L'Ombudsman d'ISDE interview le Dr. Bill Howatt pendant la Semaine de la santé mentale, du 4 au 8 mai 2020 (Partie II)

L'Ombudsman d'ISDE interview le Dr. Bill Howatt pendant la Semaine de la santé mentale, du 4 au 8 mai 2020 (Partie II)

Comme la Semaine nationale de la santé mentale de cette année (du 4 au 10 mai) se déroule pendant la pandémie mondiale de COVID-19, j'ai demandé au Dr Bill Howatt, chef de la recherche et de la productivité de la main-d'œuvre du Conference Board du Canada, une série de questions sur les fonctionnaires peuvent faire face pendant la crise pour soutenir leur santé mentale et se préparer à un retour au travail sécuritaire (éventuellement).

La question d'aujourd'hui: « Que devrions-nous faire dès maintenant, de manière proactive, pour assurer un retour au travail en douceur, dans un environnement sain, une fois la crise de la Covid-19 passée? Pensez-vous que les enjeux seront plus nombreux de retour au travail? »

Les réponses du Dr. Bill Howatt:

"En premier lieu, les employeurs ne devraient pas assumer que tous les employés reprendront le travail avec le même état d’esprit. Je pense que quatre catégories de personnes se dégageront :

·       Les personnes indemnes – Comme pour une lumière qui s’allume et qui s’éteint en appuyant simplement sur un interrupteur, ces personnes n’éprouveront pas de difficultés particulières à reprendre le travail, comme elles le faisaient auparavant. Elles donneront presque l’impression que rien ne s’est passé.

·       Les personnes précautionneuses - Ce groupe s’inquiètera de la propagation du virus et craindra une nouvelle vague. Ces personnes seront un peu anxieuses et suivront toutes les règles. Ces personnes seront peut-être irritables et nerveuses à l’égard des employés qui ne respectent pas les protocoles de retour au travail (comme porter un masque de protection et respecter les mesures de distanciation sociale).

·       Les personnes sous tension - Ce groupe aura mal vécu la pandémie de COVID-19, ayant peut-être eu des problèmes relationnels, des problèmes financiers ou des problèmes dans leur rôle parental, donnant lieu à une usure psychologique. Il se peut que ces personnes reprennent le travail fatiguées et épuisées. Même si elles souhaitent sortir de leur confinement, elles éprouvent des difficultés en raison d’une accumulation de stress et de fatigue. Elles devront surmonter les facteurs de stress dans leur vie, avant de pouvoir redevenir elles-mêmes.

·       Les personnes traumatisées - Ce groupe a subi certaines formes de traumatismes, comme le décès d’un proche, des violences domestiques ou l’épidémie de COVID-19. Ces personnes peuvent donner l’impression que tout va bien, mais à l’intérieur, elles luttent et leur santé mentale est mise à l’épreuve. Certains de ces employés pourraient également montrer des signes de stress aigu, de dépression ou même de trouble de stress post-traumatique. Il se peut qu’ils n’aient même pas conscience de la fragilité de leur santé mentale, jusqu’à ce qu’ils soient exposés à une situation stressante et qu’ils réalisent qu’ils ne peuvent pas gérer.

Les employeurs ne peuvent pas assumer qu’un plan unique de retour au travail puisse fonctionner pour tous les employés. Les employés de chacune de ces quatre catégories auront besoin d’un niveau de soutien différent. Les employeurs doivent penser à la façon dont ils vont préparer leurs gestionnaires afin qu’ils puissent soutenir au mieux les employés. Il est essentiel que les dirigeants instaurent un climat de sécurité psychologique afin de soutenir les employés qui reprennent le travail. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des formations visant à aider les gestionnaires à devenir des dirigeants « psychologiquement sécuritaires ». Par exemple, j’ai créé un nouveau programme constitué de trois cours, à l’Université du Nouveau-Brunswick, qui sera l’un des premiers programmes de certification formant des dirigeants psychologiquement sécuritaires.

Selon moi, les dirigeants ne seront pas suffisamment bien préparés à aider les employés avec différents besoins. Je pense également que les employeurs doivent clairement savoir comment ils gèreront le risque de refus de travailler, de congés de maladie et de symptômes et comment rester courtois face à une personne qui tousse ou éternue sur le lieu de travail. "

Demain, je demande au Dr. Howatt « Selon vous, quels seront les trois défis principaux auxquels les organisations devront faire face après la pandémie de Covid-19 et quel serait votre meilleur conseil pour les sous-ministres et les hauts fonctionnaires du gouvernement fédéral? »   À suivre dans mon article de demain!

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