Mémoire… Les Vendredi 9 et Samedi 10 Juin 1944, la ville de Saint-Éloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme échappe au sort tragique d’Oradour-sur-Glane…
Source… Saint-Éloy Magazine N° 70 publié en Octobre 2024 pages 24-25
Si la deuxième guerre mondiale constitue un élément important de la grande Histoire de France, Saint-Éloy-les-Mines a connu pendant cette période deux journées dramatiques au cours desquelles plusieurs victimes ont payé de leurs vies. Saint-Éloy-les-Mines aurait pu subie les mêmes atrocités qu’Oradour-sur-Glane !…
Encore peu peuplée au début du 20ème siècle, la commune de Saint-Éloy-les-Mines se développa grâce aux mines de charbon ; ville d’ouvriers mineurs, elle fut jugée en Mars 1943 « anti-armée allemande et anti-gouvernement de Pétain » dans un rapport de police, suite à une enquête concernant des graffitis et des dégradations de bâtiments appartenant à des « adulateurs du gouvernement Pétain ».
Le Vendredi 9 Juin 1944, un convoi de l’armée allemande fut attaqué lors de la traversée de Saint-Éloy-les-Mines par des maquisards F.F.I. et un résistant, Lionel DIONNET, fut tué lors de l’assaut. Le lendemain, le Samedi 10 Juin 1944, en représailles à cette attaque, et au cours des obsèques de ce jeune partisan, l’armée allemande tua trois personnes et arrêta un otage pour un interrogatoire à Clermont-Ferrand où il fut fusillé.
En ce Vendredi du 9 Juin 1944, l’armée allemande se repliait en Normandie pour renforcer les unités combattantes contre le débarquement américain. En Traversant Saint-Éloy-les-Mines, sur la place du marché, le convoi de la Wehrmacht fut attaqué et le motocycliste de tête fut blessé. Les soldats, très armés et entraînés, ripostèrent immédiatement. Les assaillants se replièrent en empruntant la rue des Bayons, mais le jeune Gabriel DIONNET resta seul à plat ventre au milieu de la place et continua à tirer ; sous la violence de feu des balles allemandes atteignirent la façade de la mairie-école : le jeune résistant tenta alors de se replier à son tour mais il fut immédiatement abattu. Après cet attentat, les Allemands récupérèrent leurs blessés et partirent en direction de Montluçon tandis que le corps du maquisard fut déposé dans le bâtiment de l’ancienne mairie.
Par patriotisme, la municipalité éloysienne décida d’organiser les obsèques à 16 heures le lendemain, le Samedi 10 Juin 1944, jour de marché où cette information fut largement divulguée, malgré les obligations de discrétion imposées par les autorités occupantes.
Le Samedi 10 Juin 1944, vers 15h30mn, la foule de Saint-Éloy-les-Mines et des communes environnantes fut fort imposante pour accompagner Gabriel DIONNET au cimetière à l’époque situé à proximité du Vieux-Bourg.
Vers 16 heures, les troupes allemandes ayant eu connaissance de cette situation censurée et interdite encerclèrent la ville. Des balles furent tirées pour disperser la foule.
Louis BRUN fut tué de trois balles dans le dos alors qu’il travaillait dans son champ situé sur la côte des Percières au-dessus du Vieux-Bourg. Son corps fut retrouvé vers 17 heures. Émile GROSBOIS accompagné d’Alexandre DUPERRAY et de Mme SOMMER, venaient de Menat pour s’associer à cette cérémonie funéraire. En apercevant les Allemands, ils décidèrent de faire demi-tour au lieu-dit « l’Éteillet ». Il y eut alors deux coups de feu. Émile GROSBOIS poussa un cri. Alexandre DUPERRAY et Mme SOMMER se jetèrent à terre puis emmenèrent le corps dans une maison voisine.
Jeanne ÉGLIZAUD née LAMOINE, habitante au lieu-dit « Le Sucharet », après avoir entendu des coups de feu, décida de venir à la rencontre de son fils parti aux obsèques du jeune maquisard décédé. Une rafale de mitrailleuse atteignit Jeanne ÉGLIZAUD en pleine tête ; son fils, assisté de passants effrayés, ramenèrent la victime à son domicile.
Ismaël BEAULATON, maire remplaçant par intérim d’Alexandre VARENNE, fut interrogé en présence du motocycliste de la Wehrmacht blessé la veille : ce dernier demandait en représailles de tuer des otages et de brûler la ville. Pour assister aux tractations en mairie, figuraient également Paul BROCHET, interprète et habitant de la commune, M. NONDOT, directeurs des mines de la rivière La Bouble, M. LOUSTEAU, directeur des Houillères du centre et Rémi DURIN, adjoint au maire.
