Lien de la terreur
Le lien de la terreur, c‘est celui qui paralyse la proie du serpent. Celui qui a rempli les fosses communes du cimetière de Picpus avec 1306 corps décapités place du trône renversé devenue aujourd’hui place de l'Île-de-la-Réunion, dont ceux des 16 carmélites de Compiègne âgées de 29 à 78 ans, à Paris en 1794, comme celui qui a engendré le lynchage, de l’humoriste afghan Khasha Zwan, tué pour avoir diffusé ses vidéos satyriques sur Tik Tok après avoir été torturé par les talibans à Kandahar fin juillet dernier, ou encore le meurtre au début du mois d’août du poète et historien Abdullah Atefi retrouvé mort, assassiné., dans le nord du pays. Le lien de la terreur, c’est celui qui menace les femmes et le fillettes Afghanes retombées entre les mains des Talibans qui les soumettent à la loi de la charia, qui les violent, qui leur imposent des mariages forcés, qui leur interdisent l’accès à l’éducation et leur imposent le port du voile.
On pense aux méthodes et à la propagande des Nazis lorsqu’ils vantaient à la Croix rouge le confort des camps de déportés.
Qui a pu oublier le massacre d’une cinquantaine de petites filles commis par les Talibans en plein ramadan à la sortie d’une école de Kaboul, à la porte de l’établissement scolaire Sayed Al-Shuhada, dans les faubourgs de la capitale afghane, le samedi 8 mai dernier, sans compter les soixante écolières qui ont survécu à leurs graves blessures ? Une voiture piégée a d’abord explosé devant l’école, avant que deux autres engins soient déclenchés lorsque les élèves se sont précipitées dehors, paniquées.
Le lien de la terreur, c’est celui qui pousse des individus ordinaires à se dénoncer les uns les autres, y compris au sein des familles, celui qui pousse les femmes afghanes d’aujourd’hui à détruire leurs diplômes et les photos d’une liberté perdue.
Suspicion, violence, épouvante, répression, panique, menaces, harcèlement, torture, persécution, lynchage, lapidation, tels sont les arguments ordinaires de la terreur.
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Le lien de la terreur, c’est encore le lien du mensonge : celui des Talibans qui promettent de préserver la liberté des femmes et des fillettes et qui assurent veiller à ce que les Afghans qui ont travaillé avec les Américains, les Anglais et les Français puissent rejoindre l’aéroport de Kaboul alors même qu’ils les en empêchent.
Le lien de la terreur c’est en fin de compte la lâcheté des pays qui ont défendu dans un Afghanistan corrompu par le fanatisme et par l’argent, dans le pays des champs de pavots qui produit 90% de l’opium et de l’héroïne de la planète, les valeurs de l’humanisme, de la liberté et des droits de l’homme au nom de l’équilibre du monde, et qui aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, décrochent et s’en lavent les mains.
Les révolutions douces n’existent que dans les rêves des naïfs. Il n’y a jamais de révolution sans terreur et sans « épuration », surtout lorsqu’il s’agit d’une régression accompagnée de son inévitable cohorte de sévices et de brimades physiques ou psychologiques.
Jean-Pierre Guéno
Independent Music Professional
3 ansJe suis cent pour cent d'accord avec toi, Jena-Pierre. Merci pour ce résumé de la situation. Daniel.