Marine, Macron…et ma Monnaie ?
En France, la course entre Marine le Pen et Emmanuel Macron pour la victoire des élections présidentielles vient de toucher à sa fin.
A l’approche de la ligne d’arrivée, deux programmes opposés et des conséquences variées sur l’épargne, la monnaie et l’industrie naissante du prêt en ligne aux PME.
Quelles frontières pour mon épargne ?
Marine envisageait un retour aux souverainetés monétaire, législative, territoriale, et économique. En clair, cela impliquait de sortir de l'euro pour revenir au franc, et récupérer la haute main sur les finances de l'Etat. Sa proposition de transformer l'euro en « monnaie commune », tout en réinstaurant une monnaie nationale soulevait des interrogations sur l’avenir : forte dépréciation de la devise ? sorties de capitaux et remontée brutale des taux d'intérêts ? dépréciation de la valeur des actifs détenus dans les portefeuilles d'épargne ?
A l’inverse, Macron souhaite renforcer la zone euro, non la supprimer. Cela passerait par un budget de la zone euro pour financer des investissements d’avenir, et également par un Parlement et un Ministre des Finances commun aux 19 pays. Il prône le libre-échange et les traités internationaux.
Protectionnisme ou protection grâce à l’Union ?
Aujourd’hui, les craintes d’une prise de contrôle des géants de la Tech chinoise (AliPay, AntFinance) et américaine (Google, Apple, Facebook, Amazon) transparaissent à l’échelle européenne. Pratiques anticoncurrentielles, optimisation fiscale, remise en question de l’utilisation des données personnelles comptent parmi les nombreux griefs de l’Europe exprimés contre les géants de la Tech chinoise et américaine. Face à ces mastodontes, banques et Fintech européennes ont été amenées à collaborer pour innover, afin de ne pas disparaître dans la cour des « Grands ».
Faut-il souhaiter « plus d’Europe » et encourager les mesures européennes visant l’émergence de leaders à l’échelle européenne ? Dans le secteur des paiements par exemple, la directive PSD2 (Directive on Payment Services), visera à protéger les données financières des consommateurs européens. Autre exemple : le « passeport européen », qui autorise une FinTech ayant obtenu un agrément par l’autorité de son pays d’origine à exercer ses activités dans toute l’Union européenne, permet aux petits acteurs de viser un grand marché européen – et grandir.
A l’inverse, est-il raisonnable de penser que le rétablissement des frontières économiques protégerait la « French Tech »…dans un monde où la Tech n’a pas de frontière ? Si l’Union Européenne cessait d’être économique tout en demeurant géographique, quelles mesures permettraient aux PMEs françaises de conquérir une Europe à la recherche d’elle-même et de jouer dans la cour des « Grands » ?
L’innovation digitale et le financement des PME : une priorité du nouveau Président ?
Le 29 mars 2016, Emmanuel Macron présentait lors des Assises du Financement Participatif à Bercy le projet de nouveau décret sur le crowdfunding.
"Nous ne sommes qu'au début de la révolution du financement participatif et dans ce cadre, le rôle de l'Etat, c'est de permettre à cette révolution de se réaliser entièrement."
Concrètement, s'agissant des plateformes de prêt en ligne aux entreprises, un prêteur peut désormais investir jusqu'à 2.000 euros dans un projet contre 1.000 auparavant pour les prêts avec intérêts aux PME.
Aujourd’hui, Macron s’engage à investir 50 millions d’euros d’investissements publics dans l’innovation digitale et des mesures environnementales.
L’investissement public dans l’économie digitale s’accompagnera-t-il d’un afflux de talents Tech en France ?
Rappelons-le, le 21 février 2017, un mois avant que le Brexit ne soit finalement déclenché au UK, principal hub Fintech en Europe, Macron annonçait déjà aux médias britanniques :
"Je lancerai une série de mesures pour attirer en France les meilleurs talents, dans le domaine de la recherche ou d’autres industries prometteuses françaises…Je m’adresse aux banques, aux talents, aux chercheurs, aux professeurs. »
Quelle fiscalité pour mon épargne, Monsieur le Président ?
Macron souhaite soumettre les placements à revenus fixes, intérêts et dividendes à un prélèvement forfaitaire d'environ 30% qui comprendrait les prélèvements sociaux et fiscaux. Il serait toutefois possible, pour l’épargnant, d'opter pour le barème à l'Impôt sur le Revenu. En cas d'option pour le barème, un ménage non imposable à l'IR ne supporterait donc que les prélèvements sociaux.
Macron, Marine… quel avenir sur ma monnaie, sur mon épargne ?
Le Dimanche 7 Mai, Emmanuel Macron s'est imposé face à Marine Le Pen lors du second tour de l'élection présidentielle, avec 66,10 % des voix.
Parviendrons-nous à une Europe harmonieuse et harmonisée, permettant aux Fintech de rayonner à l’échelle mondiale, à une Europe où investir son épargne n’a pas de frontière, à une « Europe de l’épargne » ?
SOURCES :
www.chefdentreprise.com - "Présidentielle 2017 : 4 mesures de Marine Le Pen pour les entreprises"
Enthusiast of hyper-learning
7 ansMo Monnaie, Mo Problems