La véritable origine du Coronavirus

La véritable origine du Coronavirus

C’est un article de fond, signé Sonia Shah dans Le Monde Diplomatique de ce mois ci (Mars 2020).

Aucun texte alternatif pour cette image

Je ne me risquerai pas à le paraphraser alors, vous invitant à le lire dans son intégralité, en voici quelques extraits qui expliquent bien pourquoi la véritable origine du Coronavirus n’est pas le Pangolin, mais bien l’action de l’Homme.

Notre vulnérabilité face aux pandémies à une cause plus profonde: la destruction accélérée des habitats.

(...)

La destruction des habitats menace d’extinction quantité d’espèces parmi lesquelles des plantes médicinales et des animaux sur lesquels notre pharmacopée a toujours reposé. 

(...)

Ebola l’illustre bien. Lorsqu’on abat leurs forêts on contraint les chauves souris à aller se percher sur les arbres de nos jardins et de nos fermes. Dès lors, il est facile d’imaginer la suite: un humain ingère de la salive de chauve-souris en mordant dans un fruit qui en est couvert (...) C’est ainsi une multitude de virus dont les chauves souris sont porteuses, mais qui restent chez elles inoffensifs, parviennent à pénétrer des populations humaines (...) Ce phénomène est qualifié de “passage de la barrière d’espèce”. 

Pour peu qu’il se produise fréquemment, il peut permettre aux microbes issus des animaux de s’adapter à nos organismes et d’évoluer au point de devenir pathogènes (...)

Il en va de même des maladies transmises par les moustiques, puisque un lien a été établi entre la survenue d’épidémies et la déforestation (...) les espèces de moustiques vecteurs d’agents pathogènes humains sont deux fois plus nombreuses dans les zones déboisées que dans les forêts restées intactes.”

(...) 

Même phénomène s’agissant des maladies véhiculées par les tiques (...) le développement urbain chasse des animaux qui contribuent à réguler les populations de tiques (...) Parmi elles, la maladie de Lyme.”’

“Les risques d’émergence de maladies ne sont pas accentués seulement par la perte des habitats, mais aussi par la façon dont on les remplace. Pour assouvir son appétit carnivore, l’homme a rasé une surface équivalant à celle du continent africain afin de nourrir et d’élever des bêtes destinées à l’abattage. Certaines d’entre elles empruntent ensuite les voies du commerce illégal ou sont vendues sur des marchés d’animaux vivants. Là des espèces qui ne se seraient sans doute jamais croisées dans la nature se retrouvent encagées côte à côte, et les microbes peuvent allègrement passer de l’une à l’autre. Ce type de développement, qui a déja engendré en 2002-2003 le coronavirus responsable de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), est peut être à l’origine du coronavirus inconnu qui nous assiège aujourd’hui 

(...)

Mais bien plus nombreux sont les animaux qui évoluent au sein de notre système d’élevage industriel. Des centaines de milliers de bêtes entassées les unes sur les autres en attendant d’être conduites à l’abattoir: voilà des conditions idéales pour que les microbes se muent en agents pathogène mortels. Par exemple, les virus de la grippe aviaire, hébergés par le gibier d’eau, font des ravages dans les fermes remplies de poulets en captivité, ou ils mutent et deviennent plus virulents (...) l’une de leur sources, le H5N1, est transmissible à l’homme et tue plus de la moitié des individus infectés.

Bien que ce phénomène de mutation des microbes animaux en agents pathogènes humains s’accélère, il n’est pas nouveau. Son apparition date du moment où l’être humain a commencé à détruire les habitats sauvages pour étendre les terres cultiver et à domestiquer les animaux pour en faire des bêtes de somme. En échange, les animaux nous ont offert quelques cadeaux empoisonnés: nous devons la rougeole et la tuberculose aux vaches, la coqueluche aux cochons, la grippe aux canards.

Le processus s’est poursuivi pendant l’expansion coloniale européenne. Et les pandémies causées par ces intrusions coloniales restent d’actualité. Le lentivirus du macaque est devenu le VIH.”

(...)

“Les émergences de virus sont inévitables, pas les épidémies. Toutefois, nous ne serons épargnés par ces dernières qu’à condition de mettre autant de détermination à changer de politique que nous en avons mis à perturber la nature et la vie animale”.

Conclusion personnelle: Nous avons créé un monde de déséquilibres

Cet article m’a fait penser, entre autres choses, à certains de mes amis chasseurs qui, lors de l’habituel débat sur la chasse, me disent “Oui mais tu comprends, y’a beaucoup trop de sangliers, ils détruisent tout, donc la chasse ça permet aussi de réguler leur population !”.

Sauf que si l’Homme n’avait pas rasé des forêts pour y mettre des usines, des immeubles ou pour y faire de l’élevage intensif, nos sangliers ne seraient pas en “surplus”, il auraient un habitat suffisamment vaste pour exister et cohabiter avec les autres espèces.

En voulant intervenir en tant que régulateur de la nature, l’Homme a foutu le bordel. Il s’agit maintenant de le comprendre, d’en avoir conscience et d’en assumer les conséquences.

Mieux, si l’on compte sur un scénario positif, on pourra même espérer que l’Homme en tire des leçons pour l’avenir, pour la vie d'après, après la crise majeure que nous vivons. Car il devra y avoir un avant et un après, pour ceux qui resteront.

Aucun texte alternatif pour cette image



Jean-Charles RAMBAUD

National key account manager | Gestion de portefeuille, Négociations stratégiques, management transversal

4 ans

Merci pour cet article, qui résume bien la situation. Le constat est là, le « que fait-on maintenant » s’avère être un sac de noeuds, car il va falloir mettre beaucoup de monde d’accord. Quand on voit ce qu’il reste de la fameuse COP21 par exemple...

Anne Marie Theisen

Managing Director at ACORD INTERNATIONAL S.A.

4 ans

The origin of COVID-19 seems to be human-made, in a way or another. To be we forced to slow down is hard to swallow but a good opportunity to rethink some of our individualistic values. Stay safe.

Très intéressant! Merci

Dusko ZIVANOVIC

Senior Category Manager IT & Telecom

4 ans

Tellement vrai et logique, article très intéressant 👍

Sophie Saveuse

J'aide les entreprises et les institutions publiques à optimiser leurs recrutements. Je vous accompagne en coaching et bilan de compétences. Je vous forme sur les sujets liés aux ressources humaines en général.

4 ans

Merci Laura

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Laura Lesueur

Autres pages consultées

Explorer les sujets