L'inflation 2.0...Ou 0.2 ?
Le script
Il y a marché pour tout. Pour votre logement, pour votre pain, votre vie. Pour l’argent aussi, Il y a un marché pour tout. Ce marché vient confronter une offre et une demande, quoi de plus normal ! On nous parle chaque jour et de plus en plus de soigner ce marché en maintenant une inflation à 2%. A quoi bon ?
L’inflation : mécanisme avant tout psychologique
L’inflation traduit une augmentation injustifiée, générale des prix et se nourrit d’elle-même après son établissement. En somme c’est un satellite lancer minutieusement à une vitesse calculée pour mise en orbite autour de l’économie, elle continuera de tourner même si on lui enlève sa pousser. Une inflation positive signifie une augmentation générale et injustifiée des prix quand une inflation négative (déflation) désigne une baisse des prix avec les mêmes caractéristiques. Et en se basant sur notre fameux marché offre/demande, ça semble clair : si la demande augmente, les prix vont augmenter (inflation). Si la demande baisse, les prix baisseront (déflation)…Mais qu’advient-il lorsque la demande baisse et qu’on entame une phase déflationniste ? On pense que les prix seront moins élevés demain, donc on attend avant de consommer. On attend mais demain on attendra puisque les prix baisseront encore : la spirale déflationniste est entamée et paralyse la croissance. La production baissera (licenciements massifs) et les coûts sociaux pour financer le chômage viendront achever les entreprises.
Les dangers d’une inflation forte
Il n’est pas toujours possible d’indexer les salaires immédiatement face à une inflation forte. La consommation baisse alors. La production baisse puisqu’il y a moins de besoin sur le marché (les stocks coûtent cher et il faudrait vendre moins cher). Les prix augmentent donc, la consommation baisse…Le serpent se mord la queue.
Dans un contexte d’inflation soutenue, les entreprises vont évidemment tirer leur épingle du jeu : le coût réel d’un investissement productif sera diminué dans la mesure où le remboursement de la dette sera fait sur une monnaie qui s’affaiblit. L’automatisation de la chaîne de production est choisie au dépend d’une main d’œuvre indexée sur l’inflation (= coût constant) qui se trouvera vite sans emploi. Les entreprises ne peuvent plus faire face aux coûts sociaux encore une fois…Et ferment.
En définitif, inflation ou déflation peuvent rapidement prendre le même mauvais chemin : bien heureusement le mécanisme est contrôlable.
2% pour l’équilibre ?
Une inflation à 2% face à des politiques d’offres (coûts salariaux, degré de protectionnisme,…) et de demandes (âge de départ à la retraite, espérance de vie,…) différentes en Europe rendent presque chirurgicale la tâche. Le raisonnement par lequel l’augmentation de la demande (consommation) est la meilleure réponse semble avoir été éprouvé au fils des décennies. La marge de manœuvre est restreinte. Il y a un marché pour tout, n’est-ce pas ça le grand mal ? Voir l’équilibre où une offre est surpassée par la demande alors qu’elle menace déjà le développement durable : version 2.0, à vos marques...
Quentin-Ugolin Lalevée.