Plus universel que 🍔 McDo, le vélo !
*Préambule*
Je ne lance pas une chaîne de fast food. Cet article interroge nos repères en tant qu'humains, et quels nouveaux repères sont à développer pour adopter un style de vie plus en phase avec les défis que nous vivons.
*C'est parti*
Quand on voyage un peu loin de chez nous, il y a ceux qui se sentent comme chez eux partout, et il y a ceux qui aiment à retrouver dans n’importe quelle ville des repères, souvent des enseignes, nous rappelant que nous sommes ailleurs, mais pas complètement non plus.
J’ai sondé quelques proches et voici leurs repères lorsqu'ils voyagent :
- Parler ma langue natale avec quelqu'un que je ne connaissais pas
- Zara*
- Un pub avec des bonnes bières
- Vuitton* (oui...)
- Un café avec du WiFi
- Du vin de mon pays
- Un "café croissant" (so french)
- Subway*
- Un drapeau breton
Et moi dans tout ça ? McDonald’s*
Peu importe où j’ai pu me rendre par le passé, la vue d’un McDo et le fait de savoir que si je veux, je peux manger ce fameux même burger, a toujours eu quelque chose de réconfortant.
* Dans certains exemples cités, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse de comportements particulièrement sains. Ni pour nous, ni pour la sobriété que nous impose la lutte contre le changement climatique.
Mais depuis quelques temps, il y a bien quelque chose qui me fait le même effet, peu importe où je me déplace.
C'est le vélo.
Ou plutôt : la possibilité de se déplacer facilement, en prenant du plaisir, à vélo.
Deux marqueurs forts me font me sentir "comme chez moi" n'importe où : la présence de pistes cyclables et plus largement de voies apaisées – mettant l'humain au centre – et la disponibilité d'un ou plusieurs services de location de vélos en libre-service pour un trajet, une journée ou plus.
Ce sentiment de plénitude (et l'idée de cet article) m'est arrivé à Amsterdam.
Au rayon de la perfection, évidemment les voies pour cyclistes tout simplement hallucinantes, qui font encore passer certains des plus beaux aménagements de France pour la Ligue 2 des pistes cyclables.
À l'inverse, je suis tombé sur l'empire du vélo personnel et d'OV-Fiets – le légendaire service de location de vélo en gare. Génial (j'y reviendrai), mais pas aussi facile à appréhender qu'un pur service de vélos en libre-service à la Vélib' (Paris), Citibike (New York), etc.
Heureusement pour moi, je participais à un événement où Fifteen exposait. J'ai donc emprunté un vélo électrique sur notre station de démo et me suis déplacé exclusivement par ce biais pendant deux jours.
Je me suis jeté dans le flot de cyclistes à Amsterdam Centraal, une joyeuse cacophonie qui se régule tout seule. J'ai (largement) gagné le prix du départ arrêté le plus rapide à la sortie du ferry, au milieu d'une paisible horde de vélocipèdes. J'étais le seul à faire la course en fait, réflexe de parisien...
Elles ne sont pas si nombreuses au final, ces villes vraiment accueillantes qui permettent de se déplacer en sécurité et facilement à vélo, que l'on soit un local ou simplement de passage.
À Barcelone, le service Bicing n'est pas ouvert aux touristes. En Île-de-France, le vélo en libre-service n'a pas encore atteint la grande banlieue, là où la part modale de la voiture est proche de ce qui s'observe dans les territoires plus ruraux.
Là où les Pays-Bas font fort, c'est que ce fameux OV-Fiets compte environ 20 000 vélos répartis dans 75% des stations de rail du pays. Du coup quand on voyage, on peut utiliser le même service de location (complètement intégré à l'offre de transport) dans une grande majorité de villes du pays.
Aux Pays-Bas, vous trouvez une station OV-Fiets à peu près aussi facilement que vous trouvez un McDo.
Vous vous déplacez comme à la maison, partout.
Je rêve que les services de location de vélos se démocratisent au point qu'ils deviennent un nouveau repère pour les êtres humains, un repère qui fait se dire : "je vais être bien ici".
Le chemin est encore long mais nous avons les clés : faire des choix forts pour l'organisation de la vie en ville et rendre la prise d'un vélo partagé aussi attrayante que simple pour tous les usagers.
Partout où des offres de vélos partagés sont déployées – en particulier soutenues par les pouvoirs publics – je ressens une connexion et une sympathie naturelle pour la ville.
Le vélo, la ville apaisée rapprochent.
Pour adopter un style de vie plus sobre, il nous faut aussi changer nos repères.
Alors je fais ces voeux :
- qu'accéder à un service vélo soit aussi facile que trouver un McDo
- que louer un vélo soit au moins aussi facile que commander un burger
- que nous mangions tous un peu moins de burgers, et fassions beaucoup plus de vélo ;)
Et vous, quels nouveaux repères plus vertueux souhaitez-vous voir se diffuser ?
- Damien