L’or reste tiraillé entre pressions baissières et haussières
Chaque semaine, nous tentons d’analyser les différentes influences sur le cours de l'or. Faisons le tour de l'actualité pour mieux comprendre !
Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 11/10/2024)
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 11/10/2024)
📈 Évolution du cours de l’or
La semaine passée, le cours de l’or – tant en euro qu’en dollar – a été particulièrement chahuté, à la fois pour des raisons économiques et géopolitiques.
Tiraillé entre des pressions haussières et baissières, le métal jaune en devise américaine a décroché en milieu de semaine avant de se reprendre doucement pour retrouver aujourd’hui ses plus hauts de septembre. Côté cours de l’or en euro, le décrochage a eu lieu dès le début de semaine avant d’enregistrer une ascension vers de nouveaux records à sa clôture vendredi.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le prix de l’once d’or a atteint son nouveau sommet autour des 2 439 euros, à 8 h 30 heure de Paris.
Une économie américaine à la peine
D’une part, les chiffres de l’économie américaine ont envoyé plusieurs signaux contradictoires aux marchés, mais aussi aux gouverneurs de la Réserve fédérale américaine. On a d’abord les prix à la production qui se sont montrés particulièrement stables en septembre, voire en légère hausse, remettant en question la baisse durable de l’inflation : non seulement l’inflation globale a ralenti moins que prévu, mais l’inflation de base a quant à elle augmenté. Et puis ces données ont coïncidé avec une augmentation des demandes d’allocations chômage, ce qui montre que le marché du travail américain souffre quand même de la politique de taux d’intérêt restrictifs de la Fed.
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Dans ces conditions, les membres du Conseil des gouverneurs de la Fed sont partagés : certains regrettent déjà la première baisse de 50 points de base intervenue fin septembre, tandis que d’autres estiment qu’il faut continuer à baisser les taux pour aider les entreprises et favoriser le marché de l’emploi (ce qui reste une préoccupation statutaire de la banque centrale américaine). Au final, les marchés tablent aujourd’hui majoritairement pour une prochaine baisse de taux plus modeste que la précédente, de 25 points de base en novembre.
Le contexte reste donc largement favorable au dollar, avec un rendement des bons du Trésor américain à 10 ans encore nettement au-dessus des 4 %, ce qui pénalise l’attrait pour l’or.
Des conflits qui prennent de l’ampleur
D’autre part, la situation au Proche-Orient s’est complexifiée avec la perspective de pourparlers de paix entre Israël et ses voisins, tandis que les combats s’intensifiaient dans le même temps. L’ONU et même les États-Unis par la voix de son ambassadeur, ont exhorté l’État hébreu à cesser le feu alors même que ce dernier multiplie les attaques délibérées directement contre les Casques bleus.
Face à l’éventualité d’un apaisement des tensions dans cette région, l’or a donc accentué son plongeon en milieu de semaine, mais il s’est rapidement redressé dès jeudi après que les troupes israéliennes qui combattent le Hezbollah dans le sud du Liban ont tiré jeudi sur deux groupes de soldats de la paix des Nations unies.
De son côté, le président ukrainien Zelensky a proposé un nouveau “plan de victoire” à ses alliés européens contre l’invasion russe, tout en appelant à une aide militaire supplémentaire de l’OTAN. L’idée de voir les pays d’Europe occidentale toujours plus impliqués dans cette guerre fratricide entre Russes et Ukrainiens ne fait qu’accroître les craintes des épargnants comme des investisseurs qui renforcent donc leurs positions en or, valeur refuge par excellence, et contribuent à faire remonter les cours vers ses plus hauts.
Finalement, soumis à toutes ces pressions contradictoires, l’or a retrouvé son niveau de début de semaine en dollar et les investisseurs restent attentifs aux prochains rapports économiques ainsi qu’à l’évolution des conflits qui auront un impact direct sur la demande de dollars ainsi que sur le cours du métal précieux.
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