Après d’âpres négociations, les Allemands repartirent vers 19 heures en ne mettant pas le feu à la ville mais en emmenant un otage, Rémy BEAUNE. Ce dernier sera interrogé dans la prison du 92ème régiment à Clermont-Ferrand puis fut fusillé à Orcines le 13 Juillet 1944.
- BEAUNE Rémy (41 ans)
- BRUN Louis (57 ans)
- DIONNET Gabriel (18 ans)
- ÉGLIZAUD Jeanne (40 ans)
- GROSBOIS Émile (38 ans)
Morts pour la France, victimes de la barbarie nazie
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Source de cet article paru en Octobre 2024 dans Saint-Éloy Magazine n°70... Les Archives Départementales du Puy-de-Dôme : 1296 W 72, 908 W 603 .— Mémorialgenweb...
La ville de Saint-Éloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme,
les Vendredi 9 et Samedi 10 Juin 1944 a échappé au sort tragique d’Oradour-sur-Glane
https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article210831
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Le Vendredi 9 Juin 1944 un convoi de l’armée allemande fut attaqué par les F.F.I., un Résistant fut tué. Le lendemain, en représailles, à l’occasion des obsèques du Résistant Gabriel DIONNET, l’armée allemande tua trois personnes et prit un otage, Rémy BEAUNE, pour le fusiller le 13 Juillet 1944.
Encore peu peuplée au début du 19ème siècle, la commune de Saint-Éloy-les-Mines se développa grâce aux mines de charbon ; ville d’ouvriers mineurs elle est jugé en Mars 1943 anti-armée allemande et anti-gouvernement de Pétain dans un rapport de police, suite à une enquête sur des graffitis et des dégradations de bâtiments appartenant à des pro-gouvernement Pétain.
Le 9 Juin 1944 un convoi de l’armée allemande fut attaqué par des membres de la Résistance, le motocycliste qui était devant fut touché, les Allemands ripostèrent, les résistants se replièrent en prenant la rue des Bayons, mais Gabriel DIONNET resta à plat ventre au milieu de la place et continua à tirer, il tenta de se replier mais fut abattu, les Allemands tirèrent sur la mairie puis ramassèrent leurs blessés et partirent. La mairie de Saint-Éloy-les-Mines décida d’organiser les obsèques du résistant à 16 heures le lendemain.
Vers 15 heures le 10 Juin 1944, la foule de Saint-Éloy-les-Mines et des communes environnantes était imposante pour les obsèques de Gabriel DIONNET. Vers 16 heures les troupes de l’armée allemande, venues de Clermont-Ferrand et de Montluçon, encerclèrent la ville.
Louis BRUN fut tué de trois balles dans son champ situé sur la cote Persières au dessus du Vieux-Bourg (son corps fut retrouvé vers 17 heures). Émile GROSBOIS, Alexandre DUPPERRAY et Mlle SOMMER, venus de Menat et apercevant les Allemands décidèrent de faire demi-tour au lieu-dit l’Étreillet. Il y eut alors deux coups de feu. Émile GROSBOIS poussa un cri, Mr DUPPERRAY et Mlle SOMMER se jetèrent à terre, puis emmenèrent le corps dans une maison voisine. Jeanne ÉGLIZAUD, née LAMOINE, habitant au lieu-dit « Le Sucharet », commune de Saint-Éloy-les-Mines, après avoir entendu des coups de feu décida de venir à la rencontre de son fils parti aux obsèques de Gabriel DIONNET. Une rafale tua sur le coup à la tête Jeanne ÉGLIZAUD ; son fils et des passants ramenèrent son corps à son domicile.
Jean Beaulaton, le maire qui remplaçait par intérim Alexandre Varenne, fut interrogé en présence du motocycliste de la Wehrmacht blessé la veille qui demandait de tuer des otages et de brûler la ville. À ses côtés figuraient aussi Paul BROCHET, interprète et habitant de la commune, Mr NONDOT, directeur des mines de la Bouble, Mr LOUSTEAU, directeur des houillères du centre et Mr Rémi DURIN. Les Allemands repartir vers 19 heures en ne mettant pas le feu à la ville mais en emmenant un otage, Rémy BEAUNE qui sera incarcéré et exécuté le 13 Juillet 1944.
Liste des victimes de la barbarie nazie…
SOURCES... Archives Départementales du Puy-de-Dôme : 1296 W 72, 908 W 603 .— Mémorialgenweb.