Merci !

La seule façon de mettre les gens ensemble, c'est encore de leur envoyer la peste. Albert Camus

Rien n'est fini, mais je veux dire merci à mon pays. Nous vivons dans un pays qui râle, juge, enferme les individus dans des étiquettes, doit encore beaucoup progresser sur la parité et la diversité, mais nous sommes dans le pays des libertés et de la solidarité, même si notre fraternité a pris un gros coup sur la tête ces derniers temps.

Nous vivons dans un pays où dans des circonstances extraordinaires, l’homme devient le plus important. Nous sommes capables de faire preuve d’exceptionnel, en dépit des volontés mauvaises dont le plaisir premier est de créer des polémiques.

Des entreprises se mobilisent pour aider leur pays, des individus se mobilisent pour aider leur pays, des corps de métier se mobilisent pour sauver leur pays, tandis que l’Etat est à la manœuvre pour nous sauver tous. C’est une chaîne d’humanité exceptionnelle au chevet d’un pays sous le coup d’une bombe épidémique.

Nous sommes en état de guerre, mais le pays partage ses états d’âme avec profusion sur les réseaux sociaux qui jouent le rôle de passeur : ils font circuler les rires, les larmes, les astuces, les fiertés, les mercis, et aussi la peur, l’angoisse et la tristesse du deuil notamment.

Ils nous rappellent aussi à la laideur du genre humain, comme pour nous signifier que par-delà le virus, le vice est toujours là. Je parle des entreprises qui abusent du système de soutien mis en place, mais aussi des voleurs, des trafiquants et des êtres affreux qui osent faire des brimades à ceux qui sont le plus exposés : les soignants. La peur n’excuse pas tout et la lâcheté devrait se faire discrète ; quant à la mauvaise éducation, dans les moments de crise, elle nous dit sa vérité, elle nous révèle là son caractère exceptionnel ou définitif.

Des réflexions émergent déjà sur le monde d’après ; c’est la vie qui frappe à nos portes et nous intime de regarder ce désastre, dans l’espoir que quelque chose change enfin, de manière authentique et durable.

Nous sommes encore loin de la liberté retrouvée, mais je veux croire que nous saurons nous montrer à la hauteur de la vie qui vient.

Je rêve d’un agir ensemble, de notre pouvoir incarné, comme aujourd’hui nous en sommes capables.

J’aurais aimé que mon entreprise soit aussi puissante que LVMH (mention spéciale), Chanel, Hermès, PSA, Bouygues, l'Oréal, Danone, Décathlon ou que toutes ces sociétés du luxe ou industrielles qui se mobilisent pour fabriquer des masques, des respirateurs ou du gel hydroalcoolique, mais ce n’est pas le cas.

Aussi, comme des centaines voire des milliers de personnes, je fais partie du vivier des réservistes AP-HP et quand la fin du confinement aura sonné, il faudra accompagner les entreprises à se réinventer et les individus à changer ce qui mérite de l’être pour avoir plus de sens dans leur vie. C’est mon métier, ma mission, et face à cet inédit, elle prend tout son sens.

En attendant, nous pouvons juste saluer, chaque jour, le dévouement de ceux qui ont les clefs de notre liberté future, ceux qui sont sur la ligne de front, peu importe le rang.

MERCI !