L'OCDE adresse ses recommandations à la France l'invitant à soutenir une croissance inclusive et durable

L'OCDE adresse ses recommandations à la France l'invitant à soutenir une croissance inclusive et durable

Selon l'OCDE, la croissance économique de la France a ralenti après une reprise progressive. Des gains limités de la productivité et d’emplois ont réduit la croissance du PIB par habitant ; les dépenses publiques restent très élevées. L'organisme de coopération économique estime nécessaire que les pouvoirs publics réduisent les dépenses publiques pour inscrire la dette sur une trajectoire fermement descendante. Une rationalisation du système fiscal contribuerait également à réduire les impôts, ce qui stimulerait à terme l’activité économique.

Dans la dernière Étude économique de la France que publie l’OCDE, les facteurs à l’origine des résultats économiques du pays sont examinés, ainsi que les mesures qui seraient susceptibles de renforcer la productivité et la compétitivité, deux conditions essentielles pour améliorer les niveaux de vie futurs. Les prévisions de croissance établies dans l’Étude sont de 1.3 % pour cette année comme pour l’année prochaine. Ce niveau, en l’absence de nouvelles réformes, sera insuffisant pour entraîner une décrue rapide du chômage et une amélioration notable des finances publiques.

L’Étude, présentée à Paris par le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría et par le Ministre français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, encourage le gouvernement à poursuivre sur la voie des réformes, tant celles déjà engagées par le gouvernement que celles recommandées par l’OCDE, dont les effets combinés pourraient entraîner une hausse du PIB par habitant de 5 % à l’horizon de dix ans. Ces réformes, destinées à doper le revenu des ménages situés dans la moitié inférieure de la distribution des revenus, devraient favoriser une croissance plus inclusive.

L’Étude attire également l’attention sur divers risques à la baisse, notamment liés au ralentissement de l’activité mondiale ainsi qu’aux mouvements actuels de contestation sociale en France. Il est recommandé que les effets de redistribution soient une priorité des réformes économiques à venir. Dans ce sens, des efforts supplémentaires pourraient se révéler nécessaires pour que les réformes soient socialement mieux acceptées et que les politiques publiques soient mieux mises en œuvre. À cet égard, certaines mesures additionnelles sont examinées dans l’Étude, qui pourraient compléter le programme de réformes en cours et garantir une croissance plus durable et plus inclusive.

L'OCDE invite par ailleurs les pouvoirs publics à conduire une flexibilisation accrue du marché du travail, ce qui conduirait à une croissance plus forte de la productivité et des niveaux de vie. Le taux de chômage est particulièrement élevé chez les travailleurs peu qualifiés, les jeunes et les plus âgés : des compétences plus élevées et de meilleurs résultats en matière d’éducation favoriseraient un marché du travail plus inclusif et la mobilité intergénérationnelle. L’Étude souligne ainsi la nécessité de renforcer les compétences et l’insertion dans l’emploi de la main-d’œuvre peu qualifiée. Pour cela, il faudrait améliorer la qualité du système éducatif, et adopter des réformes pour que des formations de qualité bénéficient à tous, ainsi que des mesures visant à réduire le recours aux contrats courts.

Toujours selon l’Étude, une meilleure qualité des dépenses publiques permettrait également d’améliorer le solde financier public et de dégager une marge de manœuvre budgétaire pour abaisser les taux d’imposition à long terme, en particulier les prélèvements sur le travail. Il faudrait fixer des objectifs précis de maîtrise des dépenses publiques tout en veillant plus particulièrement à ce que les dépenses sociales et l’investissement soient correctement ciblés pour contribuer à une croissance plus vigoureuse. Après avoir rappelé que la qualité du stock de capital est élevée en France, l'OCDE invite les différentes administrations et notamment les administrations publiques locales à améliorer son entretien. Les nouveaux investissements devraient contribuer à une économie plus verte, notamment les investissements dans l’énergie et les transports, et à renforcer la numérisation. Cela devrait être mis en œuvre en appliquant encore plus largement des analyses coûts-bénéfices rigoureuses. 

De plus, continuer à augmenter la taxation environnementale tout en accompagnant les populations les plus affectées favoriserait aussi la transition écologique. En outre, réformer le système de retraites est nécessaire.

Enfin, la poursuite des initiatives visant à réduire les obstacles administratifs à l’entrée sur le marché et à supprimer les réglementations inutilement restrictives permettrait de susciter plus de concurrence et d’instaurer un environnement propice aux entreprises jeunes et dynamiques, générant des gains de productivité et stimulant l’innovation.

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