L’intelligence artificielle capable d’égaler et de surpasser [peut-être] l’intelligence humaine est en chantier
C’est officiel, le développement de GPT-5, le successeur du moteur actuel de ChatGPT, est lancé*. GPT-5 vise à obtenir le statut d’intelligence artificielle générale (AGI). Autrement dit : devenir le premier programme « conscient » capable de penser et d’exprimer des idées nouvelles et originales.
OK. L’intelligence artificielle n’a rien a voir avec l’intelligence humaine. Une IA n'a pas de perception subjective, d'émotions ou d'expériences personnelles. Donc elle ne peut pas avoir de conscience, dans le sens où nous l’entendons.
OK OK. L’intelligence artificielle dépend entièrement des données fournies et des instructions programmées par les humains. Elle ne peut pas apprendre ni créer des connaissances en dehors de ce cadre, tandis que l'intelligence humaine est capable d'apprentissage autonome, de raisonnement abstrait, et d'innovation sans instructions spécifiques.
OK OK OK. L’IA manque de créativité et d'intuition. Bien qu’elle puisse simuler la créativité, elle ne crée pas de manière intuitive comme le font les humains. Sa "créativité" est le résultat de l'analyse de vastes ensembles de données et de l'application de modèles préexistants, plutôt que d'une inspiration ou d'une intuition spontanée.
OK OK OK OK. Les humains possèdent une intelligence émotionnelle et sociale qui leur permet de réagir de manière appropriée dans des situations sociales complexes. Alors que l’IA ne peut pas ressentir d'émotion et que ses capacités sont trop limitées pour appréhender réellement la complexité des interactions sociales humaines.
Mais… une AGI peut traiter et analyser des quantités massives de données beaucoup plus rapidement et efficacement qu'un être humain.
Mais, mais… une AGI peut continuer à apprendre et à s'adapter indéfiniment. Contrairement aux humains, qui ont une durée de vie limitée et des capacités d'apprentissage qui peuvent diminuer avec l'âge, une AGI peut théoriquement continuer à s'améliorer sans cesse.
Mais, mais, mais… les décisions prises par une AGI ne sont pas affectées par les émotions, les préjugés personnels et les biais cognitifs qui peuvent altérer le jugement humain. Cela permettrait des prises de décisions plus objectives et rationnelles.
Mais, mais, mais, mais… une AGI n’a pas de contraintes, physique ou biologique. Elle n'est pas limitée par les contraintes biologiques telles que la fatigue, le sommeil ou la maladie. Elle peut fonctionner de manière continue, augmentant ainsi sa productivité et son efficacité.
Mais, mais, mais, mais, mais… en analysant d'énormes ensembles de données, une AGI pourrait théoriquement découvrir de nouveaux modèles et innovations qui échappent aujourd’hui à l'intelligence humaine, limitée par sa capacité à traiter et à interpréter de très grandes quantités d'informations.
Et donc ?
L’homme pourra-t-il toujours se considérer comme étant placé au sommet de la pyramide de l’évolution ?
On admet volontiers que l’intelligence collective produit plus d’intelligence que la somme des intelligences individuelles.
Aussi, pourquoi ne pas admettre qu’une intelligence artificielle, capable de traiter et d’exploiter la quasi-totalité des connaissances produites par l’humanité, n’aurait pas plus d’intelligence que la somme de ces connaissances ?
L’arrivée de GPT-5 pose donc cette question fondamentale : pour combien de temps encore, pourrons-nous considérer que l’homme se situe au sommet de la pyramide de l’évolution ? Et que notre intelligence représente l'aboutissement ultime de cette évolution ?
Quels sont les risques et les opportunités de l’émergence d’une intelligence artificielle générale ?
L'émergence d'une AGI dont les capacités surpassent celles de l'intelligence humaine soulève des questions fondamentales concernant à la fois les risques et les opportunités pour l'humanité.
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Des opportunités
L’accélération des découvertes scientifiques et médicales. Une IA supérieure pourrait analyser des données complexes plus rapidement et plus efficacement que les humains, conduisant à des découvertes révolutionnaires dans des domaines comme la médecine, la physique et l'ingénierie. Cette capacité pourrait mener à des avancées concrètes dans le traitement des maladies, la prolongation de la durée de vie humaine, et la résolution de problèmes environnementaux complexes.
L’amélioration de l'efficacité économique. Une AGI pourrait optimiser les processus de production, de distribution, et de gestion dans divers secteurs économiques. Cela pourrait augmenter la productivité, réduire les coûts, et potentiellement contribuer à une plus grande prospérité économique.
Le renforcement des capacités humaines. En collaborant avec une IA avancée, les humains pourraient augmenter leurs propres capacités intellectuelles, créatives et décisionnelles. Cette symbiose pourrait ouvrir la voie à de nouvelles formes d'art, de littérature, de musique, et d'innovation technologique.
Des risques
L’automatisation et l’impact sur l'emploi. L’une des principales préoccupations est l'impact de l'IA sur le marché du travail. L'automatisation de tâches qui étaient auparavant effectuées par des humains pourrait entraîner une perte massive d'emplois, exacerbant les inégalités sociales et économiques.
Le contrôle et la surveillance. Une IA supérieure pourrait être utilisée pour des systèmes de surveillance et de contrôle, posant des risques significatifs en termes de vie privée et de libertés individuelles. L'abus de telles technologies par les gouvernements ou les entreprises privées pourrait conduire à une société orwellienne.
La dépendance excessive à l'IA. Une dépendance accrue à l'IA pour les prises de décisions importantes pourrait diminuer la capacité humaine à raisonner et à résoudre des problèmes de manière autonome. Cela pourrait également entraîner une vulnérabilité accrue en cas de défaillance du système.
Quand on est con, on est con…
Personnellement, je connais une ou deux personnes (dont la bienséance m’interdit de révéler ici les noms) dont l’intelligence était déjà largement dépassée par la première version de ChatGPT. Et, puisque ces dernières sont toujours bien portantes, je me dis que nous devrions tous survivre à GPT-5.
Je m'inquiéterai seulement le jour où ChatGPT m'invitera pour un dîner avec ses amis Bard et Grok. Par crainte d'être le con de l'affaire.
En attendant, et quel que soit notre quotient intellectuel, utilisons notre cerveau pour nous demander si nous sommes prêts à cohabiter avec une intelligence qui nous surpasse ? Et, si oui, comment nous pourrons collaborer avec elle pour construire un monde meilleur ?
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1 ansAyant placé le chat de Schrödinger dans le frigo et fermé la porte, j'ai demandé à l'IA si la lumière reste allumée? L'IA est partit en vrille....il m'a répondu erreur 404 pas trouvé ... Alors la question est de savoir il a pas trouvé la lumière ou le chat ?
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1 ansSauf que il faut lui poser beaucoup de questions pour que la réponse soit créative... Ça reste un outil qui va massifier de l'info pour les bots
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1 ansArticle très intéressant, merci Luc Legay. C'est tout l'enjeu qui sépare effectivement l'intelligence artificielle de notre intelligence (l'intelligence réflexive). Gardons un oeil sur ce GPT5 mais j'ai du mal à croire encore à sa capacité de remplacer totalement notre intelligence. De ce qui est du dîner de cons c'est peut être plus probable ^^