#M2I, Mobilité intégrée Ile de France
crédit @alice-chireux

#M2I, Mobilité intégrée Ile de France

M2I pour Mobilité Intégrée Ile de France. La plateforme ainsi nommée a pour vocation de faciliter les déplacements en Île de France via des solutions numériques performantes. Ce projet est cofinancé par l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’énergie (ADEME), l’UE et l’Etat. Les solutions y sont développées via un consortium d’industriels (Engie, Renault, PSA, SPIE), d’universitaires (CNRS, Lyon I) et de startups (Phoenix ISI, Cityway). Les phases de pilotage et de validations sont ensuite assurées par Transdev et Ile de France Mobilité (anciennement STIF).  

Coordinateur du projet, Jean COLDEFY a présenté la vision des participants au projet pour "construire une mobilité d'excellence en Ile-de-France". L’entreprise annoncée est novatrice puisqu’elle réunit des parties prenantes privées et publiques autour d’une même table dans le cadre d’une réalisation concrète ayant attrait à la mobilité.

Cette initiative a pour avantage d’enfin matérialiser le concept de « mobilité », un terme parfois complexe à identifier. L’ambition est élevée car il s’agit de traiter et qualifier des centaines de millions de données issues quotidiennement du terrain pour mettre à disposition des voyageurs une information fiable et prédictive.

Les données visées ne s’arrêtent pas aux données publiques mises à disposition via les plateformes d’open data. Depuis le premier avril 2018, tous les constructeurs automobiles doivent équiper les véhicules neufs « d’eCall », un système d’appel d’urgence obligatoire. Ce système transmet automatiquement via le réseau téléphonique un certain nombre de données aux assureurs comme le type de véhicule, le numéro de série, le type de carburant et surtout la localisation et le sens de circulation. Le système ne se déclenche automatiquement qu’en cas d’accident. Autrement il nécessite une intervention manuelle.

Ces informations, Jean Coldefy compte bien les récupérer et les analyser pour rénover et optimiser un réseau routier laissé pour compte par les pouvoirs publics. En effet ; lorsqu’un lieu précis fait l’objet de déclenchement d’airbags à intervalles répétés, la zone doit alors être repensée ou rénovée. Ces données permettent également de mettre en place une maintenance prédictive des infrastructures ; moins coûteuse pour le contribuable.

De telles informations sont bien plus riches que les données actuellement mises à dispositions par Google. En effet ; en ville, seule la vitesse de la voiture est prise en compte par Google Maps pour calculer la trajectoire « la plus rapide », insuffisante pour considérer l’aménagement de voies cyclables par exemple.

Le parc automobile ayant une rotation de 8 à 10 ans en France on peut considérer que pour les JO de 2024 ; Paris aura l’opportunité d’améliorer considérablement son système d’infrastructure routière. C’est d’ailleurs un des objectifs du projet ; faire de la capitale une figure d’excellence en matière de mobilité numérique et profiter ainsi de cet événement pour exporter ce savoir-faire en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.

Pour l’heure, le centralien de formation reste pragmatique et s’emporte lorsqu’on lui parle de l’électrification du parc de bus. 300 000€ d’investissement par bus, c’est trop surtout pour une ville qui en compte plusieurs milliers. Les pistes cyclables constituent pour lui une solution d’avenir en zone urbaine où le vélo permet de répondre à trois enjeux d’Etat ; celui de la congestion, de la pollution et de la santé de la population. Le tout ne nécessitant que des infrastructures « légères » et « agiles », en tous cas en comparaison à des réseaux ferrés et autres bornes de recharges électriques.

D’ici un an, le projet a pour objectif de fournir la version beta d’une plateforme intégrant l’ensemble des informations de transport ; privées, publiques et multimodales (rail, route). Bien loin de la voiture autonome, les solutions proposées sont pragmatiques et focalisées autour de quatre axes ; l’infrastructure, le développement d’offres alternatives (car express), le numérique et une tarification adaptée (majoritairement financée par le contribuable).

C’est aussi le virage que prend la loi LOM, dont le vote est repoussé à nouveau, privilégiant les faibles investissements des pouvoirs publics déjà criblés de dettes au profit d’un financement par les usagers. A l’heure où Dunkerque rend son réseau de bus gratuit, la question du modèle économique est au cœur des débats !


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