L’intelligence artificielle entre dans nos collectivités ?

L’intelligence artificielle entre dans nos collectivités ?

Tout d’abord, nous devons garder en tête que les IA ne vont pas remplacer du jour au lendemain les humains. Les IA sont des outils. Notre façon d’exécuter nos tâches évoluera et l’intégration de l’intelligence artificielle dans l’exécution de nos tâches quotidiennes sera inéluctable, car les IA sont pratiques et puissantes, mais elles ne sont que des outils. Il est vrai que certains métiers sont plus en danger que d’autres, comme les traducteurs de livres, qui sont relégués au rang de relecteur, le travail de traduction étant fait en amont par l’IA. Mais d’autres métiers émergent, comme le fameux « prompt engineer » qui a pour mission de dialoguer avec les IA afin de tester leurs capacités de raisonnement. 

 

Catégorisons les IA. Il en existe plusieurs types, nous allons distinguer grossièrement les deux plus courantes : les IA qui dessinent et celles qui parlent. 

Dans le premier cas, nous pouvons citer les principales que sont DALL-E, Stable Diffusion, Midjourney ou encore Adobe Firefly. Elles fonctionnent de la façon suivante : nous lui écrivons une description (appelée “prompt”), puis elle nous fournit une image. 

Dans le deuxième cas, pour les IA qui parlent, nous pouvons citer ChatGPT, Microsoft Copilot ou Google Gemini (anciennement Bard). En vérité, le raccourci de « l’IA qui parle » est faux. ChatGPT intègre maintenant DALL-E et la génération d’images se fait dans la même interface. Il peut aussi analyser des données, aider à coder et bien plus que simplement parler, résumer un article ou écrire un e-mail. 

 

En tant que collectivité, le recours à l’intelligence artificielle peut sembler un sujet sensible lorsque l’on parle de l’utilisation des données des habitants et l’outil ne fait pas l'unanimité dans toutes les mairies. Pourtant elle peut s’avérer être une aide considérable. Imaginons que vous êtes submergé d’appels de la part de vos administrés, un callbot (ou agent conversationnel vocal) peut aider à augmenter la prise d’appels, mais aussi apporter des réponses sur des sujets simples. Le cas échéant, elle peut renvoyer l’appel à une personne du service concerné pour apporter une réponse. 

 

Qui dit données, dit Règlement Général sur la Protection des Données (ou RGPD) ! Les IA gèrent énormément de données et parfois le traitement des données personnelles via IA est susceptible de porter atteinte aux droits et libertés des personnes concernées car elles facilitent la création de fausses informations ou elles permettent la création de nouvelles formes de surveillance. 

Faisons un petit point. La CNIL se veut innovante sur ce sujet. Ainsi elle a créé dès janvier 2023 un service spécialement dédié à l’intelligence artificielle.  

Dans le RGPD, il y a trois règles à respecter et la CNIL confirme que ces règles ne vont pas à l’encontre de l’usage des IA et de leurs entraînements : 

  • Le principe de finalité impose, au responsable de traitement, d’annoncer à quelle fin les données sont utilisées, dans le cas de l’entraînement des IA. Les entreprises ne peuvent pas prédire tous les champs d’application possibles et futurs de leurs IA. 
  • Le principe de minimisation est le fait que les données récoltées doivent être pertinentes et limitées. Dans le cas de l’entraînement de l’algorithme sur de très grandes bases de données, les données doivent être sélectionnées pour éviter d’utiliser des données personnelles inutiles. 
  • Le principe de limitation de la conservation peut inclure une durée de conservation longue, si cela est justifié. 

 

De nombreuses intelligences artificielles existent et certaines sont plus spécialisées que d’autres dans le traitement de certaines tâches. Toutefois, des métropoles ont d’ores et déjà interdit aux agents l’utilisation de certaines d’entre elles comme la ville de Montpellier qui interdit temporairement l’utilisation de ChatGPT, le temps de mieux sensibiliser ses agents avant son utilisation. Toutefois, d’autres IA, comme Copilot qui est directement intégrée dans la suite bureautique de Microsoft, posent un défi aux administrations, entre la hausse du prix de la licence et la maîtrise des usages et des données. 

 

Pour conclure cet article, nous pouvons craindre les intelligences artificielles ou bien les voir comme de simples instruments qui nous rendent plus performants. La beauté des IA réside dans le fait qu’elles se sont nourries de toute l’intelligence de l’humanité. Les réponses qu’elles apportent ne sont que la somme de nos connaissances. 

 

Cet article est garanti sans l’intervention de l’IA et entièrement rédigé par un humain. Serait-ce bientôt un gage de qualité et d’effort si le rédacteur précise cela ? Car rédiger un article peut prendre du temps (rédaction, recherche de sources...), tandis que ChatGPT, pour ne citer qu'elle, peut générer un article en seulement quelques secondes. Certes, la qualité rédactionnelle ne sera pas forcément de mise. Aussi, un œil avisé et habitué pourra repérer un texte généré par une IA. Et pourtant, malgré tous ces défauts, l’avantage du gain de temps est considérable. Peut-être que la prochaine fois nous n'aurons plus qu’à écrire « génère un article sur l’intelligence artificielle et son utilité au sein des collectivités. ». 

Kevin Soler

CEO Virteem : IA - VR - ex GOOGLE - Sextuple recordman du monde - Auteur - conférencier TEDx speaker

8 mois

je serais ravi d'en parler avec vous

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