MESDAMES, PARLONS HAUT ET FORT !
Simone Veil,
Michelle Obama,
Christine Lagarde.
Voici quelques noms qui reviennent invariablement lorsque l’on questionne les femmes sur leurs modèles d’inspiration féminins. Trois femmes que j’admire infiniment et dont le succès et le mérite n’est plus à démontrer.
OUI...Mais. Car il y a bien un mais.
Si l’on veut vraiment rêver grand, éveiller l’espoir d’un possible,
Si l’on veut prouver que de grandes ambitions sont réalisables à celles qui rêvent, osent, et persévèrent,
Si l’on veut y croire, vraiment, alors...
Nous avons besoin de PLUS de roles models féminins
Pour se pencher sur la définition de “role model” je vous recommande l'intéressant article d’Ada Tech School qui reprend et étaye la définition de Robert King Merton.
Je le constate au quotidien: nous manquons encore cruellement de role model “de proximité”.
Pourquoi donc ?
Les raisons sont nombreuses. En voici trois:
1/ D’abord, les critères de la perception de la réussite restent encore extrêmement genrés.
Ces critères prédominent notamment au sein des principales cellules de pouvoir ou les femmes brillent encore trop par leur absence:
En observant à quel point ces sphères du pouvoir restent aujourd’hui trop peu féminisées, ont comprend aisément pourquoi la performance, la conquête, l’argent, la propriété, la célébrité ou encore le pouvoir soient édictés comme les principaux critères de réussite.
2/ Ensuite, malgré des efforts notables réalisés ces dernières années, du chemin reste encore à parcourir pour l’égalité professionnelle et la parité au sein du couple:
À date, l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est de 16,8% à temps de travail équivalent
Quant aux tâches ménagères, l’écart est encore criant dans la majorité des couples: 3H03 de tâches ménagères par semaine pour les femmes versus 1H45 pour les hommes (Étude Ined)
Quel lien avec le manque de roles modèles féminins me direz vous ?
Avez-vous autant envie de convaincre, de briller en société ou sur les réseaux, d’inspirer, de mentorer vos pairs ou encore d’investir sur vous quand vous avez achevé 2 fois plus de tâches ménagères, autant travaillé que votre collègue masculin, tout en gagnant pourtant moins d’argent ?
Pensez vous que celà contribue à vous rendre fière, galvanisée, audacieuse, à élever l'opinion que vous avez de vous même, à être inspirée...et donc inspirante ?
Jusqu’à preuve du contraire le travail domestique, aussi pénible soit il, n’a pas de valeur ou de reconnaissance sociale sur le marché...et ces 3H03 par semaine constitue un temps qui n'est ni consacré à votre parcours ni à votre influence professionnelle.
3/ Enfin, les réussites des femmes sont moins visibles car moins verbalisées.
Mesdames, nous ne parlons pas assez !
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Éduquées pour être discrètes, serviables, modestes, brillantes mais pas hautaines, les injonctions telles que “sois sage”, “sois gentille”, “tiens toi bien”, ne sont pas des phrases qui encouragent d’emblée l’expression de son plein potentiel et le goût de l'audace.
Ajoutez à cela un syndrome de l'imposteur et/ou de la bonne élève qui reste sagement à sa place en veillant à ce que rien ne dépasse (coucou le perfectionnisme) vous avez la formule magique pour travailler dur, être performante tout en restant bien à la place que les autres vous auront attribuée et que vous oserez peu remettre en question car vous avez également été élevée pour faire plaisir et pour servir (à votre avis, pour quelle raison les métiers du service sont encore majoritairement occupés par des femmes ? )
Nous ne vocalisons pas suffisamment nos accomplissements, nos petites ou grandes victoires, nos réussites. Nous rougissons lorsqu’il s’agit de parler de nous. Si possible, nous évitons de le faire et par conséquent nous ne sommes pas suffisamment visibles.
Ni aux yeux des autres et parfois ni même auprès des nôtres. Nous sommes trop modestes !
