Malek Haddad ou "l'exil", l'histoire d'un malentendu volontaire
Beaucoup de gens semblent mal interpréter la référence de Malek Haddad à l’idée d’exil dont la phrase exposée est sérieusement tronquée. Malek Haddad qui n'a jamais arrêté d'écrire en langue française, contrairement à une idée reçue, est l'auteur d'un roman en langue française et d'autres textes encore inédits, rédigés après sa fameuse déclaration sur l'exil. Ils sont inédits jusqu’à présent. Il ne rejette pas le legs de la langue française, mais tente de proposer une redéfinition de l’altérité, considérant que l’auteur peut l’investir d’un contenu qui s’inscrirait dans sa perspective idéologique. Sa conception de l’exil n’est nullement négative. D’ailleurs, il n’a pas cessé d’écrire en français, laissant des textes romanesques et des essais, juste avant son décès, encore inédits. Beaucoup de ceux qui parlent de cet « exil » n’ont pas lu l’ouvrage de Malek Haddad en question, d’ailleurs écrit en français : Malek Haddad, Les zéros tournent en rond, Paris, François Maspero, 1961.
PROPOS DE MALEK HADDAD TIRE DE CE LIVRE:
"Je suis en exil dans la langue française. Mais des exils peuvent ne pas être inutiles et je remercie sincèrement cette langue de m’avoir permis de servir ou d’essayer de servir mon pays bien-aimé. Lorsque la paix et la liberté s’affirmeront sur ma patrie, je dirai encore, comme je ne cesse de le dire, que mon amour pour les Aurès n’est pas incompatible avec l’émotion que j’éprouve devant Vercors. Il n’y a pas très loin de Jeanne d’Arc à la Kahina, du colonel Fabien au colonel Amirouche, de Jean Moulin à Ben M’hidi, de Kateb Yacine à Paul Eluard. Comme il n’y a pas très loin du plus Français des Français, clamant son espoir d’un micro de Londres, Charles de Gaulle, au plus Algérien des Algériens, clamant ses certitudes d’un micro de Tunis, Ferhat Abbas."
«Nous écrivons le français, nous n’écrivons pas en français, c’est-à-dire en tant que Français. »
Recommandé par LinkedIn
« C’est en regardant en lui-même, d’abord chez lui, en Algérie, que l’écrivain algérien, libre de se consacrer à son métier, vivant sur le sol national, retrouvera ces mots impérissables qui, s’ajoutant à la symphonie universelle, contribueront aux progrès de toute démarche humaine »