M&A Distribution et Biens de consommation : de la massification à la transformation ?
En 2010, les transactions M&A représentaient une opportunité de massification. Depuis, l’objectif des fusions acquisitions a évolué puisqu’aujourd’hui, plus de la moitié des entreprises utilisent ces transactions pour répondre à un objectif de transformation. Cette tendance s’est largement confirmée en 2017 dans le secteur Distribution et Biens de consommation avec 6 méga deals dont les opérations réalisées ont atteint un montant record d'environ 40 milliards d'euros, soit une augmentation en valeur de 176% par rapport à 2016.
Marquée par le rapprochement entre Danone et WhiteWave, l’alimentation reste le segment le plus dynamique du secteur en 2017. Cette opération illustre une tendance de fonds dans l’agroalimentaire :
"Les consommateurs occidentaux recherchent des produits plus sains, plus responsables, d’une qualité sans faille ce qui pousse les acteurs du secteur à transformer leur portefeuille."
Par ailleurs, la convergence des modèles de distribution alimentaire online et offline se poursuit et demeure un moteur de l’activité M&A. Alibaba, le géant chinois du e-commerce a ainsi annoncé, un investissement 2,5 milliards d'euros pour détenir 36,16 % du capital de Sun Art Retail contrôlé par le groupe Auchan. Cette opération allie le savoir-faire d’un grand groupe de distribution alimentaire avec l’accès à de nouveaux clients grâce à une plateforme web.
La mode est également à l’honneur avec un fort nombre d’opérations en 2017. Le secteur est marqué par le rapprochement d’enseignes physiques et digitales pour une expérience omni-canal au service du consommateur. Cette accélération digitale est notamment illustrée par le rapprochement entre les Galeries Lafayette et La Redoute.
Enfin, 2017 a enregistré un grand nombre de transactions dans le segment des vins et spiritueux. Cette année, beaucoup de grandes fortunes institutionnelles françaises ont investi dans les châteaux bordelais. Les investisseurs français ont ainsi pris le pas sur les investissements étrangers, notamment chinois qui avaient beaucoup investis en 2016.
"Aujourd’hui, les acteurs des vins et spiritueux, comme c’est le cas pour beaucoup de biens de consommation haut de gamme en général, sont à la recherche de nouveaux modèles innovants, notamment autour des modes de consommation."
L’année 2017 portée par ces objectifs d’innovation, de préoccupations écologiques et diététiques, ou de consolidation de la distribution, offre une solide base de fondamentaux et laisse présager une forte activité M&A dans le secteur Distribution et Biens de consommation.
Au-delà de la rapidité de la transformation des acteurs du secteur, 2017 a été marquée par un retour d’optimisme chez les dirigeants : 58% des CEO européens se disent en effet très confiants quant aux perspectives économiques mondiales dans les 12 prochains mois, et la France est passée de la 9ème à la 7ème place en termes d’attractivité pour les dirigeants mondiaux interrogés.
"À la lecture de ces deux indicateurs de confiance, je suis convaincue que les perspectives sont favorables, cette année encore, pour les transactions M&A"
Le début de l’année marque déjà cette accélération avec l’annonce de quelques transactions emblématiques : l’intention de Kering de réduire sa participation dans l’équipementier sportif Puma pour se concentrer dans le luxe, l’intérêt de SFAM d’acquérir une participation minoritaire dans FNAC Darty, ou le mariage Luxottica-Essilor venant tout juste d’être officialisée.