L'ultime disruption, c'est la "robolution"

L'ultime disruption, c'est la "robolution"

Les mains dans le cambouis de la transformation digitale et le nez dans le guidon de l’ubérisation, nous n’avons pas vraiment le temps de nous projeter dans la quatrième révolution industrielle qui s’annonce pourtant comme la plus disruptive de toutes. Nous digérons (à peine) l’impact gigantesque du numérique et d’Internet, nous nous débattons avec les générations Y et Z qui rebattent les cartes du management (lire l’article « le digital accélère la révolution managériale ») pendant que les nouvelles technologies font en sorte que ce qui relevaient de la science-fiction d’hier deviennent la réalité de demain, grâce aux progrès de l’Internet des objets, la robotique avancée, les nanotechnologies et l’intelligence artificielle.  

Nos nouveaux concurrents (ennemis diront les plus inquiets) seront les robots qui n’auront bientôt plus besoin de l’homme pour se perfectionner. Un symbole parmi d’autres : les algorithmes développés par la filiale de Google, DeepMind, inspirés du cerveau humain, ont réussi à battre le meilleur joueur de go d’Europe. Une nouvelle étape est donc franchie. Si depuis des dizaines d’années, les machines ont prouvé qu’elles pouvaient se substituer à la puissance physique humaine, le fait nouveau est que la machine pourra rapidement rivaliser avec l’homme sur le plan de la réflexion et de la prise de décision. « Les bras numériques vont se doter de cerveaux digitaux » comme l’écrit un éditorialiste des Echos.

Face à la montée en puissance de ces machines intelligentes, des études prophétiques les plus alarmistes se multiplient pour annoncer des destructions massives d’emplois. A Davos, au dernier World Economic Forum, le patron de Microsoft a résumé en une phrase les données du problème : « Il faut être moins cher ou plus intelligent que la machine. Le problème, c’est que la machine est de plus en plus intelligente et de moins en moins chère ». Dès lors, le match homme-robot est-il joué d’avance ? Si on prend les tâches répétitives qui peuvent être automatisées, aussi bien du côté des cols bleus que des cols blancs, la victoire de la machine intelligente semble ne faire guère de doute. D’où la nécessité d’échapper au plus vite à cette grande substitution, synonyme d’une hausse exponentielle du chômage, en entrant de plain-pied dans ce que Jean-Marc Vittori nomme « l’économie humaine ».

La quatrième révolution industrielle ouvre la voie à une « révolution relationnelle » dans laquelle les compétences techniques compteront moins que les compétences sociales capables de nous coordonner avec les autres. A l’intelligence artificielle répond donc l’intelligence émotionnelle qui va imposer les cadres et les managers qui démontreront leur capacité à communiquer, collaborer et travailler ensemble. Ce qu’aucun robot ne pourra faire, car il est question ici de caractère, de personnalité et de qualités personnelles, au service de la créativité, de l’émulation et de l’engagement. Voilà pourquoi il est urgent d’écouter ce spécialiste de l’intelligence artificielle Dileep George, fondateur de Vicarious, lorsqu’il nous dit que « notre système éducatif est trop basé sur la mémorisation et la répétition. Ce sont là justement la force des machines. On ferait mieux d’enseigner la créativité et l’échange ».

L’arrivée inévitable des robots nous oblige à réagir. Peut-être, comme le prédit l’étude « The Future of employment » d’Oxford, un emploi américain sur deux est voué à disparaître à un horizon de vingt ans à cause de l’automatisation. Mais ce scénario (noir) ne prend pas en compte tous les emplois nouveaux qui vont être créés (et que nous n’imaginons tout simplement pas aujourd’hui). Rien n’est encore définitif à condition d’accepter de repenser au plus vite le développement humain à l’aune de la « robolution ».

MICHALLET Marianne

Industrialisation et standardisation des meilleures pratiques

8 ans

A lire sur le sujet pluto de urosawa

Mélanie Ciussi

Chercheur en Sc. de l'Education, Pédagogie innovante et experientielle Enseignant chercheur

8 ans

Longue vie à notre Programme ID à SKEMA Business School sur l'innovation sociale et la créativité...Une belle réponse à cette révolution emotionnelle sur le fond et la forme ! 100% embodied learning, apprentissage situé dans la pratique et apprentissage experientiel. Un enseignement en co-création avec les élèves, où les échanges et les débats sont au coeur de la pédagogie...

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