L’INPI, ou le massacre du service public 2.0

L’INPI, ou le massacre du service public 2.0

L’image de notre pays à l’étranger évolue à vitesse grand V. La France a longtemps été perçue comme une vieille nation tournée vers son glorieux passé, plus préoccupée à dépoussiérer les bustes des illustres personnalités qui ont marqué son Histoire, qu’à inventer son futur dans un monde en mouvement.

Il semble que, tiré par des initiatives et réussites récentes – les réseaux French Tech, French Fab et les succès mondiaux de startup tricolores, par exemple –, l’Hexagone soit désormais perçu comme un pays innovant et dynamique, comme en conclut le dernier Tableau de bords de l’attractivité de la France publié il y a deux mois par Business France.

Dès lors, si la France ambitionne de continuer à truster le haut des classements des pays les plus innovants – quatrième rang mondial des pays ayant déposé le plus de brevets en 2016 auprès de l’Office européen des brevets –, les pouvoirs publics doivent mieux accompagner nos entreprises dans leurs démarches de R&D.

Or, déposer un brevet auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) est devenu un chemin de croix depuis son passage au tout numérique en fin d’année dernière. Louable en soi, la numérisation des services de l’INPI s’est effectuée au mépris de la qualité d’accueil et d’accompagnement du public et en dépit de la nature des entreprises déposantes, qui ne sont pas toutes des grands groupes disposant d’importantes directions juridique et de R&D ; c’est même, pour 2/3 d’entre elles, des PME. Depuis l’abandon du dépôt papier, l’usager se retrouve seul, sans interlocuteur pour le guider et confirmer le bien-fondé de sa démarche ; de quoi décourager les entrepreneurs les plus téméraires.

Pourtant, la protection de la propriété industrielle constitue un enjeu majeur pour nos entreprises et conditionne leurs futures réussites. À l’heure où nous débattons sur les missions du service public, il me semble indispensable d’axer nos efforts sur l’innovation, garante des emplois de demain. Et cela commence par réformer l’INPI en replaçant les déposants de brevets, qui sont ses clients, au cœur de sa mission ! 

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