Ma lecture commentée du livre blanc IA - Chapitre 1

Bonjour je suis Jérémy Harroch et dans ce article, je vais donner mon avis sur le livre blanc "Une approche européenne axée sur l'excellence et la confiance", de la commission européenne, sous la direction de Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur.

Le titre

Deux mots déjà en exergue ! Et c'est surprenant !

L'excellence est une évidence pour l'IA, les modèles ne peuvent supporter d'erreur, tout est un travail de précision. Si les données sont erronées, impossible d'avoir un modèle fiable. L'honnêteté scientifique en machine learning comme en statistiques, impose une rigueur : on peut faire dire n'importe quoi à des chiffres... alors imaginez à des algorithmes !

Et la confiance est plus inattendue car l'IA a donné déjà lieu à de la méfiance (les fake news, la surveillance des réseaux sociaux, l'exploitations des données). On a plutôt de voir l'expression confiance appartenir au vocabulaire de la blockchain : de nos jours on a plus confiance en personne, autant être décentralisé.

Les propos liminaires

Comme dans le rapport Villani, on commence à parler de santé. La Défense ne fera parti du rapport, on parle plutôt de sécurité..Les cas d'usages cités existent depuis 4-5 ans : optimisation et prédiction.

Le mauvais penchant de l'IA est aussi rappelé : boîte noire, reproduction des biais humains, cyberharcelement et cybercriminalité (on n'en oublie une grande partie : destabilisation des élections, surveillance...).

Pour un politique européenne, on parle alors de valeurs et de solidarité. D'une IA pour tous, éthique et protectrice... pour le moment des déclarations d'intention sans moyens. (Et le choix du mot mégadonnée pour Big Data, nuage pour Cloud). Ce rapport parlera de régulation et d'investissement simultanément.

Introduction

On commence par un lien entre confiance et adoption présenté comme une vérité : non les utilisateurs de facebook ont tous conscience qu'il ne faut pas faire confiance au réseau social mais ils l'utilisent tout de même... ce début manque de discernement.

Autre idée, l'Europe a beaucoup d'industries et comme la donnée à venir est majoritairement d'origine industrielle, alors il y aura plus de données en Europe. Je n'avais jamais entendu parlé de ce constat (les données à venir sont d'abord industrielles) mais je pense que l création de valeur sur les données n'est pas proportionnelle à la quantité de données mais aux nombres d'usages créés à partir de ces données. Pour le moment ce sont les usages sur les utilisateurs digitaux qui ont créé le plus de valeur. Mais dans ce document, on comprend qu'on parlera d'IA industrielle.

La cible bénéficiaire est alors présentée : le citoyen (mais dans cette introduction, les arguments ne sont pas convaincants), les entreprises (normal, on parle d'industries, avec un accent pour l'innovation plus que pour l'optimisation), l'intérêt publique. Le fait d'avoir détouré ce troisième bénéficiaire est assez intéressant car on y retrouve deux thèmes rarement coexistants : améliorer la durabilité des produits et donc faire des économies et améliorer les services repressifs (on aurait dit la detection de la fraude en entreprise) donc faire des économies. C'est c'est vraiment original et dans l'air du temps : c'est la coalition de la sustainability et de la lutte contre le deficit public. Etre responsable de nos jours c'est être bon gestionnaire et protecteur de la planète.

Première fois aussi que je le lis dans un rapport officiel : l'IA pollue (parce qu'elle consomme trop d'énergie).

L'introduction termine par deux objectifs : premièrement, aider les PME. On parle plutôt de filière sectorielle améliorée par l'IA que de l'IA pour des géants. Deuxièmement, mettre un cadre réglementaire pour que les usages inspirent confiance (au niveau de l'introduction on en saura pas plus). L'expression "système d'IA à haut risque" n'est pas précisée, on ne sait pas à quoi ils font référence.

On retombe sur nos jambes : L'Europe va gagner parce qu'elle a des données (donc la valeur est bien dans la donnée). Et en plus ce sera une IA plus sûr que les autres (celles des US et de la Chine).