L'Impact de l'IA sur l'évolution de nos métiers : Serons-nous automatisés ou augmentés ?
Sur la base des réflexions de Yann Ferguson, docteur en sociologie et enseignant-chercheur, responsable scientifique et membre expert du Partenariat Mondial pour l’Intelligence Artificielle », de Eve Saint-Germes, maîtresse de Conférences en Sciences de gestion à l’Université de la Côte d’Azur et enseignante-chercheuse et de Luc Julia, ingénieur en mathématique et informatique, spécialiste de la reconnaissance vocale et de l’interaction homme-machine et l'un des créateurs de l’assistant vocal Siri d’Apple, voici un éclairage sur cette thématique :
D’ici 2025, entre 25 et 70 % de nos métiers vont être impactés par l’IA
Des tâches seront automatisées, des métiers disparaîtront. Mais cette transformation des tâches par l’IA est censée également :
Par ailleurs, Cette transformation pourrait être utilisée pour renforcer notre créativité. On parlerait alors de compétences "capacitantes" qui amélioraient les capacités sans les remplacer.
Alors comment se positionner face à au géant de l'IA parfois décrié par ses propres fondateurs ?
Ce qui est indéniable c’est que le soutien face à ces transformations s’avère indispensable pour calmer la méfiance, éviter la crainte généralisée et prévenir les conflits tout en restant compétitif. Tout un programme !
Les différentes voies d'évolution de l'impact de l'IA sur nos métiers selon Yann Ferguson,
Quatre cas de figure possibles pour envisager les métiers de demain :
1er cas de figure, celui dont on parle le plus : le Remplacement : La machine remplace l’activité de l’homme.
Pas tant une généralité : Si une étude de 2014 démontre que 40% des taches pourraient devenir automatisables, cela ne concernerait pas tous les métiers au vu de la diversité des taches de ces derniers et cela concernerait principalement les tâches routinières.
Opportunité ? L’IA pourrait remplacer le travail et ouvrir à la mobilité en passant par la formation, et pourrait à terme, soulager la charge de travail.
Des solutions d’application sont d'ailleurs en développement pour aider les services RH ou professionnels de l'accompagnement à déduire les compétences transférables des salariés et identifier des possibilités d'évolution professionnelles. L'actualisation du référentiel Pôle emploi - ROME 4.0 en est le parfait exemple.
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La question qui se pose est : l’entreprise ne licenciera peut être pas à cause de l’IA grâce à la mobilité et la formation mais recrutera t-elle autant qu’avant ?
L’innovation technologique restant malgré tout créatrice d’emplois grâce à l'arborescence de nouveaux métiers qu'elle peut créer.
2ème cas de figure : la Domination qui réduirait l’autonomie du salarié. La machine déciderait en effet pour nous. Cela portant atteinte au libre arbitre, au savoir faire, à la créativité etc.
Une solution ? Il s'agirait de prendre davantage en considération l’impact de ces évolutions sur l’humain en rendant les algorithmes plus transparents. En d'autres termes, en parallèle du développement de ces outils intelligents, il faudrait donner des éléments de compréhension suffisants sur la prise de décision de ces outils à l’humain, pour qu’il reste maitre des ajustements à y apporter. Moins d’erreur mais plus de collaboration homme-machine.
3ème cas de figure : L’employé Augmenté : promesse initiale de l’IA: Celle-ci permettrait donc au travailleur de rester en capacité et de développer son savoir faire grâce à la machine.
Concrètement ? Cela permettait de déléguer à la machine les tâches les plus routinières et les moins gratifiantes.
Limite ? D'une part, ces taches représentent encore le contenu de travail de nombreux salariés. D'autre part, attention à ne pas réduire la formation allouée à ces taches au risque de tomber dans l’esclavagisme de la machine à outrance.
4ème cas de figure : le travailleur Réhumanisé : L'IA permettrait de "désautomatiser" le travail humain.
Résultat ? Il y aurait alors un déplacement de la valeur dirigée vers des compétences dites proprement humaines. A défaut d’une aliénation, l’IA deviendrait libératrice permettant à l’humain de se focaliser et développer ses softs skills, de favoriser l’intelligence collective. On pense notamment aux métiers de soin, à l’aide aux enfants les plus en difficultés à l'école ou à l'amélioration de notre relation à l’autre de façon générale etc.
Limite ?
L’exécution, la gestion, l’organisation étant plutôt le champ dédié à l’intervention de l’IA, la création, l’imagination, la coopération et les émotions restant le domaine de l’humain. Si certains accueillent l’IA comme une opportunité pour l’homme de se recentrer sur ses qualités humaines irremplaçables, d’autres s’interrogent autour d’un “appauvrissement des relations sociales, lorsqu’il devient tellement plus simple de concevoir une IA que de remplacer numériquement un départ à la retraite, une mutation, ou de répondre à un mail, un appel téléphonique »
La quête du sens dans le monde professionnel reste un terrain fertile de travail pour nous tous, managers, RH, recruteurs, spécialistes de l'accompagnement professionnel....
La gestion des ressources humaines combinée à l'avènement de l'IA est, quant à elle, une quête perpétuelle d'équilibre, de combinaison et de considération des besoins multiples de notre société.
Transformer et revitaliser les cultures et climats d'entreprise- Consultante auprès des Directions et Entreprises engagées
1 ansMerci pour cette réflexion Caroline . …. La non substitution de l’homme par l’IA pour tout ce qui relève des décisions à impact humain et societal, et la transparence des principes qui soustendent les algorithmes de décision sont des frontières éthiques à préserver absolument …