Il suffit de constater la réaction de la majorité des femmes lorsqu'on leur fait un compliment: elles tentent quasi systématiquement de justifier ce dernier.
Attention ! Cette modestie de courtoisie, nous finissons par y croire nous même, par minimiser nos succès et donc à nous accorder moins de crédit...dangereuse mécanique !
Combien de fois ai-je entendu, des femmes aux compétences et réalisations indiscutables dire:
“Je n’aime pas être au centre”
“J’ai horreur de prendre la parole en public”
“Je déteste quand l’attention est portée sur moi”
“je n’aime pas me vendre”
Combien de fois par semaine entends-je ce fameux “J’ai eu la chance de..” , formule tellement ancrée dans le vocabulaire des femmes et qui vise à discrètement prévenir que toutes les belles choses qui vont suivre sont liées à des facteurs externes que sont propre talent ou travail ?
Les femmes ne verbalisent pas leurs succès. Ne vocalisent pas leurs ambitions. Ne montent pas suffisamment sur scène, à la radio, à la télé, sur les réseaux sociaux.
Plus sensibles au regard des autres que leurs homologues masculins ? Certainement.
Pourrait t-on le leur reprocher quand on sait que c’est rarement aux hommes que l’on fera un commentaires en réunion sur leur tenue vestimentaire ou que l’on notifiera comment elle était habillée durant une interview ?
Bien entendu il existe à toute celà, fort heureusement, des exceptions, mais une vaste majorité de femmes, pourtant brillantes, n’est pas encore entendue.
Alors Mesdames, osons, osez !
Parlez haut, parlez fort.
Nous avons besoin de vous entendre, chacune d’entre nous à besoin que l’autre prenne la parole, plus haut, plus fort.
Notre parole est puissante. Elle doit être entendue.
C’est l’un des objectifs du podcast Legend Ladies que j’ai créé: Mettre en lumière ces parcours inspirants de femmes d’horizons divers qui ont su suivre leur voiE et faire entendre leur voiX
Envie d’apprendre à prendre confiance, à mieux prendre la parole et à parler de vous avec confiance et impact ?
Laura Lesueur.
Présidente-fondatrice @Visible-media Lauréate 100 Femmes de Culture 2023 Lauréate 2022 Réseau Entreprendre Team for the Planet
7 moisLaura, pour cela nous devons être encore plus unies. Félicitations pour l’arrivée parmi nous de cette nouvelle petite vie. En Afrique on dit qu’il faut un village pour faire grandir un enfant . Nous sommes là 🌸
Tout à fait en phase avec cette approche que je défends depuis des années : les role models de proximité. Et puis diversifiés. Ce qui peut donner de la force et de l'inspiration d'une femme à une autre est variable. Ce qui peut créer un appel d'air doit être à distance raisonnable, sinon le rêve n'est pas toujours pouvoir d'agir. Ne plaquons pas des stéréotypes sur des modèles prétendument émancipateurs ! A chacune son style. 🙌
Senior Vice President - Digital Consumer Products Europe at Mastercard
3 ansMerci Laura Lesueur pour l'article. Je mentionne Marie Degrand-Guillaud ;Jeanne Nicolaÿ; Gaëlle Regnard !!
Managing Director chez Mensch - Bar pour Hommes
3 ansOriginal
Feelead 🚀/ Solution digitale d'edoing
3 ansMerci pour cet article Laura Lesueur. En effet, nous avons beaucoup à apprendre en terme de valorisation de soi. J'aime à penser que cette façon de faire, plus humble et plus tournée vers l'autre, est le modèle vers lequel il faut tendre plutôt que de suivre des codes archaïques encore genrés, tournés vers le pouvoir et l'argent comme vous le soulignez si bien. Au-delà de la question du genre, c'est celle de l'éducation qui se pose. Beaucoup de chemin réalisé, avec de nouvelles générations portées par d'autres valeurs. Mais il y a en a encore à parcourir.