Lettre à un jeune entrepreneur : ton "idée à 1 million"...ne vaut rien !

Lettre à un jeune entrepreneur : ton "idée à 1 million"...ne vaut rien !

Cher J.,

J’ai lu avec attention ton email très excité où tu parlais de ton idée “qui vaut des millions”.

J’en avais quasi la larme à l’oeil, sans trop savoir si c’est de nostalgie (oui, ça me rappelle ma jeunesse), d’ironie (à force de voir des idées à X millions), ou de tristesse (en songeant aux déconvenues qui risquent de t’attendre).

Le mythe de l’idée toute puissante

Le mythe de “l’idée a succès” a la vie dure.

Il suffit d’écouter ce qui est relaté des startups : dans le storytelling qui les entoure, on insiste bien davantage sur l’idée (parce que c’est compréhensible) plutôt que sur les nuits blanches à coder, à préparer des sales meetings, à défendre le projet face à son banquier (tout cela est bien moins intéressant à raconter…même si c’est l’essence même de la startup life).

Et parfois on entend des idées que l’on trouve géniales. Et parfois on entend des idées que l’on trouve banales (soi-même, on y avait pensé sous sa douche l’an dernier). Et parfois les idées géniales font un flop, et parfois les idées banales sont un succès.

D’un autre côté : l’idée ne vaut rien !

De nombreux entrepreneurs ou théoriciens de la startup l’ont déjà mieux dit avant moi : 

une idée sans exécution, ça ne vaut rien.

Pour rendre le point encore plus clair, certains ont dit de l’aventure startup “1% d’idée, 99% d’exécution” (paraphrasant cette citiation “le génie, c’est 1% d’inspiration, 99% de transpiration”, attribuée à Edison… ou Einstein).

Voilà qui est bienvenu pour contrer la mythologie startup, où parmi les qualités que l’on prête à l’entrepreneur, “avoir des idées” semble peut-être plus typique que “travailler dur” (dont on se dit que cela peut se retrouver à tous les étages d’une entreprise “classique”).

Entrepreneur : un homme (ou femme) d’action

Pourtant, la capacité à passer à l’action est véritablement un trait auquel on reconnaît l’entrepreneur. “Better done than perfect” : mieux vaut agir, que perfectionner sans cesse et (trop) reporter le lancement de son produit.

Dans le même ordre d’idées, les VCs (Venture Capitalists, investisseurs à risque) préféreront à tous les coups “Une équipe A avec un plan B”, qu’un “plan A avec une équipe B”. Parce que l’équipe B, même avec une bonne idée, risque d’échouer à l’implémenter. Alors qu’une équipe A, même avec une idée moyenne, peut s’adapter, pivoter, chercher, trouver.

Ces points ont même été illustrés par une mise en chiffres (tout à fait fictive) que l’on doit à Derek Sivers (créateur de CDbaby). La valeur d’un projet, c’est la multiplication de la valeur de l’idée, et de l’exécution.

Il n’y a pas que “idée” et “exécution” !

S’il est utile pour faire comprendre à l’entrepreneur l’importance de l’action, ce débat caricatural passe à mon avis à côté de deux ou trois choses essentielles qui ne sont ni de l’idée, ni de l’exécution.

la suite sur le blog de LeanSquare...

Yves Vandermeer

Project coordinator @ ECTEG

9 ans

amusante analogie avec "Lettre à une jeune poète" de Rainer Maria Rilke :)

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