L'OPTIMISME OPÉRATIONNEL : QUAND L'ADVERSITÉ S'INVITE (3)

Épisode 1 : L’optimisme opérationnel vient de cette histoire inouïe et 100% vraie

Épisode 2 : Dans 6 mois, ça fait longtemps qu'on ne sera plus là !

À ce stade, une chose est claire : en s’attaquant au sauvetage de la brasserie, Michel n’est pas sorti de l’auberge !

4) La fille aux deux visages 

Confronté à la dure réalité du terrain, Michel réalise qu’il est la cible d’une ancienne et redoutable connaissance.  

Une fille facile.

Une fille aux deux visages.

À divers degrés, et depuis la nuit des temps, elle s’offre à la quasi-totalité des gens.

Sans leur demander leur avis, elle s’impose, s’incruste, et fait mal à qui ne sait la repousser. Subtil raffinement, selon la cible visée, elle montre l’un ou l’autre de ses deux visages.

Le premier s’appelle, Epreuve; Obstacle; Test... Lorsqu’elle montre le second, les choses gagnent en intensité et changent de dimension. Et l’on découvre son autre nom : ADVERSITÉ.

Comment procède-t-elle ?

D'abord, elle abreuve les heureux élus de problèmes. Et plus elle aime celui à qui elle s’adresse, plus elle lui en envoie.  

Pas des broutilles, type, j'ai oublié le pain, mais des vrais problèmes, bien charpentés, durables, complexes, qui font naître chez celui qui les vit, stress, pessimisme, et tout ce qui va avec.

ADVERSITÉ aime Michel. Elle l’adore, même ! Alors, elle le soigne, le bichonne, le cajole.

En le détournant de sa carrière pour tenter de sauver l’entreprise familiale en perdition, en l’empêchant de vivre normalement et en lui imposant un rythme et une charge mentale insensés, elle lui fait cadeau de ses meilleurs problèmes.

Toutes sortes de problèmes : humains, financiers, juridiques, stratégiques, relationnels et même existentiels, puisque dans une telle situation, tout est intimement lié.

Et comme ADVERSITÉ ne fait pas les choses à moitié, elle lui envoie aussi ses bonnes copines : peurs, insomnies, angoisses, doutes, détresse, découragement, etc. Dans leurs versions « Premium », cela va de soi.

Puis, telle une sangsue, Adversité fait encore mieux, (Comme Michel, elle aime le travail bien fait).

Alors, elle charge son inséparable lieutenant, "Miss Cata", de souffler dans la tête de Michel de sournoises et décourageantes pensées. Une vraie langue de vipère.

Crois-moi Michel, tu n’es pas assez fort, tu n'as aucune expérience, c'est trop lourd, trop tard, trop délabré, bref, c’est fichu, tu n’y arriveras pas, laisse tomber.

-   Assez, assez, arrête de me miner le moral, c’est déjà si dur… laisse-moi tranquille. 

Miss Cata, de plus belle :

Te laisser tranquille ? Tu plaisantes ?

Je suis le lieutenant d’Adversité, sa voix si j'ose dire, nous marchons ensemble, mon boulot est de te harceler, tu n’entendras que moi, à chaque tuile qui te tombera sur le museau, je serai là… je te dirai que tu vas te planter… parce que, c’est sûr, tu vas te planter...

-  Tu me fais mal à la tête, au ventre, arrête…

Arrêtez-moi, hi hi, qu’il est drôle !

Je ne prendrai ni congés, ni RTT. Je ne serai jamais malade, toujours prête à te sabrer le moral, à te faire faire des erreurs pour que tu les regrettes ensuite… ha ha ha… je m’amuuuuuuse...

Sous pression, Michel, monte d’un ton :

- TAIS-TOI !

Cesse ce bruit infernal, tu me fais peur, tu me fais mal. D’ailleurs, il y a quand même des points positifs dans ma mission.

Des points positifs ? Hi hi décidément… que tu es drôle...

De quels éléments parles-tu ?

Tu étais salarié et te voilà employeur du jour au lendemain, sans aucune expérience ;

La situation de l’entreprise est catastrophique, la cessation de paiements est imminente ;

Les équipes sont détruites, démotivées, sans confiance ni cohésion;

Les clients ont déserté, les fournisseurs veulent à peine livrer;

Chaque fois qu'ils voient les comptes, les banquiers tournent de l'oeil;

... et tu trouves des points positifs ? Michel, ne change rien, tu es si drôle.

Michel, exaspéré

- ARRÊTE, je n’en peux plus de t’entendre, tu me fatigues, tu m’uses, tu me ronges.

- Merci du compliment… hi hi Miss CATA fait le job.

Michel, au bord de l'explosion

-  VA T- EN à la fin !

-  Pas question ! Je reste, je m’incruste, prépare-toi mon ami, car ce n’est que le début. Je vais te suivre partout, à tout moment, au bureau, à la maison, de nuit comme de jour.

Et même pendant les câlins, je vais t’empêcher d’en profiter, c’est-y pas du travail soigné ça ?

 ADVERSITÉ et son lieutenant Miss Cata : un couple diabolique, décidément. Il va encore le démontrer. Au-delà de ce qu’il est possible d’imaginer.

5) Deux sacs, un secret et une…

Toutes les conditions sont réunies pour que Michel s’écrase aussi durement qu’un avion dans un champ.

Bien qu’il lui en coûte, il a « dit les choses » à ses parents, n’occultant rien de la gravité de la situation.

