L’Universalité de nos destins implique tous les Hommes

L’Universalité de nos destins implique tous les Hommes

Brutalement, nous prenons conscience de l’unicité de l’humanité

Différents en taille, poids, couleur de peau, des yeux ou de cheveux, d’origine géographique, de langue, de culture ou de religion, c’est une certitude, nous le sommes! Depuis trop longtemps nous avons opposé ces différences dans des luttes stériles et meurtrières, pour conquérir, dominer, asservir, posséder ce que l’autre représentait. Avec plus de sagesse nous avons parfois perçu dans cette diversité une source de richesse qui a créé des coopérations, entrecoupées de périodes de tension.

Malgré tout, nous avons continué à penser nos différences au lieu de réfléchir à notre communauté de destin, à ce qui nous rassemble, à ce qui nous uni. Il faut avouer que cela ne fais pas si longtemps que la plupart des frontières se sont ouvertes et qu’un monde plus vaste devient accessible à chacun, ou presque.

La nature et le vivant nous rappellent nos fragilités communes

Les questions soulevées par le réchauffement climatique, les enjeux énergétiques et les pollutions nous imposent un constat simple et banal : la planète, notre maison commune, est unique. Il n’y a pas de planète B, et, ne rêvons pas, il n’y en aura pas du moins pour les 7 milliards que nous sommes. Même si certaines régions seront moins impactées ou plus tardivement touchées par un réchauffement trop important lié à nos activités, nous serons tous rattrapés, d’ici la fin du siècle et devront nous adapter dans la douleur si nous ne l’avons pas fait avant avec raison.

Notre maison est petite, robuste mais épuisée tant nous l’avons sollicitée avec avidité et sans conscience depuis bien trop d’années. Elle nous envoie des signaux, toujours plus nombreux pour nous convaincre de changer nos modèles, pour nous inciter à prendre soin d’elle et incidemment de nous, car elle est prête à continuer à nous supporter si nous lui prêtons mieux attention. La question n’est pas de savoir ce qui est inscrit sur mon passeport, car quel que soit le pays où je réside, je suis citoyen de la planète et aucune frontière administrative ni aucun PIB ne m’évitera les tempêtes et autres colères de Gaïa.

Une alerte commune

Au cas où nous en douterions encore, la crise sanitaire planétaire que nous traversons, nous rappelle tout cela. Chinois, Européens, Australiens, Africains, Indiens, Américains ou autres…, nous sommes tous dans la même tourmente, face à une difficulté commune que chacun a du mal à régler. Sans doute certains résisteront mieux, mais tous seront touchés. Après l'effet papillon qui caractérisait sur le papier combien nos sorts étaient liés, nous expérimentons l'effet pangolin grandeur nature. Et sans doute traverserons-nous d’autres épisodes dans un futur pas si lointain.

Sommes-nous capables d’apprendre collectivement de cette crise ? A l’échelle d’un pays, d’un continent, de la planète ? Sommes-nous aptes à reconnaître notre unicité, ce qui nous uni, ce qui nous fait un, dans cette seule et même humanité ?

Une redéfinition de nos modèles

COVID-19 nous pousse à nous questionner largement, au-delà de l’aspect sanitaire immédiat, sur nos façons de produire et de consommer, sur la définition du travail, des solidarités, de la richesse, sur notre voisin que nous ne connaissions même pas, sur ce qu’apporte réellement chacun à la communauté quand le « bling bling » s’estompe face à la nécessité et à l’urgence, sur notre capacité à prendre soin de l’autre où à continuer à fanfaronner du haut de notre superbe.

Nous sommes sur l’axe de la charnière de nos civilisations. Nous pouvons profiter de ce malheur planétaire pour inventer le modèle d’après, un modèle qui ne serait plus dans la domination et la force sous toutes leurs formes, mais un modèle basé sur la coopération, les solidarités, le « prendre soin », la raison d'être, un juste partage et surtout un mieux vivre pour tous.

Le temps d’un tour de bocal

Dans l’instant, sous le choc et la sidération, une partie importante des populations devient sensible et inspirée pour imaginer une suite plus appropriée et raisonnable. Mais, d’ici quelques semaines, le temps d’un tour de bocal à notre échelle humaine, lorsque la situation sera revenue à une forme plus classique, n’aurons-nous pas oublié nos belles résolutions ?

Nos gouvernants, avec notre contribution et non notre défiance permanente, oseront-ils transformer nos modèles ? Accepterons-nous ces changements et l’inconfort qu’ils nous demanderont pour casser nos vieilles habitudes avant d’en trouver de nouvelles plus responsables, ou refuserons-nous ici aussi toute transformation, bien assis sur nos acquis respectifs ? Aurons-nous collectivement le courage d’une transition longue et délicate, dont les résultats ne seront en rien garantis tout de suite ? Ne serons-nous pas plutôt tentés de retomber dans l’immédiateté du bien-être par la consommation inutile et l’insouciance de l’avenir ?

L’enfer est, parait-il, pavé de bonnes intentions… Et si on quittait l’enfer pour bâtir quelque chose de mieux ?


© Lionel Pradelier – (Merci de vos commentaires et de vos partages)

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