LES RISQUES LIÉS À L’USAGE DES OUTILS NUMÉRIQUES
Le stress des courriels et smartphones est perçu par les salariés.
34% des salariés indiquent souffrir du stress de l’e-mail (Université de Glasgow et Paisley), corroborant une étude client montrant un stress du smartphone pour 33% d’entre eux.
Depuis, avec le brutal « débouclage numérique » de 2012 (territoire couvert à 99%, forte baisse des prix, TV 100% numérique…) le « toujours connecté » enregistre des taux de stress numérique jamais mesurés.
Les salariés « connectés » vivent derrière un écran plus de 6 heures par jour.
En moyenne 4 heures 30 par jour au travail (Référence des usages – IFOP 2009) et plus de 3 heures par jour à titre privé (INSEE 2011). Notons que ces chiffres français sont antérieurs au « bouclage numérique » de 2012 (11 heures/jour d’usage de médias électroniques aux USA en 2014 selon Mashable-Statisa).
Les comportements numériques abusifs sont nocifs pour la santé.
L’abus de numérique a plusieurs conséquences. Il modifie nos comportements (activité physique et position, sommeil, alimentation, récupération psychologique…).
Par le seul statisme (et la position assise) qu’il génère, il double les risques de décès prématurés liés aux maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2 et cancers (prostate, colon, sein) – 16 études sur 800 000 personnes (Univ. Leicester et Loughborough) -, soit une mortalité prématurée en France d’au minimum 45 000 décès (éval Le Fur/JO 09/07/2013). Ces maladies sont également les premières causes d’invalidité et de cécité.
L’abus de numérique diminue les facultés intellectuelles.
A seul titre d’exemple, utiliser un smartphone (ex. : je lis un message du coin de l’œil) et répondre en même temps à une question diminue momentanément le quotient intellectuel de plus de 10 points (Journal of Experimental Psychology).
Le traitement des addictions doit être compatible avec le monde de l’entreprise.
L’entreprise peut être « accompagnante » (écoute, soutien, orientation, appel à un cabinet spécialisé), mais ne doit pas être « soignante ». Dans le cas du numérique, la frontière entre vie professionnelle et vie privée a tendance à disparaître, aussi il ne s’agit pas de traiter l’addiction numérique du salarié. Toutefois, la responsabilité de l’employeur peut être engagée s’il abolit trop manifestement cette frontière. Tant pour la santé mentale et physique que pour l’efficacité des salariés, l’entreprise doit être vigilante.
Notre rapport aux outils numériques n’est pas gradué, soit il nous stresse beaucoup, soit très peu.
Aborder les addictions par les comportements numériques addictifs est pertinent.
Si l’entreprise développe une action forte sur un produit psychoactif (ex. : alcool), il ne s’agit pas d’associer les deux actions : ni pour l’action alcool qui risque d’être délaissée au profit du numérique plus « facile » à aborder, ni pour le numérique associé à une addiction plus taboue (l’usage numérique étant traité différemment).
En revanche, si l’entreprise « piétine » face aux addictions (ce qui est fréquemment le cas), le numérique constitue une bonne porte d’entrée. Ni tabou, ni illicite, ni stigmatisant, il permet d’aborder le domaine des comportements addictifs (mécanismes, réalités, solutions…), d’apprendre à répondre « aux excès sans excès ». Il est sans doute le seul domaine addictif où la direction peut être facilement partie prenante.
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Chargée de formation
7 ansBrechtte Banouanina