Maintenant, trêve de discussion. Le seul combat perdu est celui qu’on ne livre pas. Le cap est fixé, tenter de passer les 6 mois : EN AVANT !

Ses parents se demandent sans cesse si la messe n’est pas déjà dite, culpabilisant et redoutant le pire à chaque instant.

Humbles, ils retournent cependant au charbon, faisant ce qu’ils savent faire et se mettant au service de leur fils pour l’aider dans leur défi commun.

Michel est habité par l'enjeu et par sa mission.

➡️ Un jour lui vient une idée.

Il s’imagine porter un… sac à dos.

Un bon gros sac, avec, de solides rebords, de larges sangles, une toile épaisse, bref, un sac taillé pour de longues routes difficiles.

Il le baptise : SAC DE PROBLÈMES. Tout simplement.

Puis, il recense tous les problèmes qu’il doit résoudre pour espérer réussir sa mission et les note un par un sur une petite pancarte qu’il place à l’intérieur du sac de problèmes.

La règle est simple :

- Tout nouveau problème entre dans le sac et l’alourdit.

- Tout problème réglé en sort et l’allège.

Or, pour voyager loin, mieux vaut porter un sac léger.

Ce qui veut dire :

-  Accepter chaque problème, puisqu’il est là.

-  Bien le poser, complètement, objectivement, et simplement, même si c’est douloureux.

-  S’en extraire… pour mieux y pénétrer.

En tête de gondole, LE problème, THE problème, c’est évidemment : survivre 6 mois, passer ce cap fatidique.

Ceci suppose de résoudre de multiples autres problèmes, de contenant et de contenu, amis de la poésie, bonsoir… c’est le merdier !

Le sac de problèmes affiche complet.

Il s’est rempli aussi vite que se vide le verre d’un ivrogne.

Il faut régler chacun d’eux tour à tour, c’est ça ou…

Bref.

Chaque décision est donc une balle de match qu’il faut jouer et gagner.

Michel est sous pression.

Du matin au soir et inversement.

Mais comment la réduire, la rendre vivable, supportable ?

En la coupant en deux.

En demi-pression.

Simple expression.

Alors Michel découvre un secret.

Un secret bien gardé.

C’est son impression.

Un secret salvateur.

Pour une chute de pression.

Ce secret ?

Malgré sa toute-puissance,  ADVERSITÉ a une faille, une énorme lacune, un défaut de conception : elle est VULNÉRABLE... si l'on s’oppose à elle !

Oui, Adversité est vul-né-ra-ble.

Chacun peut lui rentrer dans le chou, la mettre au régime sec, la faire mincir, un peu, beaucoup, énormément.

À une condition :

Qu'il décide de prendre son destin en main, en se confrontant aux évènements, sans jamais les fuir, et en agissant partout où il le peut, gràce aux acquis engrangés.

Grâce au quoi ?

Aux ACQUIS.

Les acquis sont les expériences, les solutions mises en œuvre, les résultats obtenus, les enseignements tirés de toutes les situations de la vie.

Tout le monde en a.

Plus les acquis sont forts, moins Adversité peut nuire. En vérité, les acquis sont le principal problème d’Adversité, ils se jettent dans ses pattes comme un chien sur un os. Elle déteste ça...

Tout cela interpelle Michel tant il est concerné.

Comme homme et comme chef d’entreprise, il apprend chaque jour, tous azimuts.

➡️ Alors lui vient une autre idée.

Il prend un second sac, bien costaud lui aussi, et inscrit sur un petit panneau le nom d’un acquis, puis deux, puis trois, etc. Ayant fait le tour de ses expériences à date, il glisse le tout dans ce second sac, dénommé : SAC D’ACQUIS. (SAKDAKI en version japonaise... )

Un peu plus tard, il revient près du sac, y plonge la main, en retire un premier écriteau et le lit :

Acquis n°1 : Tu es de passage ici-bas, juste de passage.

Passage, quel passage ?

Passage piéton, passage souterrain, passage à l’acte ?

Non.

Les situations difficiles ont l’avantage de faire réfléchir sur le pourquoi du comment, et le passage dont il est question est d’une autre nature.

Certes, il rappelle une banalité, une évidence, une véritable lapalissade. Mais beaucoup, attendent la fin de leur vie pour l’intégrer. Hélas, pour eux.

L’écriteau en mains, Michel relit cette phrase : « Tu es de passage ici-bas, juste de passage et s’y attarde.

Il en convient : patron de PME, salarié chez Total, receveur des postes ou danseuse aux Folies-Bergère, tout être vivant est de passage… sur terre.

Juste de passage. Comme des voyageurs en transit dans un aéroport.

Évidemment, ce constat ne règle pas les factures, ne fait pas trouver de job ou d’amoureux.

Mais, face aux épreuves, il aide à voir les choses sous un autre angle, en restituant les problèmes et les évènements dans le seul contexte qui vaille : la brièveté (et la beauté) de la vie.

Il aide aussi à mieux supporter et gérer les soucis et le stress phénoménal. Car tout est provisoire, temporaire, passager... même quand l'adversité s'invite pour une très longue période : tel sera le cas avec Michel !

Poursuivant son exploration, Michel puise dans le sac un deuxième acquis :

Acquis n°2 : Regarde le comportement de...

➡️ Ci-dessous la suite avec 4 nouveaux acquis, sur les 52 que compte l'histoire. À suivre dans la Newsletter L'optimisme Opérationnel : L'histoire n'en est qu'à ses débuts ! 😉

Épisode 4 : 🖊️🔽🔽

L’optimisme opérationnel : 1 bonne nouvelle et 3 erreurs 

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