L’Europe est-elle une "passoire" pour l’immigration?
Un bateau de migrants parti du Tunisie, en mer Méditerranée, le 10 août 2023. Crédit : Fethi Belaid / AFP

L’Europe est-elle une "passoire" pour l’immigration?

➡️ Profitez d’une édition spéciale Europe, jusqu’au scrutin pour comprendre les enjeux et les défis liés aux élections européennes.


📝Le billet d'Alain Guillemoles

Le faux pas d’Ursula von der Leyen

Ursula von der Leyen est en campagne pour obtenir son renouvellement à la tête de la Commission. Lors d’un premier meeting, à Athènes, aux côtés du premier ministre grec, elle a insisté sur le besoin d’« accroître les dépenses de la défense européenne ». Mais c’est un autre sujet qui fait parler, à Bruxelles.

La toute-puissante présidente de la Commission est interpellée par plusieurs commissaires — dont le Français Thierry Breton — pour une nomination. Elle a en effet choisi l’eurodéputé allemand du Parti populaire européen (PPE) Markus Pieper pour émissaire chargé des petites et moyennes entreprises. Or celui-ci n’était pas le candidat le mieux noté lors du processus de sélection. Ursula von der Leyen se voit reprocher d’avoir favorisé pour des raisons électorales un compatriote de son parti.

Les Eurodéputés ont voté ce jeudi 11 avril une demande d’annuler cette nomination. Cette motion est non contraignante, mais constitue un désaveu pour Ursula von der Leyen. À l’approche du scrutin du 9 juin, les esprits s’échauffent, à Bruxelles. Mais cette nomination controversée apparaît en tout cas comme un faux pas.

Alain Guillemoles , journaliste à La Croix, spécialiste de l'Union européenne


⚡️ La question qui fâche

Immigration : l’Europe est-elle une passoire ?

Ces dernières années, le débat sur la politique migratoire de l’Union européenne s’est focalisé sur les arrivées sans titre de séjour par la Méditerranée. Il faut pourtant rappeler quelques chiffres. Certes, ces tentatives de traversées sont en augmentation. Mais elles sont loin de représenter l’essentiel des flux migratoires : en 2023, l’Union européenne a enregistré 380 000 arrivées irrégulières, selon l’agence Frontex. Mais cela n’est qu’un tiers de toutes les demandes d’asile enregistrées la même année (1,14 million).

La plupart des candidats à la migration arrivent par des voies régulières. Dans 35 % des cas, ils reçoivent un titre de séjour pour regroupement familial, dans 20 % des cas grâce à un permis de travail. Le droit d’asile n’intervient que dans 15 % des cas. Enfin 4 % des visas de long séjour sont délivrés à des étudiants. Autre chiffre significatif : la population européenne compte 447 millions d’habitants, dont seulement 5 % sont des étrangers extra-européens.

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Par Alain Guillemoles


👀 Vite vu : Un trilogue pour accorder ses violons

Aujourd’hui, le Parlement européen et le Conseil des chefs d’État et de gouvernement pèsent d’un même poids. Sur la plupart des grands domaines, il faut donc que les deux institutions soient d’accord : c’est la codécision. En cas de divergence, la procédure prévoit un trilogue : une réunion de conciliation où des représentants du Parlement, du Conseil et de la Commission cherchent un compromis. La version du texte issue de cette réunion doit ensuite être adoptée dans les mêmes termes par le Parlement et le Conseil. En cas de désaccord ou faute d’adoption par l’une des deux institutions, le texte est rejeté.


Chez nos voisins

En Pologne, le débat autour de la libéralisation de l’avortement fait rage

Des manifestants lors d’un rassemblement réclamant le droit à l’avortement à Varsovie, en Pologne, le 8 mars 2024. Crédit : Sergei Gapon / AFP

La libéralisation de l’avortement en Pologne devra attendre, même si le sujet a envahi le débat politique. Une loi sur l’IVG était annoncée après l’arrivée au pouvoir d’une coalition pro-européenne tripartite, à l’automne dernier. La victoire de l’opposition était en effet attribuée au vote des femmes, opposée à la politique très restrictive de la précédente majorité, les conservateurs de Droit et Justice (PiS).

Durant la campagne électorale de l’automne, sans être formellement dans le programme du principal parti de la coalition, la libéralisation avait été promise par le centriste Donald Tusk et réclamée par La Gauche, son alliée. Cette dernière, encouragée par l’exemple de la France qui a inscrit l’IVG dans sa Constitution, en a fait sa grande cause.

Devenu premier ministre, Donald Tusk a enfourché ce cheval de bataille dans le cadre de la campagne pour les élections européennes de juin. Il affiche son soutien à une IVG sans conditions jusqu’à la 12e semaine. Mais son autre allié, Troisième Voie, refuse d’aller aussi si loin et plaide pour un référendum.

« Notre parlement est plus conservateur en la matière que notre société, favorable à environ 70 % à la libéralisation de l’IVG », note Barbara Oliwiecka, députée social-démocrate de Polska 2050

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Par Magdalena Radwanska-Viatteau , correspondante à Varsovie


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