L'histoire du E.Leclerc qui a économisé 20k€ d'énergie en peignant son toit en blanc

L'histoire du E.Leclerc qui a économisé 20k€ d'énergie en peignant son toit en blanc

Le problème, c'est le toit

La plupart des bâtiments du monde sont des passoires thermiques

Partout dans le monde, on vit dans des bâtiments où l'on a trop froid l'hiver, trop chaud l'été. Pour ceux qui le peuvent, le chauffage et la climatisation limitent l'incofort, mais à un coût toujours plus élevé.

Cette situation aggrave notamment la compétitivité des entreprises qui sont plombées par leurs dépenses de chauffage, et de plus en plus par les dépenses de climatisation.

Le toit est la principale source de fuite thermique d'un bâtiment.

30% de l'énergie d'un bâtiment est perdue par le toit.

Plus le bâtiment est bas et large, plus les pertes par les toitures sont importantes.

Cette réalité des pertes par le toit est donc grave pour des gymnases ou des surfaces commerciales de type hypermarchés comme par exemple le E.Leclerc de Quimper.

50 millions de m2 de toitures commerciales concernées

ll y a en France environ 50 millions de m2 de toitures commerciales. La plupart ont plus de 10 ans. Elles sont non seulement mal isolées, mais également parcourues de micro-fissures.

Les surfaces commerciales dépensent donc plusieurs millions d'€ chaque année pour chauffer ou climatiser leur bâtiment, et pour réparer des micro-fissures. 1/3 de ces dépenses partent donc en "fumée" par le toit plutôt que d'être réinvesties pour le développement de l'entreprise.

C'est également un frein aux acquisitions immobilières d'entreprise : les preneurs étant de plus en plus regardants sur l'efficacité thermique des bâtiments qu'ils louent.

Pourquoi peindre en blanc serait une solution ?

A la recherche d'une alternative à une ITE (isolation thermique par l'extérieur)

En 2014, la toiture bitumeuse (7000m2 de shingle) du E.Leclerc de Quimper a 15 ans. Les micro-fuites se multiplient. Le gestionnaire n'a pas vraiment le budget pour en faire une neuve aux normes RT2012 (ou RTex) : avec la reprise de charpente, les devis montent à 300k€ (ce qui correspond à peu près au budget "énergie" du bâtiment).

A la recherche de solutions alternatives, le gestionnaire fait deux découvertes cruciales lors d'un voyage aux USA.

  1. Les cool roofs : 75% des Walmarts ont un cool roof. Le principe du cool roof est simple : un toit blanc renvoie les radiations solaires dans l'espace. La chaleur solaire n'entre donc pas dans le bâtiment. Les besoins en climatisation sont donc réduits.
  2. Les peintures thermiques de la NASA. Ces peintures, à base de microparticules céramiques, ont un pouvoir de réflectance mais aussi d'emissivité considérable, et commencent à trouver leur application pour les bâtiments (+).

Si l'on applique une telle peinture sur le bâtiment, on le protège donc de la chaleur qui vient de l'extérieur (le soleil en été), ET on conserve la température de l'intérieur (le chauffage en hiver). Et, cherry-on-top, on bouche les micro-fissures (inférieures à 1,2mm).

Il ne suffit donc pas de peindre son toit en blanc, mais de le faire avec une peinture dite "thermique".

Le plus grand cool roof de France, 20k€ d'économies en 1 an

Fin 2014 les futurs 3 associés de Cool Roof France développent avec un laboratoire partenaire une peinture qui répond aux attentes. En juin 2015, Cool Roof France peint les 7000m2 de toiture du E.Leclerc (ce qui en fait le + grand cool roof de France), laissant un carré de 10m2 non-peints, et des sondes thermiques pour comparer. A 20€/m2 fourni posé, on atteint environ 140k€ d'investissement.

Les résultats de consommation tombent au bout d'un an : environ 10% d'économies - soit près de 20k€ - sont liés à l'installation du cool roof.

Et pour cause : en été, le gestionnaire n'a presque pas fait fonctionner les groupes-froid. Et en hiver, les relevés de températures et prises de vue infrarouge démontrent clairement que la chaleur sort par le carré non-peint.

En synthèse, le E.Leclerc a donc :

  • moins de consommation l'hiver
  • moins de consommation l'été
  • en retardant certaines interventions coûteuses d'étanchéité
  • sans perturber l'usage du magasin

Le ROI de cette opération est estimé à 5 ans, le TRI à 30% :



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Arnaud DAUXERRE

Affaires publiques - Territoires - Restructurations industrielles - Economie Circulaire - Filières de Recyclage

7 ans

la dalle/briquette UPM Profi? ;)

Vivement les ardoises blanches, les tuiles béton blanches, les panneaux solaires blancs ! la vie sera plus fraîche à défaut d'être esthétique mais à la longue on s'y ferait.

Stéphane Pralong

Chef de projets immobiliers

7 ans

Voilà un exemple supplémentaire d'assainissement intelligent. On en redemande !

Adrien Reverdy

J'aide les courtiers à développer leur volume d'affaires en externalisant leur prospection

7 ans

Victorien je savais que je tenais qqch ^^

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