Pour 2020: retisser les liens, réparer le monde, protéger la planète

Amis, entends-tu le frisson des âmes qui s’éveillent?

Amis, entends-tu le murmure des volontés qui se libèrent?

Voici l’appel que j’entends en ce début d’année 2020. Celui d’une formidable espérance au cœur d’un grand désordre. Celui de la transformation du monde à portée de main.

Alors que les fractures sociales et environnementales qui traversent nos sociétés se sont accrues au point de renier toute vertu à la mondialisation et au progrès, et de faire naître des idéologies mortifères, les mouvements des peuples et de leur jeunesse s’accélèrent et se répondent. En réalité, nous avons précipité l’échec de notre modèle socio-économique, fondé sur la recherche sans fin de croissance, de profit, de performance et de maximisation de nos intérêts individuels. Nés dans des contextes différents, ces mouvements populaires reflètent néanmoins la nécessité impérieuse de replacer l’humain et la planète au cœur de nos préoccupations et de nos sociétés.

Crédit: @Jaime Nack. Cette vidéo a été prise lors d’un voyage d’étude au Groenland en mai 2019 auquel j’ai participé avec 20 jeunes leaders du World Economic Forum. Il s’ agit pour moi de l’expérience la plus marquante de l’année: d’abord pétrifiés devant ce spectacle à la fois grandiose et désespérant, nous avons choisi, chacun, d’agir de toutes nos forces pour contribuer à préserver la planète et lutter contre la crise climatique.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Nous relier. Retisser le lien entre les hommes, entre les hommes et la nature. Il y a urgence, car notre hubris collectif engendre un chaos que nous n’appréhendons pas avec le sentiment de révolte qu’il impose pourtant : explosion des inégalités, guerres et massacres des populations civiles, exode climatique, migrations forcées, extinction de masse des espèces, pollution des sols et des océans, épuisement des ressources naturelles, sans parler du manque d’accès de plus d’un quart de la population mondiale à des services essentiels – se loger, se nourrir, se mouvoir, se soigner, apprendre, travailler. 

Alors, pour que cette année 2020 soit celle d’un sursaut citoyen qui nous honorera auprès des générations futures, je vous souhaite :

• d’avoir l’audace de vos rêves, et la détermination pour les réaliser ;  
• de donner un sens, personnel et collectif, à ce que vous faites ;
• de ressentir l’impatience, l’ardeur du désir de vous engager, quelqu’en soit la cause ;
• d’être, d’agir, de participer au monde, en conscience et responsabilité;
• de ne rien céder au système, aux habitudes, au conformisme ;
• d’être toujours révolté, comme on l’est lorsque l’on a 20 ans ;
• d’être enchanté, émerveillé, inspiré – par des rencontres, des paysages, des idées;
• d’être bienveillant, attentif, serein, y compris face à la bêtise.

Pour ma part, je reste animée par une passion profonde pour la protection de l’environnement et la justice sociale. Elle s’exprime à travers des convictions, pour lesquelles je continuerai à œuvrer en 2020 :

• Favoriser une croissance durable et des solutions innovantes face aux défis de notre planète ;
• Faire émerger, développer et pérenniser des projets et solutions qui répondent à l’urgence climatique et au développement harmonieux des villes et territoires, plus particulièrement en Afrique ;
• Réconcilier l’intérêt de l’entreprise et l’intérêt général ;
• Refuser le communautarisme qui isole et divise, mais renforcer la cohésion de communautés au travers desquelles s’exprime la fraternité et le besoin de solidarité ;
• Contribuer à l’accueil et à l’intégration des populations réfugiées, miroir de nos valeurs.

De mes voyages, essentiellement en Afrique ces dernières années, j’ai appris que la force réside dans la conviction que le meilleur reste à construire ; que les solutions existent, ancrées dans les territoires et les cultures; que la puissance de transformation du monde prend ses racines dans la grandeur de la volonté, la conscience de soi, et le respect de l’autre.

Je vous souhaite une année 2020 avec au cœur l’harmonie et l’humanisme. Et je serai heureuse à chaque fois que nous pourrons œuvrer ensemble en ce sens.