Même les pas bons ont besoin d’être encouragés!

Rejet de la classe, rejet de l’école, rejet de l’équipe, classe d’accueil, classe de transit, échec à l’examen, année doublée, rattrapage scolaire, cours de récupération en été. Être considéré comme un pas bon, débute tôt dans la vie. Ça n’arrive pas du jour au lendemain; et hop je me lève, et ce matin, on me catégorise dans telle boîte ou telle boîte.

Ce n’est pas parce qu’on nous perçoit comme tel que nous le sommes, mais le boulet est quand même là, n’est-ce pas!

Ma femme est prof au Cégep, donc dans bien des cas, c’est la dernière étape avant la sortie finale de certains étudiants pour rejoindre le marché du travail, donc rejoindre ma porte d’entrée. Mauvais étudiants; étudiants paresseux; étudiants en retards, étudiants gâtés ayant tout avant de demander, étudiants pratiquant de l'insubordination, égal/rime/équivaut, dans une très grande majorité des cas, avec employés qui ne font qu’un copié-collé de tout. Il n’y a que l’environnement qui change.

Dans bien des cas, ils étaient aux études pour leurs parents. Les conséquences importent peu, mais dans le merveilleux monde du travail il en est tout autre. Ils ne travaillent pas pour plaire à leurs parents, les conséquences sont alors quelque peu plus directes et importantes. Ne serait-ce que pour le portefeuille.

Comme dit Bruce Willis, tu marches ou tu crèves. C’est gros, mais dans le monde du travail ça dit tout. Plus de prof pour se soucier un peu de toi et de ta réussite. Le marché du travail est un peu plus cruel. Tu n’es pas là, ne viens pas te justifier 4 semaines plus tard avec un billet. Tes cartes d’accès pour le travail ont été désactivées entre-temps.

Mais puisque je suis Monsieur Bonheur, et puisque j’ai horreur d’en arriver-là, j’aime bien la petite tape dans le dos. Surtout à ceux qui ne s’y attendent pas, et surtout pas venant de ma part. Habitués à la réprimande depuis leur plus tendre enfance, leurs bons coups ont souvent passé sous silence ou bien été dans l’anonymat le plus complet. Moi, j’aime bien prendre ce petit moment, même pour ceux qui me font tousser lorsque je bois mon café, et leur dire ce qu’ils veulent entendre, ou bien voudraient entendre, mais qui ont cessé d’y croire puisqu’habituellement, ce moment-là n’est jamais venu.

Je ne vous apprendrai rien en vous rappelant qu’il y a de nombreux avantages à formuler des mots d’encouragement, à utiliser la fameuse tape dans le dos, et à ne pas daigner reconnaître ce qui a le mérite d’être reconnu. Surtout si vous l’aviez fait pour une autre personne qui était déjà dans vos bonnes grâces.

Qu’importe, la reconnaissance, c’est cette seconde et quart, qui ne coûte rien, mais qui fait toute la différence. Une déviation d’un degré n’est rien, mais si nous regardons la nouvelle courbe et le chemin fait 60 ans après, on s’aperçoit que l’infime changement d’angle d’aujourd’hui a des répercussions incroyables sur le long terme.

Je le sais, nous n’avons souvent pas le goût; parfois, on se dit même tant mieux s’il vient encore de se planter… mais même vos employés les plus médiocres, ayant des comportements répréhensibles à répétition, méritent que vous essayiez. Peut-être que beaucoup trop ont abdiqué avant vous ou bien ont tout simplement refusé. Qui sait, peut-être aussi que certains ont été de bons joueurs et se sont cassé les dents. Mais dans vos fonctions professionnelles, j’imagine que ça fait partie du package, donc aussi bien tenter le coup. Au pire, l’employé se mettra dehors par lui-même, qu’importe la façon. Au mieux, eh bien vous aurez fait des gains!