Mort programmée de l'entreprise "arrogante"
Depuis 2005 Henry Mintzberg*, grand professeur canadien , pionnier de la sociologie des organisations et enseigné dans toutes les écoles de commerce et universités, est à la fois un gourou du management et un "fusilleur" des élites formatées sous le même modèle.
Lors d'une interview du Monde du 22/05/2012 il poursuit son combat sur l'impact des formations type MBA qui fabriquent des clones de l'organisation avant même d'être des managers. Car le vrai "management n'est pas une science ou une profession, mais une pratique enracinée dans une contexte chaque fois unique." Voilà une musique que bon nombre d'entreprises devraient écouter plus souvent, car la pression court-termiste des actionnaires et financiers, la multiplication des contrôles et la quête permanente d'économies pour une performance accrue , mais pas toujours visible, entrainent pour les dirigeants une distorsion entre la réalité de l'organisation et de sa structure sociale avec la vision et le rôle d'un manager. Tout cela nuit donc à la capacité d'innovation, d'adaptation...et les entreprises comme les gouvernements doivent revoir leurs feuillets en intégrant un nouvel acteur du capitalisme : le secteur pluriel (aux côtés du secteur privé, qui cherche à être plus responsable, le secteur public qui doit être plus respecté).
Ce secteur pluriel se définit comme "les modes d’organisation issus de mouvements sociaux : association, coopératives de clients, de travailleurs, ONG, .....qui ont plus de facilité à créer une dynamique communautaire de création de valeurs".
Regardons autour de nous, l'émergence de cette société communautaire, grâce notamment à la puissance du web et à ses effets sociétaux: réseaux de patients, réseaux distributeurs indépendants, Bio coop, réseau de partage de biens (maisons, voitures, services,....), structures de prêts bancaires entre particuliers, enseignements,. ... Nous sommes bien dans une nouvelle ère. Bien sûr, à l'échelle de la planète et face aux multinationales, ce mouvement est encore mineur et ses effets encore bien maigres. Mais ne sentez vous pas le vent de solidarité, de la responsabilisation de chacun et des entreprises, du fourmillement d'idées nouvelles?? Non? Cherchez encore autour de vous, un secteur, un ami (e), un service, un patron, ...vous trouverez bien un morceau de ce souffle...sans parler politique, bien sûr!
Au-delà de la notion de "secteur pluriel" mentionné par Henry Mintzberg, ce que je retiens c'est la notion de "co-construction", "co-création", "co-partage", "co-élaboration" qui au final explique le succès du design thinking aujourd'hui auprès des entreprises qui veulent changer.
*Pour en découvrir plus: Managers, not MBA paru en 2005 ou www.mintzberg.org sur le Rebalancing society
Owner at French à la carte
7 ansIntéressant. Les heures de la société de modèle pyramidal à l'ancienne sont comptées et c'est une bonne nouvelle. Merci pour cet article.