémices sont erronées, il y a lieu de penser que la "fausse route" n'est pas loin ...
Spécialiste des Relations Internationales - Enseignant universitaire
1 moisEn parlant de “voix clairement exprimé par les Américains”, ne faudrait il pas rappeler l’exact pourcentage des Américains qui ont effectivement voté en ce sens? Et alors, que deviennent les autres? Ils ne comptent pas politiquement, économiquement, socialement, parce qu’ils ne font pas partie d’une majorité mathématique? Ils ont “juridiquement tort parce que politiquement minoritaire” comme le disait un éminent politicien français de gauche? Il faut aussi s’interroger sur cette notion de majorité en rappelant le rôle de l’abstention dans l’obtention de cette supposée majorité, que certains interprètent comme un vote “pour, par défaut” mais qui pourrait avoir bien d’autres significations. Les bulletins de vote portaient les noms de candidats à la présidence; ils ne portaient pas de question referendaire accordant au vainqueur les pleins pouvoirs au mépris de la constitution pour accomplir un supposé programme. En tout cas, j’espère qu’après s’être focalisé sur le vainqueur et sa supposée toute puissance elle aussi supposément accordée par son électorat, on parlera un peu de l’opposition politique, de ses droits, de son rôle, qui n’ont pas vocation à être effacés de la surface de la terre…