L'OPEP veut un baril plus cher
L'objectif de 90-100$ par baril dépendra désormais de la demande
Depuis son annonce de début avril visant à contrer la spirale spéculative négative sur les prix du pétrole, les pays de l’OPEP+ ont effectivement réduit leur production. Mais la baisse n’a été que d’environ 0.2 mb/j, sensiblement moins qu’escompté, et a été compensée par la hausse de la production américaine de pétrole de schiste. L’annonce de ce jour de l’Arabie saoudite de couper encore en août sa production de 1 mb/j à 9 mb/j a été soutenue par la Russie, qui réduira aussi de 0.5 mb/j son offre.
L’Arabie saoudite cherche toujours à relancer une hausse des prix du brut, alors que la reprise économique chinoise tarde à s’intensifier et que la demande occidentale reste fragilisée par une conjoncture incertaine. Les réserves de brut sont pourtant au plus bas depuis 2001 et se situent environ 35% en dessous du niveau de 2017. La décision de repousser la reconstitution des réserves stratégiques américaines réduites pour provoquer une baisse des cours et un impact positif sur l’inflation, n’est encore pas remise en question. Cette décision politique permettrait un déclin plus net des inventaires et une hausse des prix du pétrole.
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Dans cette attente, les positions spéculatives « shorts», pariant sur une baisse à venir des cours de l’or noir, se sont encore accumulées en mai et juin. Elles se situent à leur plus haut niveau depuis quatre ans. La demande apparente chinoise est pourtant au plus haut comme le sont ses importations de brut records. Une modification des paramètres de l’offre et de la demande nous semble en cours. L’OPEP+ vise un objectif de 90 à 100$ et pourrait bien parvenir à atteindre cet objectif si la demande mondiale s’avère proche des prévisions actuelles suggérant un dépassement historique de la barre de 100 mb/j en 2023. Une hausse de 70$ à 85$ le baril nous semble probable à court terme.
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