« L’homme sommeille dès que l’ivresse le quitte. C’est elle que la raison épie pour la soumettre à la loi de l’ordre. […] L’homme qui n’est que raison
Jour 1201 depuis Covid
Cent-soixante dixième dimanche du temps extraordinaire
Retour ce matin à l’Île Maurice, après une semaine de silence…
La citation ci-dessus est tirée du livre « L’Entreprise Altruiste », co-écrit par Isaac Getz et Laurent Marbacher. Isaac Getz est le père du concept de l’entreprise libérée. Il est intervenu lors d’une (trop) brève conférence lors du congrès des Entreprises du Voyage, qui s’est tenu il y a tout pile un mois, à l’Île Maurice.
« S’enrichir en donnant tout », tel est le sous-titre du livre, dans lequel je viens de me plonger. Et j’y trouve autant de lumineux trésors que dans les eaux claires de l’Océan Indien.
Ce que je comprends, c’est que l’entreprise altruiste sera la suite plus aboutie de l’entreprise libérée. L’entreprise libérée, dont l’exemple de FAVI rendu célèbre par Jean-François Zobrist serait certainement le modèle, marque déjà une rupture forte avec l’entreprise traditionnelle du XXème siècle.
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L’entreprise libérée est caractérisée par un aplatissement de la hiérarchie et une forte responsabilisation à tous les niveaux de l’entreprise, qui permettent une libération des énergies de l’entreprise. L’organisation interne repose sur la confiance et le droit à l’erreur, avec une grande transparence dans les relations et un juste partage des richesses créées. C’est déjà un programme ambitieux, pour beaucoup d’entre nous, entrepreneurs du XXIème siècle…
L’entreprise altruiste va encore plus loin. Elle veut faire le bien autour d’elle : prendre soin de ses collaborateurs, mais aussi de ses clients, de ses fournisseurs, et de toutes les parties prenantes de son écosystème.
On pourrait imaginer, en première approximation, que cet objectif altruiste soit incompatible avec la nécessité de gagner de l’argent dans un monde ultralibéral. Bien au contraire, et cela modifie légèrement la première impression, c’est un moyen de rendre l’entreprise encore plus performante et plus durable.
Tout comme l’entreprise libérée affiche des résultats sensiblement supérieurs aux entreprises entravées du même secteur, l’entreprise altruiste crée plus de richesses que ses concurrents. D’où le sous-titre du livre : « s’enrichir en donnant tout ». Paradoxe des paradoxes, où il faut tout donner pour recevoir davantage.
Comme dit l’Evangile, « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux ». En effet, l’entreprise qui déciderait de passer en « mode altruiste » pour améliorer ses résultats irait droit dans le mur. Pour l’entreprise authentiquement altruiste, prendre soin de ses parties prenantes de façon sincère est un objectif, pas un moyen de gagner plus. L’augmentation de ses résultats n’est qu’une conséquence de son altruisme, et en rien une finalité.
D’ailleurs, la richesse d’une entreprise ne peut se mesurer à la seule épaisseur de son compte en banque. L’altruisme, c’est ce supplément d’âme qui fait toute la différence dans la façon de faire son métier. L’altruisme, c’est cette ivresse qui nous amène à donner le meilleur de nous-mêmes, à surpasser nos limites, et à nous aimer les uns les autres. Et cet amour nous enrichit au-delà du raisonnable. Bon dimanche, et belle semaine à tous !