L’INFIDÉLITÉ
L’infidélité en question.
On a toujours accusé les hommes d’être infidèles, allant même parfois jusqu’à accepter cet état de fait comme faisant partie du « package ». L’infidélité masculine est un concept quelquefois regardé avec une certaine admiration, ces messieurs légers se voyant qualifiés de Don Juan, ce qui renvoie faussement à une image romantique et romanesque de l’amour.
Mais les femmes peuvent s’avérer tout aussi infidèles que les hommes, avec un regard beaucoup moins glamour porté sur elles, voire insultant.
Qu’elle soit masculine ou féminine, l’infidélité va créer chez celui ou celle qui ne l’a pas choisie une vague de tempêtes intérieurs pouvant faire s’écrouler toutes celles et ceux qu’on perçoit comme des rocs.
L’infidélité ne revêt pas toujours les mêmes aspects et elle n’est souvent considérée que sous un angle sexuel. L’expression « tromper quelqu’un » signifie clairement qu’on offre une image une vitrine à l’autre qui n’a rien à voir avec la réalité. Cela vient bien au-delà d’une affaire de sexe. D’ailleurs, cette tromperie, cette usurpation identitaire est parfois tant et si bien maîtrisée par celui qui en joue que l’autre ne peut pas croire à cette éventualité ni même l’envisager, malgré des preuves accablantes ou des mises en garde de proches qui eux, savent.
Car c’est bien connu. On est toujours le dernier à l’apprendre.
L’homme trompé va se sentir atteint dans son image de mâle et va douter de ses performances sexuelles. Son orgueil va se prendre une gifle monumentale et c’est souvent la colère contre celle qu’il aime qui va se déclencher. Il cherchera à avoir une explication (et ce n’est pas souvent qu’il faille le souligner), peut-être dans quelques éclats de voix, pour mieux masquer au fond sa blessure affective et sentimentale. Eh oui, les hommes ont un cœur, un grand, mais ils ne savent pas toujours bien s’en servir.
Quant aux femmes, beaucoup d’entre elles s’arrangeront avec le mensonge, faisant comme si de rien n’était, tant que l’amoureux ne les quitte pas. Elles iront même jusqu’à penser que s’il revient tous les soirs à elle, c’est qu’elle vaut bien plus que l’autre. Elles se mentiront à elles-mêmes, sciemment ou inconsciemment. D’autres encore seront clouées de douleurs, paralysées, anéanties par le chagrin, et pleureront sur leur sort. Elles ne se regarderont jamais plus dans le miroir de la même manière, se trouvant encore plus de défauts qu’hier. Pour reconquérir leur homme elles seront prêtes sexuellement à dépasser des limites qu’elles n’osaient pas franchir avant, avec l’espoir que tout ça se règlera de toutes les façons en écartant les cuisses.
D’autres enfin seront dévastées et mues par une colère hystérique qu’elles déverseront non pas sur le compagnon infidèle mais sur l’objet caché de son désir : l’autre, la femme, la rivale. Comme si c’était sa faute à elle, et uniquement à elle.
L’infidélité commence-t-elle vraiment dès lors qu’il y a un passage à l’acte ou peut-on considérer que la seule idée tentante de la fantasmer constitue en soi une tromperie ?
Les avis sont très partagés sur la question et certains iront jusqu’à dire qu’elle est dans la nature humaine et qu’elle peut même venir pimenter la vie sexuelle avec son partenaire de « fond ».
Ce qui est certain c’est que lorsqu’on est celui ou celle qui est trompé(e), il faut un temps considérable pour se reconstruire à l’intérieur comme à l’extérieur, l’image de soi ayant été sérieusement attaquée à tous points de vue. Qui plus est, ce sera difficile d’en parler autour de soi car celui ou celle qui est trompé(e) portera en plus, et c’est le comble, la responsabilité de cette tromperie (mais qu’est-ce que je n’ai pas fait pour le/la garder ?), alourdie par le poids de la honte.