L’Océan est une Cathédrale.
Il est l’Origine de toute vie, notre premier rempart et dernière frontière.
L’Océan, transept maritime d’un Système Terre lui-même au bord de l’asphyxie, est en feu.
L’Océan brûle… mais pas en direct sur nos écrans, et son épuisement n’a pas la possibilité d’émouvoir.
L’Océan brûle, et nous regardons ailleurs.
L’incendie de Notre-Dame de Paris, mère alchimique des Cathédrales de France, met en lumière une bien paradoxale course au titre de généreux sauveteur. 750 millions à un milliard de promesses de dons en moins de 24 heures, pour une poignée de donateurs. Combien demain ? De quoi alimenter un chantier express, remettre en place le décor quasi millénaire et rassurant, tellement vite… Que reste-t-il, sous des décombres émotionnellement surexposés, à reconstruire de la pensée des bâtisseurs ? Que reste-t-il du temps accordé, car nécessaire, pour avancer à tâtons, innover chaque jour durant deux longs siècles, suivant un chemin interdisciplinaire, exemplaire d’une époque de recherche pour laquelle le Sacré était dans la réalisation de l'édifice. Comment restaurer le Chemin d’une Pensée devenu monument dans un siècle qui calque son pas sur la longueur d'un tweet ? Laissons cette lourde responsabilité à celles et ceux qui sont en charge d’y répondre... car notre propos est ailleurs.
C’est ce Chemin que nous pleurons aujourd’hui, et nous sommes en pensée avec les maîtres-artisans, architectes et artistes du moyen-âge qui ont élevé Notre-Dame, avec les arbres millénaires qui se sont consumés, avec le plomb qui a fondu et les pierres qui ont explosé. Ils viennent de mourir une seconde fois. Mais nous sommes tout autant en communions avec une Nature qui devient un peu plus exsangue chaque jour, étouffée sur terre et en mer tout à la fois de trop de chaleur et de chimie sous toutes ses formes. Une nature dont le climat s’emballe, dont la biodiversité d’effondre, dont les habitats se meurent et dont les hommes perdent leur dignité, jusqu'à devoir émigrer vers une autre misère. Mais la Nature ou de l'Océan ne bénéficient pas de la même attention que les monuments. Moins de 6% du mécénat français est consacré à la découverte, la connaissance et la protection de la Nature...réduites à l’invisible. Notre cri n’est bien sûr pas d’un trop de culture, mais d’un trop peu de Nature et de Vie. Pour Elles, nul ne se précipite ostensiblement pour faire son "simple devoir".
Alors prions pour que « notre conscience contemporaine (qui) n’est qu’un petit enfant qui commence à peine à dire «je»» (Jung), fasse enfin preuve de la maturité qui lui permette de voir et de mesurer les Cathédrales que la Nature a dressées, auxquelles notre espèce est intégrée. Les humains sont une œuvre. Pas plus, mais pas moins. Et telle la flèche élégante et fragile, dernière-née d’un édifice incroyable, notre existence n’a pas de sens si nous sommes coupés du reste de l’édifice en feu, à terre comme en Mer. Pis encore, nous nous effondrons avec l’édifice en flammes.
Esprit de VELOX, comme d’autres initiatives , se développe depuis plusieurs années et engrange sur son Chemin de précieux succès qui deviendront Navire Renaissance de Recherche. Les mondes industriel, scientifique, artistique et diplomatique concourent déjà à sa concrétisation. Mais nous avons besoin d’amplifier et d’accélérer cette dynamique car l’incendie fait rage, sans fumée ni bruit, et ceux qui pourraient être les pompiers regardent ailleurs, obstinément.
Les Programmes d'Innovation et de Recherche Responsable ont besoin de ce soutien financier qui semble parfois si simple à libérer quand le cœur parie sur le futur, pour bâtir avec la Nature et l'Océan, une génération différente et si importante de... précieuses Cathédrales.
Project Manager Working on Nature Based Solutions and Environmental Justice
5 ansD'accord, la Nature ou de l'Océan ne bénéficient pas de la même attention que les monuments.
Unlimited Master DPO
5 ans"The ocean is a cathedral" Well said.