l'esprit capitulard
il aura suffi que quelques associations ultra-minoritaires et ultra bruyantes froncent le sourcil pour qu'aussitôt les institutions s'agenouillent en signe de soumission: ainsi la Région du Grand Est vient elle de débaptiser un lycée Colbert (référence symbolique importante de notre identité nationale) en lycée "Rosa Parks", une illustre inconnue américaine qui n'appartient pas à notre histoire et qui ne réfère aucunement ce qu'a été et ce qu'est dans son identité, notre nation en tant qu'entité historique!
Au delà des faits et de ce qu'ils véhiculent comme confusion totale dans la conscience de l'histoire, ce sur quoi l'accent doit être mis aujourd'hui,c'est sur cette incroyable lâcheté- dans le sens du lâchage- dans laquelle ceux qui doivent en principe représenter notre identité (ici des conseillers régionaux) sont prêts à la brader, au moindre coup de vent soufflant à un moment donné dans la direction de leur trouille. Ils sont prêts à renier notre identité , à la brader face à la trouille que leur inspire la vague "indigéniste" du moment. La vitesse avec laquelle ils "capitulent" est hallucinante: à cette vitesse là , Colbert ne tient pas un an avant de s'être effacé de notre mémoire française, cependant qu'à l'avenir ce sont à peu près tous les grands noms de notre histoire qui risquent d'y passer: Napoléon , ce qui est presque déjà fait,, mais aussi Clemenceau et bien sûr De-Gaulle! Ces références oubliées, voire piétinées ,il ne restera plus qu'à laisser notre territoire à la merci de ceux qui n'en portent pas la mémoire pour le réduire à ce que Metternich nommait alors comme étant "une expression géographique" (il parlait alors de l'Italie qui n'était pas encore constituée); car sans son Histoire et ses propres références (qui ne sont pas américaines) la France ne sera plus qu'une "expression géographique" c'est à dire un territoire ouvert à tous les envahissements venus de partout et de nulle part celui qu'un certain Alain Juppé appela naguère de ses vœux comme étant le signe de"la mondialisation heureuse"!
Et pourtant le paradoxe sur lequel j'invite à réfléchir est maintenant le suivant: hélas l'esprit capitulard fait bien partie de notre Histoire de France et de le voir resurgir aujourd'hui avec cette force et cette rapidité réinterroge notre propre Histoire; c'est ce qu'on a appelé en 1938 "l'esprit munichois" et qui s'est renouvelé en 1940 avec la honteuse collaboration de Vichy. Or force est de remarquer ceci: cet esprit capitulard est surtout porté par "nos élites". C'était le cas de Vichy ,entièrement soutenu par toutes les élites judiciaires (tous les juges ont prêté serment à Pétain sauf un seul sur toute la France qui a été limogé), économiques (les patrons d'alors)et culturelles (journalistes ou écrivains, artistes) qui ont collaboré, sauf exception notable comme Jean Moulin, seul préfet "résistant"!
Cette tendance "capitularde" des élites françaises est franchement à interroger aujourd'hui même si les constituants de l'élite ne sont plus les mêmes qu'en 1940: car il ne s'agit pas du peuple, mais bien de son élite qui est en cause .La question se pose de la tendance capitularde ainsi de la manière suivante: pourquoi la distance entre le peuple et ses élites se creuse-t-elle en France de cette manière là , de telle façon que les élites en viennent à toujours préférer le parti de l'étranger que celui du peuple, qu'au fond elles méprisent? pour quoi toujours "plutôt Hitler que le front populaire?".Pourquoi nos élites capitulent-elles si facilement et si promptement devant le parti de l'étranger? Pourquoi trahissent-ils si facilement le peuple qu'ils prétendent servir?
Le "mépris" est un sujet bien français, comme l'avait perçu en son temps un certain Jean Luc Godard (pourtant suisse de nationalité!). Sauf à envisager que le peuple français soit en lui même veule et capitulard , ce que je ne crois pas parce qu'il a su aussi montrer le contraire au cours de son histoire (il n'y a qu'à citer la Révolution de 1789 ou la Commune de 1871) il faudrait aborder de front cette question du mépris du peuple par ses élites, pour comprendre au fond cette tendance qui toujours, fait résurgence en histoire de France: l'esprit de capitulation promu par ses propres élites!