L'illectronisme & la transformation numérique
Je partage avec vous cet article auquel nous avons participé, Anne-Laure Benilan et moi, afin de présenter les enjeux de l'accompagnement "phygitalisé". C'était en juin 2015. Plus de 3 ans plus tard, le sujet est toujours d'actualité : entre temps, le cabinet BPI group a développé de nouvelles solutions pour répondre à cette même difficulté. A l'heure où l'on parle autant de fracture sociale que transformation numérique des entreprises, des emplois et des compétences... comment démocratiser le numérique ? Comment en faire un levier et non un frein aux transitions professionnelles ?
Diagnostiquer et réduire l'éloignement numérique : exigence essentielle de l’accompagnement vers l'emploi.
Dénoncée par Jacques Chirac en 2000, la fracture numérique n’est pas résorbée. Chose étonnante, aucune catégorie socio-professionnelle n'est à l'abri : elle touche en effet autant des cols blancs que des cols bleus. Pour permettre à ses bénéficiaires de redevenir acteurs de leur projet professionnel, un cabinet de conseil RH comme BPI group, se doit de proposer des solutions adaptées aux publics qu’il accompagne.
Le point avec Anne-Laure Benilan, Coordinatrice Digitale, et Agathe Boissel, Web Documentaliste.
BPI group, qui accompagne des milliers de salariés en recherche d'emploi ou en réflexion sur leur carrière, a mis en place depuis la fin des années 2000, des solutions digitales innovantes : outils web, plateforme 2.0 et ateliers en ligne, etc. pour répondre à l'évolution du marché de l'emploi. En effet, interroge d’emblée Anne-Laure Benilan, « qui peut prétendre aujourd’hui chercher un emploi sans passer par un ordinateur connecté à Internet ? » Suivons avec elle le parcours d’un candidat.
Le parcours du combattant numérique
Moment clé dans un repositionnement professionnel, l'identification des offres d’emploi ne peut faire l’économie des sites spécialisés, privés ou publics, gros ou petits : Pôle Emploi ou Monster, les annonces de Ouest France ou des sites très pointus croisant métier et zone géographique restreinte.
Une fois les offres identifiées et décryptées, ce qui n’est pas sans demander un certain esprit critique, il faut le plus souvent continuer à se confronter à un ordinateur pour déposer sa candidature en ligne. Or, adresser sa candidature par mail requiert des compétences spécifiques : savoir rédiger un e-mail de motivation, joindre son CV en pièce jointe et, bien sûr, avoir une adresse e-mail...
D’autant que les entreprises exigent de plus en plus que la candidature passe par leur site Carrières et que le CV soit déposé sur une CVthèque en ligne, ce qui leur permet d’en assurer le traitement automatique. D’où un premier filtre qu’il est difficile de franchir si l’on ne sait pas optimiser la rédaction de sa présentation.
Dans le CV, le candidat doit mentionner les outils informatiques qu’il maîtrise, certains étant considérés comme des exigences de base : quel métier, à quelques exceptions près, peut se passer aujourd’hui de connaître les rudiments des logiciels de bureautique, Word, Powerpoint et Excell ? En outre, à partir de certains niveaux de poste, le profil Viadeo ou LinkedIn sera examiné, avec le nombre et la qualité des contacts et des recommandations. Et ne croyons pas être forcément tirés d’affaire numérique : il n’est pas rare que le premier entretien d’embauche se passe en ligne, sur Skype par exemple.
Hors du numérique, point de salut !
Conclusion : hors du numérique, point de salut ! Anne-Laure Benilan le résume simplement : « le recrutement - la mise en relation de la bonne personne et du bon poste -, reste fondamentalement une affaire de personnes, mais son environnement a changé : le numérique occupe aujourd’hui presque toute la place. Or, si les outils numériques – ordinateur personnel, tablette, smartphone – se sont effectivement imposés dans la sphère privée, leur usage professionnel souffre encore d’un manque certain de compétences ».
Éloignement numérique, illettrisme numérique, « illectronisme » : BPI group s'applique au quotidien à trouver des solutions adaptées à la situation des personnes accompagnées en transition professionnelle. Cet éloignement est variable, nuance Agathe Boissel : « il va du plus grand, l’éloignement matériel – lié au coût, à la difficulté à résoudre les problèmes d’utilisation et d’entretien, aux lacunes de la couverture réseau du territoire – au plus subtil, l’éloignement culturel, c’est-à-dire l’incapacité à être autonome et acteur de son projet grâce aux TIC. Entre les deux, d’autres compétences sont nécessaires : techniques, comme la rédaction des mails ou la mise au format électronique de son CV, et critiques, comme la capacité à évaluer la pertinence de l’information ou à protéger et optimiser sa réputation numérique ».
Une culture nouvelle
Nous sommes donc en présence d’un corpus de connaissances, de compétences et de comportements qui constituent bien une culture nouvelle. Et n’allons pas croire que seuls les cols bleus ou les séniors en soient éloignés : les consultants rencontrent parfois des dirigeants mal connectés ou déconnectés des nouveaux outils, par préjugé statutaire (« Je laisse ça à mon assistante ! ») ou par simple méconnaissance. D’autres cols blancs, issus de secteurs hyper connectés comme les télécoms, peuvent aussi se sentir en décalage avec l'utilisation de Viadeo et/ou LinkedIn et ont besoin d'aide pour optimiser leur profil.
Conscient de ces blocages et de ces limites, le cabinet Bpi group considère comme essentiel de proposer des solutions personnalisées. Son objectif est mettre chacun « dans le bain » du numérique et de permettre à tous d'accéder à cette culture nouvelle. La première étape est de sensibiliser les candidats à son importance dans le marché de l’emploi, car certains ne sont pas conscients de leur décalage ou ne savent pas le mesurer. « C'est à nous de faire ce travail d'évaluation de leur éloignement numérique, poursuit Agathe Boissel. Nous pouvons alors passer à la deuxième phaseet proposer un parcours qui inclura des formations aux connaissances de base et des ateliers ad hoc, adaptés à la chaque cible : s’orienter dans l’univers des sites spécialisés, décrypter une offre d’emploi, maîtriser les outils de la candidature, protéger son e-réputation, optimiser sa marque personnelle, etc. »
« Des cols blancs aux routiers et aux magasiniers, nous avons acquis aujourd’hui une expérience et un savoir-faire qui nous permettent de mettre entre les mains des candidats à l’emploi l’outil incontournable qu’est devenu Internet, aussi bien comme source d’information que comme vecteur de candidature, et ainsi de maximiser l’efficacité de leur recherche et de leur retour à l'emploi. Ces ressources enrichissent et complètent le travail de nos consultants dans la dimension humaine de l'accompagnement », conclut Anne-Laure Benilan.